Annie 17 août 2009 17:59

Monsieur Delarue,
J’apprécie vos articles normalement même si je ne suis pas d’accord à 100% mais je trouve que celui-ci manque d’honnêté intellectuelle. Pour vous, la compassion n’est acceptable que lorsqu’elle est politique, et surtout de votre bord. Toute autre compassion est par nature égoïste, conservatrice et par conséquent vaine. Je ne suis pas une fan de Mère Théresa, mais la vérité est que vos associations ne s’intéressent pas ou plus aux plus pauvres qui dépendent désormais pour leur survie d’initiatives individuelles. Je sais que tout cela sera réglé avec l’avénement d’un monde post capitaliste ; en attendant, les besoins sont toujours aussi pressants, vous n’y répondez pas dans l’immédiat et je ne suis pas sure que vous soyez en mesure de le faire dans le futur.
Votre logique est la même que celle du nouvel ordre humanitaire, qui ne soulage plus désormais les plus désespérés mais ceux qui ont le plus grand potentiel de développement. Le problème avec la compassion politique est la solution. Je connais des associations, comme vous les connaissez d’ailleurs parce que vous les rejoignez dans certaines mobilisations, qui ne partagent pas votre analyse et qui veulent s’attaquer aux causes des problèmes et des inégalités en préconisant un capitalisme plus bénin, un élargissement du commerce international comme moteur de croissance et donc de développement, des accords multilatéraux à l’OMC, des partenariats publics privés dans la fonction publique, etc. J’aimerai savoir comment vous qualifiez cette compassion là, qui pourtant est très politisée.
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise compassion, seulement des compassions instrumentalisées, et cela des deux côtés. La compassion politique a souvent bien tendance à rationaliser la souffrance de ceux qui ne font pas partie de ce nouveau système de méritants, et à subordonner l’assistance à des objectifs de développement. .


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