Christian Aubry Christian Aubry 11 septembre 2009 08:15

Merci à abdelkader17 et Serpico pour les deux liens qui me mettent quelque peu au parfum. Et non, je ne suis pas « dans le journal ». Pour tout vous dire, j’ai quitté la France en 1988 pour ne plus y remettre les pieds qu’une fois tous les deux ou trois ans lors de simples visites familiales.

Ne m’intéressant plus à la politique française et à ses potins médiatiques depuis 20 ans, je ne savais même pas que Libé était tombé dans l’escarcelle de la Banque Rotschild. De ce ce point de vue-là, je suis vraiment à côté de la plaque — autant que vous qui ne savez probablement pas à qui appartient Le Soleil de Québec.

Ce premier billet que je publie sur Agoravox n’était pas vraiment favorable à Libération, dont il critiquait l’apparence de « refonte » annoncée récemment. Ce journal n’est ici qu’un prétexte pour exposer une vision qui m’est chère — celle du « journalisme open sources », un écosystème où l’intelligence collective, la profondeur et l’objectivité des sources l’emporterait sur l’intelligence d’une petite élite et la manipulation de sources invérifiables car, la plupart du temps, soigneusement occultées. Je ne parle pas de ce que je ne connais pas — la ligne politique du journal — mais de ce sur quoi je crois avoir quelque chose d’intéressant à dire — sa stratégie éditoriale et son plan d’affaires à l’ère d’Internet et de la dématérialisation souhaitable de notre économie.

Malheureusement, ce sujet n’a pas suscité l’ombre d’un début d’enthousiasme ni de réelle conversation entre nous. Vous n’avez pas *lu* ce que j’ai écrit, juste réagi au mot Libération comme le taureau réagi à la couleur rouge. Vous êtes partis au quart de tour dans le registre de l’anathème et du mépris caustique. Vos réactions sont tellement méprisantes — quasi barbares, même, comme un Ben Laden peut l’être dans sa condamnation de l’Occident — que je me suis moi-même senti insulté.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles j’ai quitté la France il y a 20 ans. Certaines sont d’ordre personnel, d’autres plus universelles. Je n’étais pas heureux dans un pays hyper compétitif et socialement violent. J’étais affecté par le racisme au quotidien, les agressions verbales, le mépris à fleur de peau, les extrémismes prétendant tous détenir la Vérité et la hiérarchie érigée en Tables de la Loi. Je n’avais pas envie de passer ma vie à me défendre ou à attaquer en permanence afin d’exister. J’aspirais à une paix relative que j’ai heureusement trouvée à Montréal, Québec, Canada.

Auparavant, j’ai été un jeune journaliste et il se trouve que j’ai publié deux articles pleine page dans Libération en 1987 et 1988. La seconde fois, j’ai remis ma copie avec une heure de retard. Cela m’a valu une copieuse engueulade en pleine salle de rédaction. Ce savon était tellement disproportionné par rapport à ma faute, les mots employés étaient tellement durs, calibrés pour blesser le plus possible, et que cela m’a totalement écœuré.

Je n’ai plus jamais remis les pieds à Libé. J’ai préféré quitter la France et changer de métier. Jamais je ne l’ai regretté.

Au fond, ce n’est pas une très bonne idée que je revienne en terrain médiatique français, fut-il 2.0, alors que je n’ai plus l’expérience sociale nécessaire pour comprendre ce qui se passe dans ce pays. Pardon de mon ignorance et de mon déviationnisme.

Deux liens en guise d’au revoir, si le cœur vous en dit :
Pourquoi je n’ai pas voté Sarkozy
Que seront devenus l’Europe et l’Amérique dans 20 ans ?

Ami calmant,

C.A.


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