Bonjour, Pierre JC Allard.

Je suis d’accord avec ce que vous dites du mot « populisme » et de l’usage qu’on en fait. Quant à l’article auquel vous renvoyez, il ne me convainc qu’à moitié. Certes, il y a aujourd’hui moins de cambouis et de sueur dans les entreprises des pays riches. Le secteur industriel a en grande partie laissé place à celui des services, et même le travail des ouvriers est physiquement moins rude qu’autrefois. Mais cela n’empêche pas le travail d’être encore très pénible sur le plan physique et sur le plan psychique (stress, troubles musculo-squelettiques, inhalation de produits toxiques, etc.). Les récents suicides à France Telecom en témoignent.

Quant à l’égoïsme des travailleurs, je ne crois pas qu’il s’explique seulement par le fait qu’ils sont devenus des consommateurs, plus prompts à défiler pour fêter une victoire sportive que pour lutter pour leurs droits. L’adage « diviser pour régner » explique encore bien des choses, quoi que vous en pensiez. Vous-mêmes faites bien remarquer qu’il y a différentes catégories de chômeurs, plus ou moins précaires, plus ou moins malchanceux. Il en va de même pour les travailleurs. Tout a été fait pour les monter les uns contre les autres, pour accentuer les différences de statut de manière à mettre les travailleurs relativement bien protégés en concurrence avec les travailleurs les plus précaires. Et cela vaut aussi bien dans le secteur des services que dans l’industrie.