Michel Gozard (---.---.163.157) 23 janvier 2007 12:22

Bonjour à tous, croyants ou non.

Souvent j’entends dire qu’il est impossible de prouver une inexistence. Cela m’amuse car il est possible de démontrer que les centaures sont des produits de l’imagination.

Jésus a-t-il existé ?

Non, car le Messie des Évangiles est entièrement synthétisé à partir de textes antérieurs. Le dossier Jésus relève de la littérature religieuse, non de l’Histoire.

Comme j’ai écrit un livre sur cette question, en voici la présentation :

Jésus ? Une histoire qui ne peut pas être de l’Histoire

(on peut lire quelques pages sur le site suivant)

http://www.publibook.com/boutique2006/detail-1038-PB.html

Il s’agit d’un livre qui ne reprend pas l’opinion de la majorité des rationalistes pour lesquels Jésus est une “forgerie” à dater du IIe siècle. Si les mystifications ne manquent pas dans la construction du christianisme, j’ai toutes les raisons de penser que les fondations n’ont pas été établies par des faussaires. La nouvelle religion est née d’une série de confusions sur les Évangiles, leur sens, leur langue initiale et le motif de leur rédaction. Et les preuves de l’impossibilité de l’existence historique de Jésus sont dans les textes eux-mêmes. Quand on les lit tels qu’ils sont écrits (non tels qu’ils ont été interprétés), on réalise qu’ils nous parlent d’un Jésus qui prêche une morale d’urgence aux bons juifs de sa génération pour les sauver, car le Jugement de la fin des temps est annoncé pour le lendemain. Ils ne nous parlent pas d’un Jésus qui prêche une nouvelle foi proposée à tous les humains. Quand on constate le caractère fondamentalement hébraïque de ces textes, on en déduit qu’ils étaient primitivement rédigés en hébreu. Note importante : dans cette langue les verbes ignorent la distinction nette entre passé, présent et futur. Quand on s’aperçoit que l’identité de Jésus, ses actes, ses paroles, son destin, sont tirés en totalité de la littérature antérieure, on comprend que le personnage est un Messie-patchwork réalisé à partir d’écrits lus comme prophétiques. Il s’agit d’un Messie “prévu” qui n’a rien à voir avec une personne historique. Dans leur premier état les Évangiles sont des visions anticipatrices, de la religion-fiction (non des mensonges), quatre révélations « savantes » sur ce qui va arriver bientôt ; ce qui explique les divergences et contradictions entre les textes, tout comme les nombreuses anomalies et invraisemblances qu’on y trouve. Les premières rédactions peuvent être datées du début du gouvernement de Pilate. Mais plus tard (après les Guerres Juives de 66 et 135), dans leurs versions traduites en grec (verbes adaptés), leur contenu est inévitablement pris pour des récits biographiques sur des événements passés puisque ceux-ci sont datés du temps de Pilate. Le “messianisme” d’une secte juive devient alors le “christianisme” hellénistique, le Messie Jésus devient Jésus-Christ, le mythe de la fin des temps est recyclé en mythe fondateur d’une nouvelle religion universelle qu’il faudra progressivement organiser, doter d’une institution, d’un culte, de dogmes, et qui donnera l’exemple du premier totalitarisme.

Bonne journée à toutes et à tous

Michel Gozard


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