L. D. T. L. D. T. 5 novembre 2009 22:17

La grande majorité des étrangers installés ne se posent jamais la question de leur position par rapport aux autochtones, et c’est particulièrement vrai depuis les débuts de l’immigration économique de masse dans les quarante dernières années.

Ceux qui ont immigré, comme mes grands-parents républicains espagnols fuyant la victoire de Franco il y a 70 ans, ont tenté tant bien que mal d’apprendre la langue, de s’intégrer et de ne pas faire de vagues dans un pays ou ils étaient toujours un peu étrangers quoique sans problème face à leur voisinage. Le traitement des étrangers par les français passe plus par une acceptation contrainte des premiers par les seconds que d’autre chose.

Ce qui était vrai et ne l’est plus, c’est que les étrangers intégrés sont inévitablement attachés, par un accent, une culture ou une certaine façon de penser, à leur terre d’origine. La petite différence entre un Français de souche et un Français récent se trouve là.
Aujourd’hui, les immigrés ont une autre difficulté, beaucoup plus grosse que la précédente : ils ne s’intègrent plus à la société française. Pour des raisons variées, mais qui tournent toujours autour de la question de la culture française. A mon sens, le terme ’identité française’ ne peut convenir au peuple d’une nation qui s’est construite par conquête et par assimilation des étrangers et surtout des enfants d’étrangers. Un identité pareille ressemble plus à un peinture faite au lance-pierre qu’à une réelle unité populaire. La seule chose qui rassemble les français dans leur nation, au-delà de leur territoire, de leur état(qu’ils l’aiment ou pas), ou de leur peuple très métissé, c’est leur culture.

La culture française qui se transmettait à l’école et ne transmet plus était ce qui soudait les français, d’origine immigrée proche ou pas, ensemble. Cette culture est aujourd’hui ignorée au profit de la sous-culture télévisuelle commerciale. Evidemment, les cas d’étrangers non intégrés et jamais assimilés ne vont qu’aller de plus en plus fort, et ceux-là ne pourront jamais être français étant donné que la seule chose qu’ils apprennent ici c’est comment bien consommer.

Ce qui est vrai, c’est que les étrangers pourraient n’avoir qu’une petite différence ou deux, mais qu’ils ont maintenant le choix entre leur culture d’origine, ou plutôt le peu auquel ils ont accès, et la sous-culture consumériste ambiante en France. Ce qui les place dans un dilemme entre modernité consumériste inculte et conservatisme culturel qui les rattache inévitablement à leur pays d’origine.

Sinon pour ceux qui, comme moi, se sentent français sans en avoir le physique ou sans avoir abandonné totalement la culture d’origine de leur famille, ceux-là cherchent surtout à ne pas sortir du rang et à ne pas être autre chose que des français normaux, ce qui n’est pas si difficile à qui sait garder les origines à la famille.


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