armand armand 25 novembre 2009 09:49

Bonjour Sisyphe,

Rassurez-vous - Modiano est bien vivant ! J’ai utilisé le conditionnel car je ne savais pas si Modiano avait vraiment approuvé cette adaptation, ou s’était contenté de la « tolérer », laissant apparaître son nom au générique.

Merci encore à Gazi pour son luxe de détails - en fait, c’est à lui qu’aurait dû revenir la rédaction de cet article !
Le roman qui se déroule a Nice, si je me souviens bien, comporte une de ces disparitions qui bouleversent les « modianistes » comme moi et exaspèrent les autres - le garçon qui laisse son amie dans la voiture en compagnie des « faux consuls » américains, et quand il ressort du tabac, plus de voiture. Il ne reverra plus jamais la jeune femme. Jamais aucun texte ne m’a asséné à ce point le choc d’une disparition soudaine, sans explication. En fait, si je me souviens bien, la jeune femme avait volé un collier en diamants - on pouvait s’attendre à tout moment à ce qu’on vienne la rechercher. Il n’empêche.

Concernant la rue Lauriston, c’est là qu’habitait cette délicieuse femme de lettres d’origine azérie, Banine, dans un petit deux-pièces où elle reçut à plusieurs reprises l’écrivain allemand Ernst Jünger durant la guerre, quand celui-ci était logé au« Raphaël ». Au début son âme de résistante fut choquée d’apercevoir sur son palier cet individu sanglé dans son uniforme, mais elle se rendit vite à l’évidence qui’il résistait, lui aussi, à sa façon.
Des années après j’ai eu le privilège de prendre le café chez Banine - et me suis aperçu que tout, l’heure, les gâteaux, le lieu bien sûr, rappelait ces visites de Jünger, 45 ans plus tôt.

L’une des clés de l’extraordinaire foisonnement de noms de personnages, aventuriers, vrais et faux diplomates, mondains, truands, chez Modiano serait sa consultation d’innombrables bottins mondains et d’annuaires.


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