poetiste poetiste 3 janvier 2010 13:35

Quelle histoire !

Ecrire l’histoire, c’est une chose mais la considérer dans son esprit en est une autre. La paranoïa du pouvoir est un tropisme irrémédiable chez l’être humain. Les César, les Soliman, les Napoléon, les Hitler, ont exercé leur pouvoir à coups de violence en terrorisant leurs ennemis, c’est-à-dire ceux qui s’opposaient à leur extension, leur expansionnisme. Si l’on considère qu’il puisse naître des foyers de cette paranoïa infectieuse du pouvoir, en tous lieux, y compris dans les démocraties, on doit en conclure que la guerre est une fatalité inhérente à l’homme. On s’étripe, on s’empale et on en fait une belle histoire d’aventures, de faits héroïques. Je n’aime pas la complaisance des historiens pour les tyranneaux qui sont tombés dans cette attraction irréversible de l’ambition monstrueuse, démesurée.
Une religion qui considère qu’elle doit s’étendre à tous, y compris par la force quand les « autres » sont considérés comme « infidèles », voilà qui devait bien aider Soliman dans ses ambitions personnelles. Pas d’angélisme, les janissaires étaient aussi bien entraînés à tuer que les GI d’aujourd’hui, sinon mieux.
La culture judéo-chrétienne a apporté le concept de « droits de l’homme », un espoir pour l’humanité. La séparation de l’Eglise et de l’Etat a supprimé toute notion de respect absolu et obligatoire du « sacré » au sens religieux. C’est là une victoire contre la violence religieuse, contre le viol des consciences. L’inquisition ni la question n’auront plus lieu chez nous, pas même la lapidation contre laquelle Tareq Ramadan demande timidement pour ne pas dire « tartuffement » un « moratoire ».
On reconnaît une civilisation au respect qu’elle a de la vie et à sa lutte contre les sacralisations, qu’elles soient d’ordre religieux ou imposées par un pouvoir tyrannique usant de l’armée pour se conforter. Dans cette civilisation le militaire n’est pas le séide d’un tyran mais au service de la République, sous ordre civil. Ca, c’est une avancée !
Cependant, la démocratie n’étant jamais gagnée, il convient de l’entretenir afin qu’elle ne retourne pas à l’obscurantisme, qu’elle ne fasse pas un retour vers le passé, longue suite de guerres abominables et meurtrières.
Atatürk s’était inspiré de la France des lumières, il avait pris le bon tournant, institué la laïcité dont l’armée est garante et le vote des femmes avant la France. Vive Atatürk ! Je n’aime pas Soliman qui n’avait de magnifique que le nom.
A l’histoire qui idolâtre et sacralise les tyrans et leurs guerres, je préfère l’histoire des gens qui ont souffert de leur folie meurtrière mais on ne fait guère l’histoire avec eux. Parlons des pacifistes et jetons les autres aux oubliettes de l’histoire.
Vive Gandhi, vive Martin Luther King, vivent les moines de Notre Dame de l’Atlas, vive le père blanc Vergès, assassiné à Alger, Vive Jean Moulin, vivent les véritables martyrs, ceux qui ont donné leur vie pour les autres, pour les hommes et pas seulement pour leur croyance mais par amour.
Une religion sans amour de l’autre, quel qu’il soit, est une imposture. L’histoire des hommes sera-t-elle un jour plus belle ? Elle peut commencer aujourd’hui : Bonne année !
A.C

 
 


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe