Marc Bruxman 22 décembre 2009 15:14

L’auteur a le mérite d’avoir compris (contrairement à Fukuyama) qu’il faut une (ou plusieurs) idéologies pour tenir la population. Que cette idéologie soit la religion, le communisme, le libéralisme, la foi en la technologie ou l’écologie n’a aucune espèce d’importance. Il en faut au moins une. Et il faut que ces idéologies soient partagées par le plus grand monde dans la société.

Une idéologie est forcément réductrice, c’est son but. Fournir une explication simple du monde (et donc réductrice) à la portée du premier benêt venu. Cette explication sépare le bien du mal, le moral de l’immoral et donne un but à atteindre aux gens.

Et si ca va mal depuis les années 70, c’est que l’ensemble des idéologies qui tenaient le monde occidental ont basculées. L’église s’est discréditée dès le millieu des années 60, discredit apparu évident en 68. Le communisme a perdu en importance au cours des années 70, aura son chant du cygne en 1981 et descendra aux enfers en 1989. Au même moment, le mondialisme attaquera la fondation de la dernière institution restante : le nationalisme. Et si on parle tant d’identité nationale en ce moment c’est parce que plus personne ne sait ce que c’est.

Les idéologies restantes comme la foi dans le libéralisme ou la foi en la technologie ne sont que partielles (elles ne fixent pas de référence au bien et au mal). Si elles peuvent inspirer, elles ne peuvent se suffire à elles seules. Et c’est pour cela que l’on a un rush vers l’écologie des politiques pour espérer remplir un grand vide.

Un grand vide qu’ils ressentent comme très menacant car sans idéologie, la société va se transformer en battle royale financier et technologique. Actuellement, il ne reste plus qu’une seule idéologie qui tient un peu : Ce qui reste d’identité nationale. Mais il n’y en a plus pour très longtemps. Si l’écologie ou toute politique alternative ne parvient pas à justifier le pouvoir politique, on va vers une dislocation du pouvoir politique et vers un libéralisme sans aucune contrainte d’aucune sorte. La question est : Est ce que ce libéralisme parviendra à se trancender et offrir une justification morale à l’existence des hommes ? Rien n’est moins sur et pourtant rien n’est plus urgent. 


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