njama njama 8 février 2010 21:42

Merci Krolik pour toutes ces bonnes explications.
(je suis juste déçu que des voies alternatives de production d’énergie soient « négligées » ... pour résumer - exemple « la fusion froide » )

En pratique comment cela se passe (c’est une longue histoire) :

4. Dissimulation de la part de la communauté internationale
En 1952, ces physiciens ont rejoint les radiologues et ont créé la CIPR. Étant donné le secret nucléaire, cette association s’est auto-désignée et elle continue à l’être, car ses membres s’auto-remplacent ou s’auto-perpétuent. Elle a toujours revendiqué l’évaluation des dangers et avantages de l’utilisation des radiations, recherchant ce qu’elle considérait être une évaluation rationnelle des risques en fonction des bénéfices.

Après l’explosion atomique de la bombe à hydrogène en 1954, et la décision des États-Unis de faire reposer son arsenal sur des engins nucléaires, le programme de « l’Atome pour la paix » a été introduit aux Nations-Unies et l’Agence Internationale pour l’Énergie Atomique (AIEA) a été créée.

Dans son rôle de promoteur, l’AIEA s’est basée sur les recommandations de la CIPR, en ce qui concerne les normes de protection.
 Les Nations-Unies ont également établi une Commission, appelée Commission Scientifique des Nations-Unies sur les Effets des Radiations Atomiques (UNSCEAR), qui fait régulièrement rapport à l’Assemblée Générale sur les nouvelles recherches ou politiques émanant de la CIPR ou de l’AIEA.
 Ce systèmes d’agences est très étroitement enchevêtré. Il y a beaucoup de membres communs. Elle est très efficacement isolée des canaux normaux de la santé publique et de la médecine du travail, qui travaillent sur les polluants chimiques ou autres risques industriels. La spécialisation des formations scientifiques a aussi contribué à isoler les agences nucléaires du contrôle général, médical et scientifique. Par exemple, alors que l’industrie nucléaire continue à baser ses recommandations sur les cancers mortels, l’industrie chimique a été obligée de prendre en compte les troubles respiratoires, les effets neurotoxiques chez l’enfant et les troubles congénitaux de développement in utero comme indicateurs biologiques.
 La participation aux rencontres de l’AIEA ainsi que toutes les fonctions dirigeantes exigent que les individus soient en possession d’une recommandation de l’autorité de contrôle nucléaire de leur pays membre des Nations-Unies. La CIPR coopte ses membres et on y est membre à vie. Les membres de l’UNSCEAR sont désignés par leur gouvernement national, dont la plupart ont un programme nucléaire. Ce petit groupe de scientifiques exerce la totalité du contrôle sur la politique et l’approbation des recherches pratiquées à « l’extérieur », qui risqueraient de mettre en cause ses propres résultats et décisions. Tous ceux qui contestent les recommandations et les politiques sont qualifiés d’ignorants, d’émotionnels ou de non-scientifiques. Il n’existe aucun forum international où les conflits puissent être débattus, qu’il s’agisse de questions scientifiques ou de décisions politiques.

5. Responsabilité de la communauté scientifique
 Les membres de la communauté scientifique à l’intérieur de la communauté nucléaire ont de la peine à discuter librement des désaccords dans l’interprétation des données scientifiques ou des désaccords concernant les décisions politiques, car il y va de la poursuite de leur participation à ces organisations, et souvent de leur emploi. Par exemple, si une organisation comme l’OMS arrivait à placer un membre dans la CIPR, ce membre pourrait parler sur la politique de santé publique conformément à la politique de l’OMS sans risquer sa place à la CIPR. Actuellement, les membres de la CIPR sont cooptés par le Comité Directeur de la CIPR.
 Les scientifiques extérieurs à la communauté nucléaire, ont de la peine à trouver un financement pour leur recherche. La communauté médicale qui s’occupe du traitement des victimes des radiations n’a rien à dire sur l’orientation de la recherche ni sur l’attribution des fonds à des chercheurs indépendants de l’industrie nucléaire. En raison du contrôle exercé sur les objectifs de la recherche et sur l’attribution des fonds, les victimes sont souvent laissées dans l’ignorance de toute information qui prouverait un lien causal entre la maladie et l’irradiation. Les résultats de la recherche doivent passer par une révision avant publication. Souvent ces études sont envoyées pour révision aux experts nucléaires, et ceux-ci refusent de les publier lorsque les résultats semblent contredire la « sagesse » dominante.
 La complexité des problèmes nucléaires et la nécessité d’une approche interdisciplinaire à la plupart des problèmes posés, fait que la recherche dans ce domaine coûte cher. Le soutien officiel aux équipes interdisciplinaires est essentiel. La communication des résultats devrait être large.
 Le Tribunal félicite les scientifiques et médecins qui ont tenté de parler pour défendre l’intérêt général, à l’intérieur et à l’extérieur des cercles nucléaires. Cependant il note l’absence d’échange démocratique et les lourdes pénalités exercées à l’encontre de ceux qui contredisent la « vérité » dominante. Le secret qui a entouré les débuts du nucléaire, le contrôle extraordinaire des informations concernant les politiques dans ce secteur, et les obstacles institutionnels, font qu’une interaction professionnelle est extraordinairement faible.
Source

La GAZETTE DU NUCLÉAIRE (qui existe depuis 30 ans environ)


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