Aurelien Aurelien 19 février 2010 15:52

Pour rappel, les mouvements financiers concernent pour l’essentiel leurs acteurs principaux : les fonds de pension et mutualistes, les assureurs, et les fonds de gestion privée d’un côté, auxquels il faut ajouter de petits acteurs comme les fonds souverains (3.7 trillions de dollars) ou les hedge funds (1.5 trillions de dollars), minuscules au regard des 180 trillions (180 mille millards) de dollars que représente l’ensemble.

De l’autre côté, ceux qui cherchent des capitaux pour financer leur dette ou leurs fonds propres : Etats pour 32 trillions de dollars, entreprises et ménages (via les banques) pour les 150 trillions restants.

Que pèsent les banques entre ces grandes masses ? Les revenus totaux des activités de banque d’investissement, notamment les activités de marchés qui y sont inclues, c’est 66 milliard de dollars en 2008 (84 milliards en 2007 avant le déclenchement de la crise).

Comparez 66 milliards à 180 milliers de milliards, à peine 0.04 %. La taxe sur les flux de capitaux ne concernerait pas les banques, qui ne feraient que répercuter cette taxe sur leurs clients aux 180 trillions de capitaux ou de besoins en capitaux. Au final, cette taxe pèserait doublement sur les revenus de l’épargne et sur le coût de la dette, publique ou privée. D’abord parce que ce serait à ces acteurs essentiels de la payer, ensuite parce qu’elle réduirait la fluidité du marché, entrainant une hausse de la volatilité et un écartement des prix.

Illustration : imaginez que vous imposiez une taxe à chaque manoeuvre dans une cuisine de grand restaurant. Les chefs tendraient rapidement à réduire les étapes à faible utilité mais qui rajoutent ce petit plus dans l’assiette du consommateur. La qualité, l’innovation et la diversité seraient les premiers perdants de ce surenchérissement. Sans parler de la note finale qui, elle, n’est toujours pas aux frais du cuisinier mais bien du client.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe