thomthom 18 mars 2010 15:15

L’accroissement de l’espérance de vie n’est pas un problème en soi et ne devrait pas amener les réflexions impitoyables, « inhumaines » mais tellement justes économiquement que nous avons vu ci-dessus... si notre société fonctionnait convenablement.

La logique voudrait que si on vit plus longtemps, on travaille aussi plus longtemps.
Si aujourd’hui l’espérance de vie est NN% plus élevée qu’il y a 20 ans, le durée du travail et donc de cotisation aux retraites devrait être également plus élevée de NN%, tout simplement... et le système serait tout à fait équilibré.

Pas tout à fait, en fait, car cette prolongation de l’espérance de vie coute cher en recherche et en soins médicaux... et tout cela il faut bien le financer... donc ce n’est pas NN% d’années en plus qu’il faudrait travailler, mais (NN+X)%... pas grave car même dans ces conditions on gagnerait en nombre d’années effectif de retraite.... ça reste du bonheur.

Mais voila, c’était sans compter :
1) sur les syndicalistes qui crient au scandale et bloquent tout dès qu’on évoque un relèvement de l’age de la retraite...
2) la crise économique qui de toute façon leur donne en un sens raison : à quoi ca sert de vouloir faire travailler les gens plus longtemps alors qu’il n’y a plus de travail ans notre pays ? on leur paiera des indemnités chômage au lieu d’une retraite... globalement ca ne règlera rien.

Si on était en période de plein-emploi, ca serait une autre histoire, mais voilà, notre économie est moribonde, dans une situation bien plus dramatique en réalité que ce que notre société dans non ensemble accepte de voir (politiques, syndicats, investisseurs, particuliers...)... donc forcément tous les équilibres ce cassent la figure.

Mais ce n’est pas la faute à l’augmentation de notre espérance de vie... juste celle des graves difficultés économiques qui nous sont causées en grande partie par certains lourds déséquilibres de la mondialisation (mais pas seulement.. et il n’y aurait pas cela, ce serait peut être autre chose... allez savoir).

Bon cela dit, c’est vrai que l’approche de la médecine qui cherche à tout prix à prolonger toute vie, sans se préoccuper de cout humain et financier que représente ses choix, c’est humainement grand, mais pas très réaliste... ca va un temps mais ce n’est pas tenable sur le long terme (sauf accroissement continu et important des richesses... on en est loin).

Proposer un traitement hors de prix, et humainement lourd à supporter pour le patient comme pour les proches, dans l’espoir de simplement prolonger de quelques mois la vie (disons plutôt la survie quand on voit l’état de certains patients) d’une personne condamnée, c’est juste un non sens (même si c’est à la demande du patient)... et dans ces cas là, les solutions alternatives (soins palliatifs ou euthanasie, au choix du patient) devraient être largement favorisées.

Quand on est pauvre (ce que nous sommes devenus, ne vous en déplaise), on l’assume et on fait des choix en conséquences... nos ressources financières n’étant pas infinies, loin de là, il devient urgent de prendre conscience que l’age d’or de notre pays est passé (pour le moment... ca peut revenir, mais à court/moyen terme, les perspectives ne sont pas bonnes), et d’apprendre à optimiser l’usage du peu de richesse qui nous reste. C’est valable pour tout et aussi pour la médecine. La sansé OUI (ca doit rester une priorité), mais les dépenses inconsidérées qui au final ne règlent rien et n’apportent que prolongation de périodes très difficiles pour les patients et leurs proches (voir mourrir quelqu’un à petit feu et devoir l’accompagne, c’est toujours très lourd, tirste et contraignant pour tout le monde)... c’est une autre histoire.

A force de vouloir toujours vivre au dessus de nos moyens, un jour, on va se prendre un tel coup de massue dans la tronche que le choc va être rude...
Ce jour là, on regrettera de ne pas avoir pris des mesures de rationalisation qui aujourd’hui nous paraissent inhumaines ou inacceptables, contraires à nos idéhaux, car faute d’avoir pris ces mesures en temps et en heure, on aura TOUT perdu (le jour ou la sécu mettra les clés sous la porte faute de revenus, alors que 90% de la population, dans le même temps, appauvrie, sera à des années lumières de pouvoir se payer une assurance privée....).


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe