W.Best fonzibrain 16 avril 2010 14:03

Débat
Conversations avec la bloggeuse cubaine Yoani Sánchez 
par Salim Lamrani*

Voici un débat rare et instructif : la bloggeuse cubaine anti-castriste Yoani Sánchez a souhaité dialoguer avec l’universitaire français Salim Lamrani. L’un et l’autre sont les voix les mieux relayées sur le net des deux camps. Ils sont donc reconnus par tous comme représentatifs et emblématiques des deux points de vue qui s’affrontent. 
Très vite, Mme Sánchez s’avère incapable d’étayer les critiques et accusations qu’elle formule à l’encontre du gouvernement cubain, tandis que M. Lamrani cite des faits précis et s’appuie sur des documents et des rapports internationaux non contestés. 
En définitive, le déséquilibre qualitatif entre l’argumentaire des deux débatteurs est si flagrant que l’on s’interroge sur la bonne foi des anti-castristes et des médias qui relayent un discours dénué de fondement.

oani Sánchez est la nouvelle figure de l’opposition cubaine. Depuis la création de son blog Generación Y en 2007 [1], elle a obtenu d’innombrables prix internationaux : le prix de Journalisme Ortega y Gasset (2008), le prix Bitacoras.com (2008), le prix The Bob’s (2008), le prix Maria Moors Cabot (2008) de la prestigieuse université étasunienne de Columbia. De la même manière, la bloggeuse a été sélectionnée parmi les 100 personnes les plus influentes du monde par la revue Time (2008), en compagnie de George W. Bush, Hu Jintao et le Dalaï Lama. Son blog a été inclus dans la liste des 25 meilleurs blogs du monde de la chaîne CNN et la revue Time (2008). Le 30 novembre 2008, le quotidien espagnol El País l’a inclus dans sa liste des 100 personnalités hispano-américaines les plus influentes de l’année (liste dans laquelle n’apparaissaient ni Fidel Castro ni Raúl Castro). La revueForeign Policy a fait mieux en décembre 2008 en l’incluant parmi les 10 intellectuels les plus importants de l’année et la revue mexicaine Gato Pardo en a fait de même pour l’année 2008.

Cette impressionnante avalanche de distinctions ainsi que leur caractère simultané ont soulevé de nombreuses interrogations, d’autant plus que Yoani Sánchez, selon ses propres aveux, est une parfaite inconnue dans son pays. Comment une personne méconnue de ses propres voisins – toujours d’après la bloggeuse – peut-elle faire partie de la liste des 100 personnalités les plus influentes de l’année ?

Un diplomate occidental, proche de cette opposante atypique au gouvernement de La Havane, avait lu une série d’articles que j’avais écrits au sujet de Yoani Sánchez et qui étaient relativement critiques à son égard [2]. Il en référa à la bloggeuse cubaine et cette dernière avait alors souhaité me rencontrer pour apporter quelques éclaircissements sur plusieurs sujets que j’avais soulevés.

La rencontre avec la jeune dissidente à la réputation controversée n’a pas eu lieu dans quelque appartement obscur aux volets fermés ou dans un endroit isolé et reclus pour échapper aux oreilles indiscrètes de la « police politique ». Au contraire, elle s’est déroulée dans le lobby de l’hôtel Plaza, dans l’hyper-centre de La Vieille Havane, lors d’un après-midi baigné de soleil. Le lieu était fréquenté par de nombreux touristes étrangers qui déambulaient dans l’immense salon du majestueux édifice touristique qui a ouvert ses portes au début du XXe siècle.

Yoani Sánchez est proche des ambassades occidentales. En effet, un simple coup de fil de mon contact à midi a permis de fixer un rendez-vous trois heures plus tard. A 15 heures, la bloggeuse est apparue souriante, vêtue d’une jupe longue et d’un tee-shirt bleu. Elle portait également une veste de survêtement pour faire face à la relative fraîcheur de l’hiver havanais.

L’entretien a duré près de deux heures autour d’une table du bar de l’hôtel, avec la présence de son mari Reinaldo Escobar, qui l’a accompagnée durant une vingtaine de minutes avant de quitter les lieux pour un autre rendez-vous.

Yoani Sánchez s’est montrée extrêmement cordiale et affable et a fait preuve d’une grande tranquillité. Le ton de voix était assuré et à aucun moment elle n’est apparue mal à l’aise. Habituée aux médias occidentaux, elle domine relativement bien l’art de la communication.

Cette bloggeuse cubaine, à l’allure frêle, est intelligente et sagace et est consciente, même si elle a du mal à le reconnaître, que sa médiatisation en Occident n’est pas le fruit du hasard mais est due au fait qu’elle prône l’instauration d’un « capitalisme sui generis » à Cuba.


suite ici http://www.voltairenet.org/article164956.html


c’est bon de remmetre les pendules à zéro ...

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