Philou017 Philou017 6 mai 2010 20:13

Lucilio : "... simplement de ce que ces États dépensent beaucoup plus qu’ils n’ont de rentrées fiscales. Quand l’État grec se permet d’avoir six fois plus de fonctionnaires que l’Autriche, à peine moins peuplée, avec un PIB/hab. grec près de 30% inférieur à l’autrichien, il ne faut pas s’étonner de se retrouver endetteé jusqu’au cou, malgré les 240 milliards (le total de son PIB) que la Grèce a déjà reçu en subventions européennes depuis son adhésion à l’Europe.

Je sais pas où vous avez trouvé les six fois plus de fonctionnaires. En fait personne n’a l’air de savoir combien il y a de fonctionnaires en Grèce. A noter qu’il y a 11.2 m Habitants en Grèce contre 8.3 m en Autriche.

Vous choisissez soigneusement vos exemples. L’Autriche est le pays qui a le plus diminué sa masse salariale publique entre 1995 et 2005. Examinons les chiffres.
Variations de la dépense pour le secteur public en part du PIB entre 1995 et 2005 :
Autriche -3.1
Allemagne - 1
Royaume-uni +0.7
Portugal +1.5
Espagne -1
Grèce +0.8

Donc une augmentation assez légère par rapport au PIB pour la Grèce.
http://www.era.lib.ed.ac.uk/bitstream/1842/3153/1/REC-WP_1209_Tepe.pdf

A noter que la grèce est le pays qui a le plus recruté en 1995-2005 (10%) pour une augmentation de 0.8% de part du PIB, d’apres cette étude. Ce qui montre à quel point les fonctionnaires Grecs sont mal payés.

Un particulier qui dépense systématiquement pendant des années plus qu’il ne gagne, fait exploser sa carte de crédit

Je ne crois pas que les fonctionnaires soient le problème. Si on ajoute un budget militaire démesuré, une mauvaise gestion et du gaspillage, dans une économie qui était et est resté peu développée, on arrive à un déficit important, mais moins qu’en France par exemple.
Je ne vois pas de problème à ce qu’on recrute des fonctionnaires, puisque ca donne un emploi à un maximum de gens et qu’ensuite cet argent est réinjecté directement dans l’économie par les dépenses.
A condition que cela permette une raie dynamisation de l’économie.
Sauf qu’en l’occurence, cela semble surtout avoir bénéficié aux entreprises étrangeres. Le secteur tertiaire représente la majorité de l’économie grecque (71 % du PNB et 68 % de la main-d’œuvre. Par exemple, la balance avec la France :
Exportations de la France vers la Grèce : 3,1 milliards d’euros (2005)
Importations françaises de la Grèce : 520 millions d’euros (2005)
Général :
Importations : 93,91 milliards $ (2008)
Exportations : 29,14 milliards $ (2008)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ce#.C3.89conomie

Donc on investit, mais parce qu’on sait que le pognon va revenir, sans bénéficier à l’industrie Grecque. Dans un contexte d’ultra concurrence, la Grèce n’a aucune chance de se développer, ni par rapport aux gros pays industriels, à cause de son retard, ni par rapport aux pays émergents, à cause des prix.
Donc les problèmes à terme étaient prévisibles.
Si la Grèce a sans doute fait une mauvaise gestion, que dire d’un système qui donne si peu de chance à un pays de trouver un mode de développement adapté à son économie et à ses possibilités, sinon en devenant un marché à l’exportation pour les multinationales, condamné à terme à l’échec financier.

Les systèmes ultra-libéral et Européen ont plus fait pour plomber la Grèce que quelques erreurs de gestion, qui sont loin d’être absentes ailleurs.


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