Philippe Vassé Philippe Vassé 10 juin 2010 13:28

Cher Parkway,

Merci de votre message en réponse.

Je suis désolé de vous décevoir quant à la lecture du livre que vous évoquez dont le titre serait, sauf erreur, « l’insurrection qui vient ».

C’est un titre qui est effectivement lié à l’actualité ambiante mondiale et une analyse, un pronostic, voire une prédiction assez partagés. Et qui n’engage pas à grand chose quand, comme sur le Bounty, on ne prépare pas la mutinerie (ici insurrection) et que l’on ne fait pas son maximum pour que la révolte ou l’insurrection envisagée triomphe.

Les militants basés à Tarnac, sur le plateau quais-désertique de Millevaches, au nord de la Corrèze, sont à n’en pas douter des honnêtes gens, de plus victimes d’un gouvernement qui est aux abois et judiciarise la vie politique, syndicale et sociale.

Ils sont, de ce qu’il est possible de lire d’eux, de braves gens sympathiques et cultivés, généreux et instruits.

Mais que font-ils, s’ils veulent préparer une insurrection victorieuse et donc atteindre leurs objectifs annoncés, dans un village beau, entouré d’une nature splendide, mais ISOLE des réalités du monde et du pays : Tarnac ?

Attendre et fantasmer sur des affrontements avec des CRS, st-ce là une activité constructive pour la société humaine et pour aider une insurrection à réussir ?

Etre honnête et brave est bien. Mais des « révolutionnaires » qui s’isolent de la population qu’ils voient se révolter bientôt, selon eux, des « militants » qui se mettent à l’extérieur de la vie collective des potentiels futurs révoltés, est-ce une stratégie intelligente et cohérente avec les buts énoncés ?

Une fois encore, nul ne doute de votre sincérité en toutes choses. Mais, les mutinés du Bounty n’ont ni attendu, ni rêvé, ni se sont isolés de leur camarade d’équipage brimé et réprimé. Ils ont lentement tissé une solidarité constante, permanente, forte afin de VRAIMENT préparer avec des chances de succès maximales la mutinerie.

C’est en cela que le radicalisme verbale revient à la soumission fataliste : il crie beaucoup, il parle, il prépare le combat avec les CRS dans le cerveau, mais au fond, dans la réalité, il s’isole de ceux qu’il prétend aider à se révolter.

Et l’auto-isolement des réalités, même avec un livre théoriquement bon, n’est qu’un aveu d’impuissance et de repli sur soi afin de former un petit groupe de discussion fermée.

Il se trouve qu’il m’a été donné d’apprécier, lors d’un séjour en Corrèze récemment, les amis des gens de Tarnac lors d’un film suivi d’un débat sur des évènements survenus à Marseille en 1947 : le film était très intéressant sur le plan historique, mais, dans le public, à part des grandes phrases creuses et des « moi, je pense, moi, je crois », il était clair que les participants étaient aussi liés à la population locale et à ses revendications actuelles ( fermetures de postes dans les établissements scolaires, mouvements des producteurs de lait de l’APLI, licenciements dans les rares usines encore en activité) que la galaxie H 131 au problème du changement climatique terrestre.

Vos commentaires reflètent cet esprit sincère, mais ici isolationniste : ne pas discuter des problèmes concrets abordés, mais « plusser » un tel parce qu’il correspond à vos pensées personnelles, c’est une marque de refus de dialogue « collectif ». Certain


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