sisyphe sisyphe 21 juillet 2010 09:57

De l’autosuffisance alimentaire aux dégâts du productivisme 


Extrait : 


Le productivisme peut afficher ses succès : en France, la production du blé a triplé en 40 ans, la production du porc a doublé, celle du maïs a été multiplié par 13. De 1950 à 1980, la productivité est plus de 7 fois plus importante mais 10 fois moins de personnes travaillent dans l’agriculture et l’on assiste à des déséquilibres démographiques, économiques et écologiques inquiétants. Les Gouvernements européens s’apitoient sur les dégâts provoqués, poids des écologistes et des électeurs oblige ! Mais, la nouvelle PAC, celle de 1993, reste pour le moins très controversée.

D’un côté, la CEE se targue désormais de préserver les paysages, elle incite au retour aux pâturages, finance les plantations de haies brise-vent car, sur des surfaces considérables, les animaux ne sont plus à l’abri du vent et de la chaleur. De l’autre, la logique ultralibérale est renforcée sous forme d’octroi de subventions aux exportations ; la déréglementation favorisant la baisse des prix et la concurrence acharnée « obligeraient » à préserver les grands secteurs par le moyen d’aides directes compensatrices de revenus. Il en est ainsi pour la céréaliculture, les élevages de bovins. Quant aux secteurs délaissés, porcs, volailles, fruits et légumes, ils sont voués au « dégraissage » des moins productifs, sauf à résister en prônant une autre alternative.

C’est en effet le système mondial de libre échange dérégulé qu’il convient de mettre en cause car il aggrave les inégalités(16).

« Les Etats du Nord poursuivent une frénétique politique hyperproductiviste, surconsommatrice de pesticides et de polluants » (17), dans le même temps, 6 millions de terres cultivables disparaissent chaque année dans le monde, du fait de la désertification et 800 millions de personnes souffrent de malnutrition. Dans les pays occidentaux, la pollution alimentaire a été révélée par l’emploi d’excréments humains pour l’élaboration de farines animales pour le cheptel voué à la boucherie et les poissons d’élevage, par la commercialisation de poulets à la dioxine, les vaches folles, la contamination de canettes de coca cola, les bouteilles d’eaux minérales polluées au benzène…

Non seulement, il faut sonner « l’alarme écologique mais récuser cette malbouffe, cette alimentation de nulle part diffusée partout, dans laquelle on incorpore toutes sortes d’ingrédients, colorants, conservateurs, stabilisateurs, produits retenant l’eau… C’est de cette bouffe standardisée, aseptisée, conditionnée, reformatée, au goût uniforme que naissent les accidents sanitaires massifs. Malbouffe et risques alimentaires au Nord, malnutrition et famine au Sud, résultent de la logique financière du néolibéralisme qui pousse au productivisme incontrôlé. »(17)


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