easy easy 28 juillet 2010 12:14

@ Pierre,

Devant le sang qui coule des affrontements dits religieux, se creuser la tête d’abord pour comprendre d’où ça vient et ensuite pour concevoir une formule de pacification, c’est plus que logique, c’est prométhéen. Apporter une soluce aux autres, c’est notre plus grand rêve.


Mais il y a un bidule irréductible dans l’homme. Il ne veut pas des soluces des autres (ça se voit même sur ce forum). Par moments et sur une certaine trame, des regroupements se font tout de même ; il y a des conventions, des contrats, des accords, des paix. Mais constamment, juste après la signature, il y a du tirage.
Aucun contrat n’a jamais tenu indéfiniment. Ceux qui sont allés au plus loin sont allés à la mort de leurs contractants.

Nous ne voulons pas des soluces des autres (Lacan disait que nous ne voulons pas de l’amour des autres non plus) et nous avons un profond besoin de combattre.


Combattre est à s’entendre au sens large et va jusqu’à se combattre soi-même.

Le combat basique des bestioles, pour leur survie, c’est une chose. Mais l’homme est bien trop intellectuel pour se contenter du seul combat pour manger et ne pas être dévoré. Sa pensée a absolument besoin de combattre aussi. La lutte des corps oui, elle existe. Mais la lutte des esprits aussi et cette lutte des esprits est si exigeante qu’elle peut pousser un individu à sacrifier son corps pour elle.

Et si un individu est prêt à sacrifier son corps pour sa pensée, il est forcément disposé à tuer. L’un ne peut pas aller sans l’autre.

Alors ? Ne rien faire ?

Mais si !
Continuons de faire ce que nous avons toujours fait, combattre physiquement et intellectuellement, pour le seul plaisir de combattre. (le mot plaisir ne convient pas bien ici car il s’agit d’une libido belli très profonde, un besoin intellectuellement vital et dont personne à ma connaissance n’a jamais parlé) .

Voltaire et Rousseau. Chacun reconnaissait que l’autre était un grand penseur et, vu de Patagonie, ils étaient de la même religion. Mais ici, il ne pouvaient pas ne pas s’affronter, alors ils n’ont fait que ça.

Vous en avez vu souvent des intellectuels amis ?
Ca ne peut pas exister sauf s’ils se regroupent pour un combat Ultime (genre l’équipe de Hara Kiri ou la rencontre du 6 janvier 1969, entre Léo Ferré, Jacques Brel et Georges Brassens. Rencontre qui n’était pas du tout de leur initiative et qui est restée unique.

Les grands esprits, quand ils se rencontrent c’est par hasard. Ensuite ils se fuient.



Dans le calme relatif actuel, nous avons l’impression que si nous avons effectivement un besoin irrépressible de combattre (sur AVox par exemple) nous n’en viendrions tout de même pas aux mains.
Oh ! Oh ! Croire ça, c’est là qu’est le méta aveuglement. Il faut être névrosé de la non-violence physique pour ne jamais en venir aux mains. Des gens archi bloqués sur la violence physique, femmes et enfants compris, il y en a combien sur Terre, une poignée, rien qu’une poignée.

L’immense majorité des gens, y compris les gentils pétanquistes, les marionettistes, les philosophes, les assistances sociales et les médecins, peuvent en venir aux mains s’ils ne se sentent plus protégés par leur force intellectuelle. Le recours à l’insulte en étant les prémices. 
On dénigre, on dit son mépris puis on insulte quand on sent que son bouclier intellectuel ne suffit plus et défaille.
Et de l’insulte aux mains...


Quand on s’interroge sur le sens non pas de l’Univers mais ne serait-ce que de la vie, que fait-elle, quel est son but et où va-t-elle si elle va quelque part, on ne trouve qu’une réponse : combattre.
Etant entendu que le sens du mot combat est humain. Les Etoiles ne voient pas forcément nos combats comme des combats mais, je ne sais pas, peut-être comme une respiration, un vent.


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