Jordi Grau J. GRAU 17 août 2010 13:24

Puisque d’autres se sont occupés du reste de votre article, Evrard, j’aimerais revenir sur un passage de votre article qui a été peu commenté.
 
Vous écrivez : « Le capitalisme est un système économique où il y a un dirigeant à la tête de l’entreprise. Et c’est dans la nature de l’humain que certains aient besoin de diriger et d’autres aient besoin d’être dirigés. Si le capitalisme s’écroulait, ça deviendrait l’anarchie puisque ceux qui ont besoin d’être dirigés ne sauraient plus ce qu’il faut faire. »


Je laisserai de côté la question de « la nature de l’humain », sur laquelle il y aurait beaucoup à dire. Ce que je critiquerai, dans votre définition, c’est qu’elle fait la confusion entre management et propriété. Le capitalisme ne se définit pas d’abord par le fait qu’il y a des dirigeants d’entreprise. Le capitalisme est un système où tout est fait pour favoriser l’enrichissement des propriétaires de capitaux. Or, ces propriétaires ne sont pas nécessairement ceux qui dirigent directement leurs entreprises. Ils peuvent très bien désigner pour cela un manager. Inversement, une entreprise peut avoir un manager sans pour autant fonctionner de manière capitaliste. L’autogestion, ce n’est pas forcément l’anarchie. Si les travailleurs d’une entreprise possèdent celle-ci, rien ne les empêche de nommer un manager, qui sera payé pour organiser le travail des uns et des autres. Ce manager, bien entendu, ne sera pas entièrement libre : il pourra être révoqué par les travailleurs. Mais il en va de même pour les grandes entreprises capitalistes, dont les propriétaires peuvent très bien choisir de se débarrasser d’un manager.

A titre d’exemple de société autogérée, je vous propose la mine galloise de Tower Colliery. Ci joint un article de Wikipedia en anglais (l’article en français étant très pauvre) et cet article du Monde diplomatique.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe