Jordi Grau J. GRAU 24 août 2010 12:26

Votre article Lucilio, est effectivement très manichéen, comme le faisait remarquer le premier commentaire.

Vous opposez partisans du marché et interventionnistes, comme si être partisan d’une certain intervention de l’Etat faisait de vous un stalinien. Il y a mille manières d’être interventionniste, de même qu’il y a mille manières d’être libéral. Keynes disait de lui qu’il était libéral, et pourtant il estimait que l’Etat devait intervenir en temps de crise. En tout cas, il n’était pas du tout favorable au système soviétique.

Pour en revenir au marché, votre optimisme pèche par abstraction. Vous faites abstraction de plusieurs processus (vous voyez, je raisonne en termes de processus, et non en termes statiques). La libre concurrence, non réglée par une intervention publique, est loin de permettre systématiquement une baisse des prix et une amélioration de la qualité. Bien souvent, elle permet aux plus grosses entreprises d’écraser les plus petites. Trop de concurrence tue la concurrence.
 
Quant à la qualité, elle n’est pas forcément au rendez-vous. Quand il s’agit de vendre beaucoup et vite, on investit peu dans l’amélioration dans la qualité : on préfère investir dans la pub et copier de vieilles recettes qui ont du succès. C’est le cas notamment dans le marché des médias : la quête du scoop conduit à une uniformisation de l’offre et à un appauvrissement du contenu (on privilégiera, par exemple, les faits divers à une analyse en profondeur des phénomènes sociaux ou politiques).

Je pourrais multiplier les exemples et les arguments. Mon seul but était d’ébranler un peu votre foi en la « main invisible ».


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