Thomcom (---.---.108.193) 21 mars 2006 13:51

Je partage tout à fait votre analyse sur l’importance du choix des mots et les raccourcis lourds de sens souvent effectués par la presse. Ceci dit :

- « lourd de sens » (que vous éclairez fort justement) ne veut pas forcément dire intentionnel ;

- au-delà du choix des mots, ce que l’on peut regretter dans le journalisme français aujourd’hui, c’est l’absence ou la médiocrité des garde-fous (médiateurs, instances corporatives...) et le fait que les largesses qui lui sont accordées (aides publiques) sont totalement déconnectées des fins qualitatives.

- enfin je lance un pavé dans la mare qui ne manquera pas de m’attirer les foudres de la communauté : faire du « journalisme » est un métier qui s’acquiert, mobilisant des compétences, des méthodes et une déontologie spécifiques. Si elles ne sont pas assez appliquées dans la presse écrite professionnelle française (ce en quoi je suis d’accord avec vous, il suffit de lire Bévues de presse de JP Tailleur paru récemment, seule véritable étude qualitative comparative avec la presse anglaise et espagnole et reposant sur des exemples concrets), qu’en est-il de leur application sur un media comme Agoravox ? j’ai lu récemment sur ce site que certains considéraient qu’il constituait une forme de « journalisme citoyen » (il y aurait donc un journalisme non citoyen ?). Je suis très, très sceptique. Ce que j’y ai lu ne ressemble en aucun cas à des « articles » au sens journalistique du terme, mais plutôt à des billets d’humeur. Or les règles de l’écriture journalistique permettent notamment, lorsqu’elles sont respectées, de comprendre tout de suite ce qui relève de l’information et ce qui constitue son commentaire. Sur Agoravox, nous sommes en permanence en « eaux troubles » et j’y ai trouvé peu d’informations au sens strict (fait inédit non publié répondant aux 5W : qui ? quand ? quoi ? où ? comment ?). On m’a répondu qu’Agoravox permettait à des « spécialistes » de se faire entendre en dehors des media traditionnels. Je me trompe peut-être, mais j’y lis d’abord et surtout le témoignage d’une certaine souffrance : celle de ne pas être reconnu à sa juste valeur et la satisfaction de pouvoir « exister » autrement (souffrance que nous partageons tous, mais qui ne constitue pas la qualité première d’un bon journaliste). Votre avis ?


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