Voltaire Voltaire 6 septembre 2010 15:05

L’auteur fait tout d’abord deux erreurs, l’une de contexte, l’autre de traduction, qui affaiblissent son raisonnement.

Tout d’abord la plus sérieuse : la sourate 22-21 du coran ne se réfère absolument pas à une pratique recommandée de flagellation, mais à la description de l’enfer qui attend les dénégateurs (ceux qui refusent de croire en Dieu et ses paroles) : « Aux dénégateurs, des vétures de feu taillées ; sur leur tête une eau bouillante se déverse de quoi leur dissoudre les entrailles et la peau et les accablent les verges de fer... » Bref, une belle description de l’enfer qui attend les hérétiques (le coran est très friand de ces descriptions imagées qui attendent les incroyants). On retouvera ce type de descriptions chez les chrétiens un peu plus tard (notamment au moyen âge), même si bien sûr le christianisme a quelque peu abandonné ce type de descriptions imagées (mais je me souviens encore des histoires de ma grand-tante... et il faut reprendre des livres d’éducation religieuse catholiques du début du 20ème siècle !).

La sourate 24-2 est elle traduite de façon inexacte : il faut lire « Quant à celle ou celui qui se rend coupable de fornication, flagellez chacun de cent coups » ... puis « Qui accuse une préservée sans produire à l’appuis quatre témoins, infligez-lui quatre-vingt coups ; n’acceptez(plus d’eux un témoignage, à jamais : voilà bien les scélérats ».
On parle donc de coups de flagellation, qui pouvaient sans doute être infligez avec des branchages ou autres ustensiles sans forcément être invalidant (mais néanmoins très cuisant...). Il faut noter la punition faite aux accusateurs mal intentionnés, qui rend de fait l’accusation normallement difficile et risquée (mais gageons que cette punition n’est jamais employée dans les pays à dominante patriarchale... ce qui n’est pas directement lié à la religion mais à la culture de soumission de la femme).

Si, à juste titre, l’auteur s’émeut de ce type de contenu dans certains textes religieux, il faut ne pas perdre de vue le contexte culturel, et l’interprétation des textes, qui permet des variations nombreuses.


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