Emile Red Emile Red 10 septembre 2010 10:17

Au droit d’un problème posé à l’envers, on ne peut s’attendre qu’il soit résolu dans le bon sens.

Mettre la récidive comme point de départ d’une analyse est tout bonnement tordu et va à l’encontre même d’une société qui a pour caractéristique principal d’être imparfaite.

M. Bilger, cet article est en droite ligne avec ce populisme qui envahit l’ensemble de notre pays. Nous ne savons plus réfléchir, il nous faut dire et agir, user de la langue et du gourdin, à se demander si sous les calvities précoces ou les chevelures hirsutes trône encore un cerveau capable de mesure, de prendre du recul.

Alimenter la polémique sur la récidive c’est condamner une seconde fois la très grande majorité des délinquants ayant purgé leur peine et trouvé dans l’insertion sociale un second souffle à leur vie.
Alimenter cette polémique c’est aussi faire fi de toute logique qui veut qu’on mette le bœuf avant la charrue et non l’inverse, lorsque le délinquant a accomplie sa peine, il n’y a aucune assurance qu’il ne récidive pas et il serait criminel de maintenir un homme en détention « au cas où ».

A trop vouloir aseptiser notre monde, nous nous dirigeons droit dans un mur inextricable où eugénisme, ségrégation ou mise au banc seront la devise qui prendra place sur le fronton de nos mairies.
Comme il est impossible de prévoir, il est tout aussi impossible de légiférer de manière juste sur la justice, quel que soit le système adopté il faudra toujours entériner les risques d’erreur, croire le contraire est une utopie pour ne pas dire une idiotie et à l’échelle d’une réalité peu ou prou satisfaisante où la récidive n’est qu’un avatar de faible amplitude, la seule solution est de pouvoir mettre tous les atouts possibles dans le sens d’un mieux vivre aussi bien pour les victimes que pour les délinquants libérés.

De là, la sagesse serait de rétablir les responsabilités à qui de droit, que le délinquant paie est une chose, mais qu’il paie dans les conditions favorables à une bonne réinsertion n’est pas de son ressort mais bien du notre et plus précisément de nos élus qui ont la part belle quand même la justice se positionne à leur côté quand manifestement ils ont failli.

Des prisons délabrées, un personnel inadapté, un suivi médical indigne, une justice indigente, un accompagnement improductif, une réadaptation sociale inexistante sont les maux qu’il faut éradiquer avant de vouloir éradiquer, ou tout au moins diminuer, la criminalité qui, nous le savons bien, ne disparaîtra pas malgré tout, parce que l’homme est homme avec ses faiblesses, sa versatilité et ses inconstances.

M. Bilger vous nous servez une salade où seule est présente la vinaigrette....


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