sisyphe sisyphe 14 octobre 2010 14:44

Oui. 

Le constat de Monsieur Asselineau est juste ; mais les responsabilités sont, de mon avis, mal attribuées. 

Je le remercie pour rendre hommage à Maurice ALLAIS, qui n’a cessé, pendant les dernières années de sa vie, de précher, pour une REFORME MONETAIRE, qui restitue aux états, et aux banques centrales sous le contrôle de ces états, le pouvoir de création monétaire, et le supprime aux organismes privés (banques, assurances, organismes financiers) qui le détiennent actuellement, avec les ravages que l’on peut constater. 

Murray Rothbard, élève de Ludwig von Mises et également membre de l’école autrichienne d’économie a dénoncé le système de réserves fractionnaires, en visant particulièrement Milton Friedman, comme dans Milton Friedman unraveled en 19715. Il critique le processus de création de monnaie par le système de réserves fractionnaires pour ses effets inflationnistes et assimile la création de monnaie ainsi faite à de la « magie »6.

Plus récemment, Maurice Allais considérait en 1999, dans La Crise mondiale aujourd’hui comme « inappropriée » la structure de création monétaire actuelle7. Il considère le système actuel comme instable et risqué, les engagements et les créances n’étant pas nécessairement au même horizon et le risque d’un retrait massif de liquidités par les épargnants étant toujours possible. Ainsi, selon Allais, « L’économie mondiale tout entière repose aujourd’hui sur de gigantesques pyramides de dettes, prenant appui les unes sur les autres dans un équilibre fragile ». Il appelle de ses vœux un système où la création monétaire ne relève que de l’État, dans un cadre de régime de change fixe.

James Robertson et d’autres auteurs altermondialistes souhaitent ramener le processus de création monétaire sous le contrôle de l’État et jugent que le système actuel n’est pas aligné « sur des principes de justice économique et sur les réalités de l’ère de l’information, à tel point que la confiance dans la démocratie même en est sérieusement ébranlée »8 Et d’ajouter : « Le fait que ces banques commerciales créent toujours ces fonds libellés en devises officielles et que cette création de monnaie génère des bénéfices revenant au privé constitue un anachronisme flagrant ». Il préconise également que les banques centrales soient seules créatrices de monnaie et que la monnaie créée soit affectée aux dépenses publiques. Les banques de second rang n’auraient plus la possibilité de créer de la monnaie par l’emprunt, le tout dans un système contrôlé par une banque centrale mondiale qui « devrait rendre compte aux gouvernements membres ».


C’est la première, l’urgente, vitale, mesure à prendre, pour arriver à inverser le cours de la catastrophe du capitalisme ultralibéral actuellement à l’oeuvre. 

Pour ce qui est de l’Europe, je suis beaucoup moins d’accord. 
Certes, l’Europe, sous sa forme actuelle, est un des bras armés de ce capitalisme ultralibéral prédateur, et l’€uro, dans le jeu actuel des systèmes de change, et de « guerre des monnaies », n’arrange rien. 

Pourtant, je pense également que la France toute seule ne pourrait entreprendre cette réforme monétaire indispensable, sans s’exposer à une concurrence d’abord européenne, puis mondiale où elle risquerait fort de ne pas « faire le poids ». 

Alors, que faire ? 
Retour à un protectionnisme, certes, mais, à mon avis, ce protectionnisme n’aurait de chances de réussir qu’à l’échelle européenne ; pas dans l’Europe actuelle, mais dans une Europe gagnée, elle aussi, à la nécessité de cette réforme monétaire. 
Et comme il n’y a rien à attendre des gouvernements européens actuels, il faut modifier l’Europe elle-même, par le biais des citoyens ; sous forme, sans doute, entre autres, de référendums (à l’échelle européenne), offrant aux peuples européens, la possibilité d’exprimer clairement leur volonté de ce changement radical de système. 

L’urgence absolue est là, et pas ailleurs. 
Que les citoyens, les peuples d’Europe et du monde, imposent à leurs dirigeants cette réforme du système monétaire international ; seule façon d’éviter à la planète cette course inexorable vers l’explosion... 

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