Oui.
Murray Rothbard, élève de Ludwig von Mises et également membre de l’école autrichienne d’économie a dénoncé le système de réserves fractionnaires, en visant particulièrement Milton Friedman, comme dans Milton Friedman unraveled en 19715. Il critique le processus de création de monnaie par le système de réserves fractionnaires pour ses effets inflationnistes et assimile la création de monnaie ainsi faite à de la « magie »6.
Plus récemment, Maurice Allais considérait en 1999, dans La Crise mondiale aujourd’hui comme « inappropriée » la structure de création monétaire actuelle7. Il considère le système actuel comme instable et risqué, les engagements et les créances n’étant pas nécessairement au même horizon et le risque d’un retrait massif de liquidités par les épargnants étant toujours possible. Ainsi, selon Allais, « L’économie mondiale tout entière repose aujourd’hui sur de gigantesques pyramides de dettes, prenant appui les unes sur les autres dans un équilibre fragile ». Il appelle de ses vœux un système où la création monétaire ne relève que de l’État, dans un cadre de régime de change fixe.
James Robertson et d’autres auteurs altermondialistes souhaitent ramener le processus de création monétaire sous le contrôle de l’État et jugent que le système actuel n’est pas aligné « sur des principes de justice économique et sur les réalités de l’ère de l’information, à tel point que la confiance dans la démocratie même en est sérieusement ébranlée »8 Et d’ajouter : « Le fait que ces banques commerciales créent toujours ces fonds libellés en devises officielles et que cette création de monnaie génère des bénéfices revenant au privé constitue un anachronisme flagrant ». Il préconise également que les banques centrales soient seules créatrices de monnaie et que la monnaie créée soit affectée aux dépenses publiques. Les banques de second rang n’auraient plus la possibilité de créer de la monnaie par l’emprunt, le tout dans un système contrôlé par une banque centrale mondiale qui « devrait rendre compte aux gouvernements membres ».
Certes, l’Europe, sous sa forme actuelle, est un des bras armés de ce capitalisme ultralibéral prédateur, et l’€uro, dans le jeu actuel des systèmes de change, et de « guerre des monnaies », n’arrange rien.
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