Maldoror Maldoror 17 octobre 2010 12:59


@ Patdu49 :
M. Asselineau ne met pas en avant l’Europe pour démontrer la peur d’être pauvre - ce qui d’ailleurs ne veut rien dire - mais met en lumière la cause de la situation calamiteuse actuelle qui est, que vous le voulez ou non, la politique suivie depuis déjà plusieurs dizaines d’année, politique qui a été de s’aligner sur les standards du néolibéralisme par le biais de la construction européenne car on ne peut absolument pas dissocier les choix économiques (libre échange intégral, déréglementation, monnaie trop forte qui conduit à la désindustrialisation...) de la construction européenne qui les met en oeuvre (réglements, directives => l’intégralité du droit de la concurrence nous vient de Bruxelles ; politique de la BCE etc.).

Quant à la politique fiscale que vous décrivez, elle est pour une bonne partie justifiée par un alignement sur les standards européens en la matière (parfois qu’un prétexte pour tous les abus) ; qui pousse au moins disant fiscal et moins disant social.

Au demeurant, vous semblez croire que s’opposer à la construction européenne serait dédouaner les élites politiques françaises, ce n’est évidemment pas de ça dont il s’agit puisqu’il se trouve que les institutions européennes servent à notre classe politique de passer outre tout débat démocratique sur les grands sujets politiques économiques en prenant leur décision à l’échelle européenne (Conseil de l’Union européenne, etc.) puis en feignant de les découvrir quand elle sont mises en application. Les exemples ne manquent pas : libéralisation de la poste etc. (Le véritable programme commun à M. Jacques Chirac et à M. Lionel Jospin pour les années à venir figure dans le document intitulé « Conclusions de la présidence, Conseil européen de Barcelone », et qui, en bonne logique démocratique, devrait faire partie des documents adressés à tous les électeurs.)


Enfin, et sur ce sujet, je note que vous parlez de « la droite » en semblant libérer la gauche (PS) de sa responsabilité, ce faisant vous faite preuve d’une grande naïveté (  la gauche entre 1997 et 2002 ( gouvernement Jospin) a privatisé davantage ( 50 milliards d’€) en cinq ans que les trois gouvernements de droite qui l’avaient précédée en dix ans ( 40 milliards € ) et révélez que vous n’avez pas bien compris de quel système il s’agit, donc il faudrait vous réveiller et vous informer.

@ Sisyphe : Vous posez la question de savoir s’il vaut mieux sortir de l’Europe ou changer l’Europe.
Il faut dire à ce sujet que changer l’Europe n’a été pour l’instant qu’une grande illusion entretenue par les dirigeants pour nous pousser à la soutenir. Voyez à ce sujet cet article de l’UPR : lors des élections européennes de 1979, le slogan du PS était “Changer d’Europe”  ; et lors des élections européennes de 2009, le slogan du PS était “Changeons l’Europe”.
En 30 ans, non seulement l’Europe n’a pas le moins du monde changé dans le sens promis par le PS à ses troupes en 1979, mais son alignement tous azimuts sur les intérêts américains et ultra-libéraux n’a fait que s’affirmer

Le problème est que l’UE actuellement pousse à tout autre chose que ce vers quoi on souhaite, c’est à dire qu’on assiste à une dictature de la dette publique, et à une concentration toujours accrue des pouvoirs au niveau européen. D’ailleurs les institutions européennes sont fondées sur quelques dogmes libéraux comme la liberté de circulation des capitaux, marchandises, services et sur une vaste réglementation concurrentielle qui démantèle nos services publics et notre industrie.

Surtout, prendre la voie de changer l’Europe ne dépend pas de nous mais d’un concensus à trouver au niveau européen, et on se demande bien comment le trouver alors qu’on peut décrire les institutions européenne comme une corruption organisée, il ne faut pas se voiler la face, si Bruxelles est la capitale mondiale des lobbys devant Washington (vous vous doutez bien que les commissaires, députés, et l’ensemble des dirigeants européens en bénéficient à plein ; cf. :

Conflit d’intérêts : le pantouflage massif des anciens commissaires) comment comptez vous en faire la capitale des intérêts des peuples européens ?? Ces lobbys bossent pour les multinationales pas pour les Etats nations, et la politique européenne ne changera pas avec une telle corruption organisée.

Donc, le plus court chemin pour refaire l’Europe, c’est bien de sortir de l’Europe : rien qu’au niveau du budget européen l’UE explosera en vol, tout simplement à cause du financement.
Ensuite, à partir de là on pourra prendre les mesures cruciales au niveau de la France, puis à un niveau européen par le biais d’une coopération libre et qui aille réellement dans nos intérêt.

Quand vous parlez de la création monétaire, vous semblez oublier que ce dictat des banques est gravé dans le marbre du traité de Lisbonne ; donc pour conclure, on butte quoi qu’il arrive dans le système européen.



Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe