Henrique Diaz Henrique Diaz 4 novembre 2010 01:21

A Elisa,
Vous dites qu’il ne faut pas attendre 2012, mais agir dès maintenant. Certes, mais quelle action est vraiment la plus efficace ? Défiler dans les rues quand c’est l’heure de bosser pour pouvoir croûter est aujourd’hui quelque chose qui ne paraît pas du tout évident à une majorité de la population, même si elle « soutient » ceux qui le font. On n’a pas en face un pouvoir à la De Gaulle, capable un tant soit peu de se rappeler qu’il est en principe là pour assurer la justice sociale et qui en mai 68 consent finalement à augmenter sensiblement les salaires. Et en plus, ce que cela donne au final, c’est un pouvoir qui peut se targuer d’avoir conduit ces augmentations et qui est massivement reconduit aux affaires aux élections suivantes. Après ça, le pays a droit à un Pompidou qui privatise la monnaie nationale en la vendant aux banques. Au final, les mouvements de foule peuvent être récupérés pour la rendre encore un peu plus servile.

Aujourd’hui, nous avons en face un pouvoir qui ne cache même plus ses accointances avec les grosses fortunes au service desquelles il vend notre patrimoine social. Que voulez-vous qu’il fasse d’autre que de faire la sourde oreille quand on le lui reproche pour finir par tirer contre la population si les choses traînent trop en longueur ? Sans compter que nous avons des syndicats, qui contrairement à ce que vous dites, n’ont pas majoritairement demandé le retrait de la réforme...

Dans la situation actuelle, le recroquevillement social et l’état de nos institutions, je ne vois pas d’autre voie de sortie que la présidentielle dans la mesure où il existe une chance infime pour qu’elle conduise aux affaires un candidat de gauche véritable qui pourrait lancer une telle révolution civile, à l’image de ce qui a pu se passer dans certains pays d’Amérique du Sud.

L’action la plus efficace est alors à mener dans les têtes en premier lieu. D’abord s’informer pour bien comprendre les tenants et aboutissants du régime oligarchique à masque démocratique dans lequel nous vivons, réfléchir aux moyens de sortir politiquement de cette servitude (VIème république, reprise en main de notre destinée si l’Europe reste anti-démocratique etc.) pour être ensuite capable d’en parler partout autour de nous, dans l’espoir d’un réveil des consciences capable de sortir notre peuple de la tétanisation fataliste où il se trouve, coincé entre droite libérale et pseudo-gauche libérale.

Et cet article, avec d’autres, contribue à cela. Et c’est effectivement déjà le moment d’y penser.


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