Christophe (---.---.23.161) 30 mars 2006 10:54

La CFDT a bien tenté d’en sortir sous Nicole Notat mais elle renoue avec ses vieux démons dans la surenchère gauchiste dès que ses scores aux élections syndicales baissent quelque peu.

Les 35 heures sont pourtant l’enfant porté par N. Notat sous un gouvernement de gauche. A cette époque là, la revendication CFDT était de passer à 35 puis à 32 heures de travail hebdomadaire. Dans une approche réaliste, cela laisse à désirer sans compter l’accord tacite entre CGT et CFDT qui perdure malgré tout.

La CGT s’engage avec précaution dans cette voie (vu le score du PC, le contraire eût été étonnant)

Pour l’instant, ils n’y parviennent pas car le PC a toujours une très forte influence. Le problème majeur de la CGT est de tout mélanger ce qui génère une grande confusion dans l’esprit de certains.

quant à FO, le prurit trotskyste la hante depuis toujours, l’entrisme date d’il y a un demi-siècle déjà.

L’influence trotskyste existe depuis la séparation de 1948 entre CGT-FO et CGT (ancienne CGTU) à cause de l’influence communiste. Cependant, ils ont, à l’inverse de ce qui est souvent avancé, une petite influence. Durant les évènements de mai 68, la CGT-FO ne s’est pas ralliée au mouvement contestataire à tendance révolutionnaire. Par ailleurs, bien des trotskystes de la CGT-FO ont préféré rallier le syndicat SUD, bien plus contestataire que la CGT.

La création du syndicat SUD, et sa forte croissance en peu de temps, met en évidence une radicalisation de plus en plus prononcée de la population ; c’est à mon sens une inquiétude majeure.

Lorsque nous abordons la séparation en deux gros partis, ce n’est pas un problème en lui-même ; mais ce sont les position radicales des politiques qui pose problème, telle une secte, quand le parti (la tête) a décidé, tout le monde doit s’aligner. De plus, ce que fait le camp d’en face est obligatoirement critiquable ; aucune réflexion. Nos politiques ont, pour la plupart, une vision dogmatique collant aux impératifs de leur parti, c’est une condition nécessaire pour faire carrière. Je suis toujours parti du principe que ce sont les hommes qui influencent les structures ; mais en politique, c’est la structure qui influence les hommes. Nous retrouvons cette même inversion dans les syndicats que j’ai cité (CGT et CFDT) qui ont une forte influence politique.

Pour la CGT-FO, il existe diverses représentations ; par exemple, lors de la réforme des retraites, la CGT, CFDT et FO ont appelé à une grève ayant pour vocation de bloquer les accès aux grandes villes. A FO, la fédération de la métallurgie, de la pharmacie et une autre (me souviens plus) ont dénoncé l’appel transmis par leur confédération. Dans les deux dernières années de mandat de Blondel, la métallurgie comme d’autres branches n’ont pas suivi les directives de leur confédération.

LA CGT manque de pluralisme ; la CFDT a mené une purge sous l’ère Notat (ce qui a provoqué la création de SUD) ; la CGT-FO a conservé différents courants de pensées (il y a encore quelques trotkystes, des adhérents PC, PS, UDF et UMP et aussi sans étiquette politique) car c’est aussi ainsi que se construit une culture du consensus. Pour la CFE/CGC et la CFTC, ils ont une particularité : l’une est sectorielle (uniquement cadres et agents de maîtrise), l’autre revendique un attachement à la religion chrétienne (quoique cela reste plus un héritage d’antan).

Lorsque vous dites que les négociations, dans ce contexte, sont plus basées sur une compétition entre syndicats, il y a de cela. Cependant, CFE/CGC et CGT-FO ont toujours été très liées car ont une approche quasiment identique : la recherche du consensus.

Ce n’est pas un hasard si les plus grandes entreprises qui réussissent industriellement dans les technologies de pointe (Airbus, EADS, Eurocopter, ...) ont une majorité CFE/CGC et CGT-FO. La création du Groupe EADS et sa filiale Eurocopter, eut été difficile avec une CGT majoritaire. Si nous le comparons à l’ouverture de capital puis la privation d’autres Groupe comme SNECMA (devenu SAFRAN), cela ne c’est pas passé sans heurts avec une CGT et CFDT majoritaires.

Le problème de temporalité est lié uniquement aux prises de décisions visant un cours terme : les échéances électorales (5 ans). Mais cette façon de procéder est liée à l’opposition systématique ; ce n’est pas un hasard si, en France, nous parlons d’un parti au pouvoir et l’autre dans l’opposition. C’est cela qu’il faut aussi changer, cette vision binaire du monde. Cette « maladie » gagne la population qui s’oppose à tout choix réalisé par le camp d’en face ; comme si nous construisions une société sur les bases d’une guerre de tranchées.

Si nous regardons chez nos voisins, il existe différents paramètres dans la relations syndicats / politiques. Le plus politique des syndicalisme est anglais puisque le Labor a été créé par les Trade-Union (syndicats anglais) qui restent, pour la plupart, affiliées au Labor Party. En Allemagne, à l’inverse, il n’y a pas d’attachement à un parti, mais la cogestion (dual de l’économie sociale de marché) a donné au syndicalisme allemand une dimension consensuelle.

Si nous devions faire un parallèle en France, la CGT a une approche anglaise (lien bidirectionnel PC-CGT et CGT-PC ; donc une approche politique), la CGT-FO, la CFE/CGC et la CFTC prône l’approche allemande (contrats entre partenaires sociaux ; donc une approche consensuelle) et la CFDT navigue entre les deux.

A priori, l’approche politique est celle que préfère les français au regard des élections professionnelles.

Pour ma part, je suis persuadé que l’on peut réformer en France ; il faut pour cela avoir une approche constructive dans une perspective à long terme. Il faut donc poser le débat avec des partenaires constructifs (ne pas se tromper d’interlocuteur social, on rencontre tout le monde, mais on sait que dans une négociation, il faudra choisir les interlocuteurs qui cherchent à aboutir) et se projeter sur une temporalité plus longue que celle des échéances politiques (nous rencontrons un problème politique sur ce point). Je crois que certains problèmes doivent être résolus au-delà des clivages politiques, mais cela nécessite un effort que je ne perçois pas dans la volonté politique.


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