armand armand 13 décembre 2010 18:30

Plusieurs propositions - mais dans l’ensemble un consensus sur le fait qu’on ne peut laisser la « main invisible » du marché régler un des besoins les plus fondamentaux de l’homme.

Ceci dit, toutes les mesures (ou presque) se heurteront à la doxa libérale renforcée par l’attachement viscéral des Français au droit de propriété. Ainsi qu’aux lenteurs de procédure.
Or, dans les grandes agglomérations, les seules époques où les prix ont été modérés correspondent à des époques où l’on règlementait.

Mettez en cause les logements laissés vacants depuis des décennies parfois, et il se trouvera toujours quelqu’un pour vous dire : « on fait ce qu’on veut de son bien. »
Proposez d’encadrer les loyers, et on vous répondra que plus personne ne mettra en location. Et si vous assortissez cet encadrement de taxes dissuasives sur les logements vacants, alors on criera à la dictature.
Proposez de réduire les pieds-à-terre et les locations saisonnières dans les quartiers historiques de Paris, et à coup sûr on vous sortira la législation européenne.
De plus, la municipalité semble assez démunie contre le phénomène - c’est le préfet qui détient le pouvoir de réquisitionner, et l’AN qui vote les lois. On a souvent vu des municipalités déjugées par des tribunaux administratifs quand il s’agissait de limiter la monoactivité (encore une plaie de nos villes - on peut transformer un café ou une épicerie en boutique de fringues, mais on ne peut pas transformer des bureaux en logements...)

Curieusement, dans des pays capitalistes style USA et GB, les pouvoirs publics ont nettement plus de capacités d’intervention - et parfois même en abusent. Ici le droit de propriété immobilière est comme le droit de chasse.
De plus, le passage à la copropriété (autrefois, les immeubles appartenaient à des familles qui avaient souvent du mal à les valoriser) encourage un phénomène de spéculation. Surtout que les copropriétaires français n’ont absolument pas de structures collectives comme aux USA. On revend à qui on veut, on loue comme on l’entend, sans devoir passer par le « Board ».


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