docdory docdory 20 décembre 2010 15:37

@ Paul Villach

L’exemple le plus caricatural reste celui de l’amiante : Entre le rapport initial de l’Inspecteur du travail de Denis Auribault, publié en 1906 et l’interdiction définitive en France en 1997, il s’est écoulé quatre-vingt onze ans !!! 
Lire cet instructif extrait de wikipédia à ce sujet ( l’article complet est plus détaillé ) : «  Le premier cas mortel a été décrit en 1899. C’est en 1906, que Denis Auribault, inspecteur du travail, signale pour la première fois en France la forte mortalité des ouvriers exposés à l’amiante dans l’usine de Condé-sur-Noireau près de Caen. Il faudra attendre 1945 et le tableau 25 des maladies professionnelles « des affections professionnelles consécutives à l’inhalation des poussières de silice et amiantifères » pour une première reconnaissance des pathologies liées à l’amiante.
Malgré ses effets mortels, l’amiante a été utilisé de manière très importante en France, notamment comme isolant dans les bâtiments publics et les habitations individuelles et nombre de processus industriels. On rencontre deux acteurs principaux, Eternit France qui exploitera le seul gisement d’amiante en France jusqu’en 1965, et Saint-Gobain qui sous le nom d’Everite fabrique du fibrociment. Jusque dans les années 1990,les industriels de l’amiante regroupés au sein du Comité Permanent Amiante se sont largement employés, en l’absence d’une volonté politique des pouvoirs publics, à sous-estimer les risques liés à ce matériau.
En 1996, il se produit un changement de représentation collective. Les décès liés à l’amiante sont estimés à environ 3 000 par an, ce qui en fait quasiment un non-sujet en terme de santé publique du point de vue des autorités. Mais quand l’Inserm adopte une présentation sous la forme de 100 000 décès liés à l’amiante en France entre 1995 et 2025 (ce qui reste la même chose), l’opinion est frappée.
L’Andeva, l’association nationale des victimes de l’amiante, est créée et engage des procédures judiciaires. Des procès ont lieu, qui aboutissent à la condamnation d’industriels pour « faute inexcusable de l’employeur » devant les tribunaux des affaires sociales et sanitaires, les entreprises qui ont « mis en danger » la vie de leurs salariés en connaissance de cause.
En 1997, le gouvernement français interdit l’usage des fibres d’amiante.
Cependant le procès pénal de l’amiante n’a toujours pas été jugé treize ans après le dépôt de plainte. »
A côté de cette lenteur administrative et judiciaire, la vitesse de l’escargot paraîtrait presque s’approcher de celle de la lumière !!! Quant à l’irresponsabilité et l’incurie généralisée que cette lenteur dénote, c’est sans commentaires ! On risque d’attendre longtemps encore le procès au pénal des responsables, qui seront morts avant d’être sanctionnés, j’imagine ...



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