easy easy 13 janvier 2011 20:59

J’apprécie l’effort de Canine et des autres intervenants d’AV qui se donnent du mal pour essayer de décortiquer les astuces de rhétorique.
Bien trop de discours, bien trop d’entreprises idéologiques ne fonctionnent que sur des trucs (et en effet lancer au moment optimal d’une conversation, une alerte aux idées qui puent, constitue une de ces astuces)
On ne dit plus rien.

On ne fait que jouer à un jeu de verbiage avec des cartes, compremant des atouts, des jokers parfaitement connus et agréés.
Le premier qui peut poser un poncif floche sur la table emporte la mise, à défaut de carré d’as.

Reste à savoir si, depuis que le verbe existe, il n’en a pas été toujours de même. Et j’ai bien peur que oui. Selon les époques, les contextes, il y avait probablement des cartes rhétoriques à placer au bon endroit pour emporter une joute.

Si c’est bien le cas, si l’on a effectivement toujours fait semblant de discuter, ça expliquerait pourquoi, alors que nous accumulons 5000 ans de bavardages, on ne sait toujours pas répondre vraiment aux questions métaphysiques et sociales les plus basiques.

Prenons par exemple cette histoire où l’on raconte la réplique de Dumas à quelqu’un cherchant à le blesser
«  »«  »« On raconte qu’un jour Dumas entra dans un salon. L’un de ses détracteurs le voyant arriver changea de conversation et se lança dans une savante dissertation sur les »nègres", comme l’on disait alors. Voyant que l’écrivain restait impassible, l’odieux personnage l’apostropha directement :

- Mais au fait, mon cher maître, vous devez vous y connaître, en nègres, avec tout ce sang noir qui coule dans vos veines.

Dumas répliqua :

- Mais très certainement. Mon père était un mulâtre, mon grand-père était un nègre et mon arrière grand-père un singe. Vous voyez, Monsieur : ma famille commence où la vôtre finit«  
 »«  »«  »«  »«  »«  »"

C’est certes très adroit en termes de joute, ça cloue le bec au méchant mais hélas, là non plus, il n’y a pas de véritable débat. Cette réplique est sans aucune valeur philosophique sur le fond d’autant qu’elle reprend l’argument du mépris. de l’agresseur.






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