morice morice 3 février 2011 00:06

A vous lire, on aurait tendance à prendre les militaires pour un troupeau d’ignorants à la cervelle aride.


 à voir votre avatar, on vous imagine prématuré de 3 mois... comme Tibère.

Tout d’abord, il est fort probable que Tibère, atterré de servir de bouche-trou depuis de si longues années, commençait à être affecté par un problème psychologique qui allait devenir une des traits les plus caractéristiques de sa personnalité : un manque de confiance en soi quasi pathologique.
À force de voir que tous, Auguste, Livie, le peuple romain, ses soldats même, lui préféraient des êtres comme Marcellus, Drusus ou Caius et Lucius Césars, des personnages plus sympathiques, plus affables qu’il ne l’était, mais qui étaient dépourvus de ses brillantes qualités intellectuelles et morales, Tibère en était sans doute arrivé à se convaicre lui-même qu’il ne pouvait avoir raison contre tous. C’était pas possible ! pensait-il, comment tant de pesonnes auraient -elles pu se tromper si longtemps sur son compte ? C’était certain, il n’était pas aussi capable, aussi intelligent, aussi dévoué qu’il ne le pensait lui-même ! C’était évident, il était totalement indigne de la confiance qu’Auguste venait enfin de lui accorder ! Alors, un exil doré sous le ciel de Rhodes, c’était encore trop bon lui, misérable ver de terre qu’il était !

D’autre part, Tibère montra souvent une forte tendance à la paranoïa. Alors, peut-être songea-t-il qu’Auguste, en le hissant sur la deuxième marche de son trône, lui tendait un piège. C’était bien dans la manière du personnage ! Tibère serait couvert d’honneurs pendant un certain temps, ensuite « on » lui tendrait un piège, ou « on » le pousserait à la faute, et l’« on » se débarrasserait de lui légalement, sans tambour ni trompette. Un Tibère hors course, c’était aussi un rival potentiel de moins pour les héritiers d’Auguste, ses petits-fils Caius et Lucius Césars !



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