easy easy 7 mars 2011 14:28

La diabolisation ou l’anglélisation de quelqu’un ou de quelque chose, nous revient tôt ou tard dans la tronche.

Le manichéisme d’où surgissent les seuils extrêmes, les Charybde et Scylla de notre pensée, de notre éthique et de notre morale nous fait payer tôt ou tard sa démesure.

Découvrant la Shoah, par réflexe irrépressible semble-t-il, trop d’intellectuels y sont allés d’assertions ultra condamnantes et définitives en « Plus jamais ça » (L’expression existait en fait à la sortie de 1918). Aujourd’hui nous payons le prix de ces postures non mesurées, le prix de la diabolisation de Hitler. 

Quand on voit le nombre incalculable de fois où, depuis 45, des gens ont été comparés à Hitler, faisant la réputation du sieur Godwin, on doit déduire que celui qui était érigé alors en diable absolu est en fait d’un genre très répandu.

Alors existe-t-il vraiment une antre du diable et une seule ou est-il finalement dans toute narine en peine ? 


A mon sens, le diable est chez chacun de nous. Sous l’effet de frustrations, de jalousies, de colère et de sentiment d’injustice envers soi, chacun a son diable qui lui sort des narines et peut faire mal.

Mais tout le mal que peut faire un individu ivre de cruauté, ce n’est pas énorme. Tant qu’il est seul. 

Le vrai diable, le Diable catastrophique apparaît dès que commence la coagulation entre des individus furieux ou haineux. 
Ainsi, pendant qu’on aura régulièrement considéré que Hitler à lui seul aura engendré le Diable, on aura dénié le fait que c’est de la coagulation des fous furieux que naît le Diable.
 
Pourquoi ce déni de la très grande dangerosité de la coagulation des esprits ?
Parce que chacun tient à la pratiquer, à son heure.


Qu’a toujours fait Khadafi ? Il a cherché à coaguler autour de sa vision. Et aujourd’hui, pas un instant il ne veut être perçu comme un individu isolé ou isolable. Il insiste au contraire pour être vu comme le centre ou le représentant d’un coagulat « Il y a plein de gens qui m’adorent »

La coagulation s’oppose à la fluidité, à la bonne circulation. Elle ne doit servir qu’exceptionnellement, quand le sang se retrouve à l’air. Sinon, en tant normal, elle ne doit pas avoir lieu.
Coaguler constamment les esprits, que ce soit autour d’une notion de patrie, de nation, que ce soit autour de devise, que ce soit autour d’un hamburger ou que ce soit autour d’un Chef c’est placer constamment le Corps en état d’hémorragie, en état de choc, en état de crise.


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