Annie 12 mars 2011 14:25

Vous ne voyez pas la différence parce que nous parlons de choses différentes : je ne parle pas des ressources insoupçonnées que les gens se découvrent en cas de coups durs (ou que l’on peut aider à découvrir), quoique dans l’exemple de la mort d’un enfant, ces ressources sont limitées.
Je parle du glissement de language qui fait que la résilience comme on l’entend aujourd’hui consiste à faire gérer aux autres des situations inacceptables, qu’il s’agisse aussi bien de gérer le stress dans les entreprises créé par les pratiques managériales qui rendent les gens malades, ou la pénurie alimentaire qui est chronique dans certains pays, plutôt que de changer le style de management ou de distribuer des vivres à ceux qui ont faim. En intervenant d’une manière préventive et en développant la résilience aux chocs, on déplace d’abord les responsabilités et on se dédouane ensuite en retardant dans le meilleur des cas ou en écartant dans le pire toute intervention. 
Pour vous aider à comprendre ce que je veux dire, demandez-vous pourquoi il n’y a plus de famines aujourd’hui mais seulement des situations de précarité alimentaire. Les deux expressions font référence à la même situation, mais conditionnent des réponses différentes. Les mots ne sont jamais innocents.


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