Annie 12 mars 2011 18:38

@Kalevala,
« On a compris en effet que la pire catastrophe est insuffisante par elle-même à créer un trauma chez les personnes qui y survivent ; il faut en plus que la personne se perçoive comme une victime. En s’en tenant à la compassion bienveillante, les intervenants peuvent réduire la personne à son identité de victime et lui compliquer le combat pour la survie en la privant des motifs de fierté dont elle aurait besoin ».

Voila pourquoi ce genre de théorie est complètement décrédibilisé par ce type de commentaire. D’abord, cela n’est pas « on a compris » mais « la personne qui parle qui a compris », parce que malheureusement dans ce domaine, il n’y a aucune unanimité.
En fait ce commentaire est une insulte à tous ceux qui souffrent des conséquences de traumatismes exceptionnels, puisque ce qu’implique le commentaire est que cela ne leur arriverait pas s’ils ne s’étaient posés en victimes, parce qu’on leur a démontré une compassion bienveillante. Il faudra m’expliquer comment des gens arrivent 5, 10 ou 15 ans après un événement traumatique à développer un état de stress post traumatique, alors qu’ils étaient parvenus à vivre une vie relativement normale, sans jamais avoir été un objet de compassion, pourquoi des gens comme Bettleheim ou Levi n’ont jamais pu surmonter totalement l’expérience des camps de concentration. Parce qu’ils se posaient en victimes, ou bien parce qu’ils étaient réellement des victimes, et que la nature ou l’accumulation de certains événements traumatiques, fait qu’aucune résilience au monde ne pourra jamais en venir à bout ?


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