sobriquet 20 mars 2011 22:22

A propos des travaux d’Angus Madisson : Ces chiffres n’ont aucun sens si vous ne précisez pas les conditions dans lesquels ils ont été obtenus. Notamment :
- définition du « niveau de vie » employée,
- aires géographiques étudiées,
- sources des données,
- motivation du choix des date.

Votre interprétation de ces chiffres est abusive. En Europe, par exemple, il est bien connu qu’il y a eu des fluctuations importantes, entre petites renaissances et périodes de crise.

Le dollar comme mesure du niveau de vie est également trompeur. Il est adapté dans des pays où tout a un prix, où tout est marchandisé, contractualisé. Cela est plutôt l’exception que la norme. Le glanage, la chasse, la pêche, la cueillette, les communaux, le don sous toutes ses formes, le troc, etc. constituent dans la plupart des sociétés la majeure partie des moyens de subsistance. Et le plus souvent, le développement de l’économie formelle se fait au détriment de l’économie informelle, pour un bilan souvent discutable.

La mondialisation est totalement tributaire des sources d’énergies bon marché. Cela est une situation marginale dans l’histoire du monde. Contrairement à l’esclavage, elle n’aura pas le mérite d’avoir duré plus de deux siècles. Et de plus, le plus souvent, les conditions de production de ces carburants bon marché ne se font pas dans le cadre d’une économie capitaliste de marché, mais à l’aide de pressions politiques, diplomatiques, militaires, de monopoles, d’alliances contraires aux règles que vous défendez ici.

Les chiffres encourageants que vous citez ensuite, sur la mortalité, les revenus, etc. ont essentiellement été obtenus au détriments des ressources naturels, c’est à dire du capital commun. Comme vous le précisez avec justesse dans l’un de vos commentaires, cela n’est pas le propre du capitalisme. Mais en contrepartie, vous ne pouvez pas attribuer ces succès apparents au développement du capitalisme : il s’agit simplement d’une politique de solde des richesses naturelles, issue d’une idéologie productiviste. Cette idéologie étant d’ailleurs le plus grand point commun entre le capitalisme et le communisme.

Vous faites référence au pari de Erlich et Simon. Comme si la victoire de Simon sur un intervalle de 10 ans pouvait être généralisable. Pourtant, quand Erlich a voulu relancer le pari en prenant en compte des paramètres environnementaux, Simon a décliné la proposition en arguant que les conditions environnementales n’avaient pas à être prises en compte... Il est pourtant clair aujourd’hui qu’Erlich aurait gagné sur toute la ligne.


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