Taïké Eilée Taïké Eilée 5 mai 2011 00:37

Comme on s’en aperçoit avec les versions successives de l’assaut contre Ben Laden, on nous mène toujours un peu en bateau... et on ne peut jamais être sûr de grand chose. Adler parle des « légendes » qui entourent tous les événements, et que les services de renseignement fabriquent. L’histoire du messager était, selon lui, une « légende ». Peut-être que le soulèvement héroïque des passagers du vol 93 le 11 septembre 2001 est une légende du même type...

L’ISI a-t-elle participé au 11/9 ? La seule chose qu’on peut dire, c’est que l’info a été publiée, jamais vraiment démentie, mais elle est néanmoins restée toujours assez confidentielle. Les officiels américains interrogés là-dessus ont systématiquement esquivé la question, faisant mine de ne pas connaître l’information. On ne peut que supputer. Etait-ce une intoxication, une rumeur, à laquelle personne n’a donné suite pour ne pas l’amplifier ? Ou était-ce, comme le disait Pepe Escobar dans l’Asia Times, le « smoking gun » du 11/9 ? cad une clé pour commencer à comprendre ce qu’il s’est réellement passé.

Ce qui paraît établi, ce sont les liens très étroits entre Ben Laden et l’ISI, Omar Saeed Sheikh qui appartenait aux deux, KSM même (dit-on).... Si « Al Qaïda » (dont l’importance a évidemment été très gonflée par les Américains) a vraiment commis les attentats, il est difficile d’imaginer que des membres de l’ISI n’ont pas aidé. Et si « Al Qaïda » n’avait rien fait, il faudrait expliquer pourquoi Al Zawahiri revendique, comme KSM et bin al-Shaibah avant leur arrestation en 2002...

Quel aurait été leur but ? No sé... Faire revivre aux Américains ce que les Soviétiques avaient vécu en Afghanistan, et provoquer leur chute ? Renforcer le jihad déclaré quelques années plus tôt (Ben Laden est devenu un héros pour beaucoup de monde en défiant l’Amérique) ? Côté pakistanais, difficile de percevoir les intérêts (on sait que le fameux pipeline américano-saoudien - Unocal/Delta Oil - que les Américains voulaient faire passer par l’Afghanistan et que les Talibans bloquaient, devait aussi passer par le Pakistan... une piste ???).

Concernant l’attitude américaine, sans partir dans trop de spéculations (notamment techniques), l’analyse de Michael Meacher me paraît pertinente (même si rien n’est sûr) - voici les liens vers les 2 vidéos de son interview :
http://dai.ly/hl7soy
http://dai.ly/hFu0MJ
(comme j’ai déjà plusieurs fois cité ces vidéos, elles sont peut-être déjà bien connues, mais pour ceux qui ne les connaîtraient pas, elles sont parmi les plus essentielles à écouter je pense)

Article intéressant (en anglais) du grand reporter Eric Margolis sur la mort de Ben Laden : http://www.ericmargolis.com/political_commentaries/bin-laden-----more-dangerous-dead-than-alive.aspx

"The whole story of 9/11 and al-Qaida remains murky and confused. Fully a third of Americans don’t accept the official US government version of 9/11, believing the US government or Israel were somehow involved – without any conclusive evidence but a lot of angry questions. 

  Much of the rest of the world also disbelieves the official 9/11 version. In the Muslim world the percentage of disbelievers rises to over 80%. 

Now, after bin Laden’s death, we may never really know. Dead men tell no tales. Bin Laden long claimed he had no role in 9/11. Yet he certainly gave his approval and support after the fact. Those al-Qaida suspects brutally tortured by CIA into confessions are unreliable sources of evidence that would never stand up in US courts.« 

Margolis pense qu’après la mort de Ben Laden on ne saura jamais le fin mot de l’histoire sur le 11/9. Il réaffirme une position très sceptique sur les attentats, rappelant que Ben Laden avait nié toute participation, même s’il avait dû donner son approbation après les faits... S’il doute de la version officielle du 11/9, il réaffirme que Ben Laden, selon lui, n’a jamais été un agent de la CIA, même s’il y eut des intérêts communs :

 »One point I want to set to rest : based on my long experience in Afghanistan and Pakistan and with jihadi groups and bin Laden’s mentor and guide, Sheik Azzam, I can say with a high level of assurance that bin Laden never worked for or with CIA, as has been often claimed.  They were merely on the same side during the anti-Soviet struggle.« 

Il rappelle encore qu’Al Qaïda compte, tout au plus, 50 membres en Afghanistan, et 100 au Pakistan :
 »What of al-Qaida ? This extremist group, as I have been writing since 1999, was tiny. Never more than 300 men in 2001. Today, the core al-Qaida in Pakistan consists of a handful of hunted men. CIA chief Leon Panetta asserted that there were something less than 50 al-Qaida members in Afghanistan. There may be a hundred in Pakistan – all on the run.« 

Il rappelle enfin l’évidence, selon laquelle le mythe »Al Qaïda« a servi la stratégie énergétique américaine au Moyen-Orient et dans le bassin de la Caspienne, en tenant la Chine à l’écart :

 »The specter of al-Qaida provided a handy pretext to invade Afghanistan to secure strategic territory next to Central Asian oil, keep China out of that region, and double spending on arms. The invasion of oil-rich Iraq was also justified by patently false White House claims Saddam Hussein was in cahoots with Osama bin Laden over 9/11."

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