ykpaiha ykpaiha 20 juin 2011 23:10

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Les différentes traites négrières du VII° au XX° s

Routes

Période

Nombre total

Moyenne annuelle

Mer rouge

650 - 1920

4 100 000

3 200

Côte swahili

650 - 1920

3 900 000

3 100

Sahara

650 - 1910

9 000 000

7 000

Atlantique

1450 - 1900

11 700 000

26 000

La traite transsaharienne du VIII° au XVI° s


Période

Nombre

Moyenne annuelle

650 - 800

150 000

1 000

800 - 900

300 000

3 000

900 - 1100

1 740 000

8 700

1100 - 1400

1 650 000

5 500

1400- 1500

430 000

4 300

1500- 1600

550 000

5 500


L’exemple d’une route des esclaves du royaume du Mali au Maroc.

Dans la période de notre Moyen-âge, les royaumes du Soudan comme celui du Mali islamisés, participent à la traite des esclaves : la guerre, les razzias permettaient de capturer des esclaves pour les vendre aux marchands arabo-musulmans qui recherchaient des esclaves non musulmans.

Au Mali, les villes comme Tombouctou, Djenné et Gao, surtout aux XIIe et XIII siècles, sont les plaques tournantes du commerce de l’or, des esclaves…, et relient le Sahel à la Méditerranée par les routes du désert. Ce commerce enrichit l’élite et les marchands intermédiaires convertis à l’Islam.

carte des « échanges transsahariens entre VIII° et XVI° s » dans Histoire de l’Afrique ancienne VIII-XVI° s, dossier n°8075, mai – juin 2010, de P. Boilley et J-P Chrétien, La documentation photographique.

Au XIIIe siècle, Soundjata Keita aurait élaboré la charte du Manden (en 1222 ?) qui condamne l’esclavage… mais dans la réalité la traite continue et se développe ; les mêmes routes ont toujours été utilisées pendant 1400 ans et cette traite négrière a même perduré jusqu’au XIXe s.

Au XIVe siècle, Tombouctou devient le principal pôle commercial, d’après le géographe musulman Ibn Battûta qui est l’un des premiers à décrire la ville, les routes qui y mènent.

Les caravanes se dirigeaient alors vers le nord, en direction du Maroc et de la côte méditerranéenne en passant par les oasis du Sahara. Pour assurer la sécurité et éviter que les caravanes ne soient pillées, l’armée bien organisée du royaume du Mali protégeait ces routes commerciales. Les souverains marocains avaient fait construire des forteresses le long des routes pour les haltes. Cependant le trajet était long (environ deux mois de marche pour parcourir 1500,1800 km à travers le désert), dangereux et pénible pour les esclaves entravés, privés d’eau. La mortalité était importante.

tableau montrant la traite orientale arabo-musulmane, le génocide voilé, Tidiane N’Diaye, Gallimard, 2008.

Sidjilmassa, à la porte du désert, était le point de passage obligé pour les caravanes, lien entre l’Afrique « blanche » et l’Afrique « noire ». La ville était fréquentée par des marchands arabo-musulmans venus de Fes, Marrakech…

Arrivés à Marrakech ou dans toutes autres villes de la côte méditerranéenne, les esclaves étaient vendus au marché sur la place publique ou dans les souks ; les hommes étaient utilisés dans les grandes plantations, dans les mines de sel, dans l’armée, dans les harems comme eunuques et les femmes pour les travaux domestiques et les harems.

représentation du marché des esclaves de Marrakech dans « Les civilisations de l’Afrique », Maucler et Moniot, Casterman, 1987.


D’autres routes traversaient le Sahara en direction du Caire et de la Mecque comme le montre le pèlerinage de Kankan Moussa en 1324. Celui-ci, précédé de milliers d’esclaves, fait halte au Caire pour rendre visite au sultan. A son retour, il rentre au Mali accompagné de lettrés, d’intellectuels, d’architectes arabes et fait construire des mosquées à Tombouctou, Djenné.


un extrait de l’ouvrage d’Ibn Battuta, Voyages, 1352, au sujet de la cour de l’empire du Mali, où il fait mention d’environ 300 000 esclaves armés qui suivent le Mansa.

l’Atlas dit « Catalan », d’Abraham Cresques (1325-1387) paru dans La Documentation Photographique (pp 24-25) n°8075, mai-juin 2010.


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