Didier Barthès 8 juillet 2011 10:52

A Deneb,
Le raisonnement que vous tenez est celui qui est souvent opposé aux théoriciens de la décroissance économique ou à ceux de la décroissance démographique.
Selon moi, cette foi dans le progrès est bien optimiste et relève d’un pari que je trouve dangereux.
En effet, depuis les débuts de l’humanité le progrès technique (qui s’est fortement accéléré à la suite de la révolution néolithique puis industrielle puis enfin dans la seconde moitié du 20ème siècle), ce progrès a donné à l’homme un pouvoir de plus en plus important sur la nature et ce pouvoir a concrètement conduit à une destruction de plus en plus marquée de cette même nature et des équilibres qui la régissaient. En résumé le progrès est historiquement corrélé avec la destruction de la nature.

Or vous semblez penser que nous allons brutalement (cela ne peut-être que rapide car sinon c’est trop tard) renverser le sens de cette corrélation, que le progrès destructeur va devenir l’ami de la nature.
Cela me parait improbable, selon moi, plus nous aurons de pouvoir plus nous détruirons car nous voyons les choses à court terme et donnons à notre espèce une telle priorité que nous sommes prêts à détruire le monde pour cela.

Je prend souvent comme exemple l’energie. Si nous disposions d’une énergie gratuite et peu polluante (et en quantité infinie) il ne faut pas croire que nous reglerions les problemes, bien au contraire, nous l’utiliserions pour transformer en autoroutes et en parkings les 150 millions de km carrés de terres de notre planete. D’une certaine façon les contraintes sont nos derniers garde-fous.

Enfin l’article traitait surtout de la question démographique et là, quelque soient les avantages de tel ou tel progrès, les surfaces sont finies. Non nous n’irons pas coloniser d’autres planetes, ça c’est illusoire, la solution ne passe par par là. (voir la note *)
Une trop forte densité de population élimin de facto les espaces que nous pouvons laisser aux autres espèces. Notre présence excessive réduit la biodiversité ( je rappelle ce chiffre effroyable de 97 % de tigres en un siècle et bien sur il n’y a pas que le tigre, tous les grands animaux, les prédateurs en particulier n’ont plus leur place sur notre planète à nos cotés).
Quand à servir Dieu ou servir l’humanité ça c’est une autre question qui sort de notre domaine en tout cas pour l’instant je crois que nous desservons la planète et les théories qui mettent en avantl’entrée dans l’anthropocène où la sixième extinction dont nous serions responsables me semblent hélas très justes.

(*) Europe, Ganymede et Callisto ne sont en rien des clones froids de la Terre, ce sont des planètes toutes petites où le Soleil brille à peine. Mars de son coté reçoit deux fois moins de lumière que la Terre, n’a pas d’océan n’a pas d’atmosphère (densité 1 % de la notre à peu près et faite de CO2 opour l’essentiel) et n’offre qu’un quart des surfaces terrestres, de toute façon le gap technoloque pour l’atteindre est immense et les contraintes écologiques sur notre Terre nous prendront en tenailles bien avant). N’oubliez pas que les espèces vivantes sur Terre ont été façonnées par des centaines de millions d’années de sélections naturelles sur les conditions présentes sur Terre, Elles y sont merveilleusement adaptées.
Peut etre des hommes iront ils sur Mars pour l’explorer (mais on en est encore très tres loin techologiquement) mais pour y habiter ou répondre à notre expansion excessive ici, non, D’ailleur au rythme actuel de notre explosion démographique Mars serait couverte d’hommes (avec notre densité) en quelques dizaines d’années (nous gagnons 80 millions d’habitants par an). voyez ce n’est pas une solution réaliste, ni technologiquement ni dans les ordres de grandeur.



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