Minga Minga 27 août 2011 19:04

Je suis bien d’accord avec vous sur le fait que la « justice », en particulier amérikkkaine, ressemble encore bien trop à celle de l’ancien régime, celle qui vous fait blanc ou noir selon que vous soyez riche et puissant ou pauvre et misérable. je suis également d’accord pour constater avec vous que Colonna n’a pas bénéficié de la présomption d’innocence, puisqu’il a été condamné sans preuves (et ce n’est pas le seul, loin s’en faut !). Mais là n’est pas le sujet : si l’on déplore que la France ou les Etats-Unis condamnent trop souvent sans preuves, on ne peut honnêtement pas leur demander de commettre envers DSK le même genre de déni de justice que l’on condamne à juste titre pour le jugement arbitraire de Mumia Abu Jamal, par exemple ! On ne peut pas avoir sur une telle question de principes à géométrie variable car ce serait devenir complices des dénis de justice qui se produisent là où les tribunaux peuvent condamner sans preuves un présumé innocent.

MAIS par contre je ne suis pas d’accord avec vous sur les indices matériels : ils sont en effet très loin d’être « probants », puisque l’expert médical cité par Cyrus Vance estime que la version de la présumée victime est sinon tout à fait impossible du moins, je cite, « peu probable ». C’est un fait établi, tout comme est établi le fait que cette femme de ménage avait des ressources dont elle n’a pas voulu expliquer la provenance, pour au moins 60000$.

De plus, la chronologie des faits établie en croisant les indices matériels incontestables et les versions successives de la présumée victime, laissent penser à la possibilité d’une relation tarifée. La présence du sperme de plusieurs hommes inconnus dans cette fameuse suite 2806 conforte ce soupçon, puisqu’elle a prouvé que plusieurs hommes se sont livrés dans cette suite à des activités sexuelles telles que leur sperme s’est retrouvé sur la moquette ou les murs  ! Il était donc relativement courant que les clients de cet hôtel se livrent à des « ébats salissants » ailleurs que dans les luxueux lits de cette suite de luxe.

C’est pour toutes ces raisons que je pense « en mon âme et conscience » qu’en l’état actuel de l’enquête les éléments matériels ne permettent pas à un état soucieux de justice de poursuivre DSK dans cette affaire. Mais si un procès serait un déni de justice, la fin de l’enquête en serait un encore plus grand : le, la, ou les deux victime(s) ont le droit de savoir quelles circonstances ont conduit le président du FMI à violer une femme de ménage ou une femme de ménage à sucer un petit gros plein de fric. En particulier, la provenance des 60000$ passés sur un compte en banque de Nafissatou Diallo doit encore être établie pour savoir avec certitude si elle est liée ou non à l’affaire du Sofitel. Une enquête sérieuse devrait également inclure toutes les investigations nécessaires pour exclure la possibilité d’une quelconque machination. S’il s’avérait après enquête approfondie que ces 60000$ n’ont aucun lien avec l’affaire et qu’aucune collusion entre la présumée victime et des tiers n’ait eu lieu, la crédibilité de la victime présumée en aurait été renforcée.

Je ne dis pas qu’il ne faut pas juger DSK, mais alors, qu’on ait le courage de le juger non pour un viol présumé, mais au nom des victimes de ses « plans d’ajustement » à la tête du FMI, au nom des 37 millions de personnes qui meurent de faim chaque année : ça, c’est prouvé. Pour ces crimes, DSK mériterait de comparaitre devant un « tribunal de Nuremberg du crime économique », avec ses acolytes.


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