jeudi 2 novembre 2017 - par Laurent Courtois

1991-1993 : le lobby ukraino-bandériste prend en main la politique étrangère des USA. La fin de la politique du Containment

Bandérisme, dollars , CIA, Glasnost, ingérence, voici le cocktail venimeux qui conduisit à l'indépendance de l'Ukraine.

Après avoir traité du fascisme ukrainien et de la prise de contrôle des instances représentatives ukrainiennes par la fraction la plus extrémiste du nationalisme ukrainien (bandériste). Nous allons regarder comment ils réussirent à infléchir la politique étrangères des USA.

 

La recette du "Chicken Kiev" : 1er août 1991.

 

La précédente partie, s'était terminée sur cet extrait visionnaire du discours de George Bush prononcé le 1er août 1991 devant la Rada Suprême à Kiev  : 

« Pourtant, la liberté n’est pas le même chose que l’indépendance. Les Américains ne pourront soutenir ceux qui cherchent l’indépendance afin de remplacer une tyrannie lointaine par un despotisme local. Ils ne vont pas aider ceux qui promeuvent un nationalisme suicidaire basé sur la haine ethnique. ».

Ce discours a été écrit par Condoleezza Rice, sauf la phrase mise en exergue ci-dessus, introduite par Mikhaïl Gorbatchev (Goble, in Fink 1997, p11) lors de la visite officielle de George Bush à Moscou les jours précédents. Pour ne pas légitimer le mouvement indépendantiste, Mikhaïl Gorbatchev avait tenté en vain de dissuader George Bush de se rendre à Kiev, mais il n'obtint que des corrections du discours, et ce d'autant plus facilement qu'à cette date l'administration américaine n'avait comme but que de décommuniser la Russie et non de la démembrer (prolongement de la politique du containment).

"The Ukrainian territory is as much a part of their national heritage as the Middle West is of ours…"
"Le territoire ukrainien est autant une part de leur héritage national que le Middle Ouest est le nôtre".

 US National Security Council on Aug. 18, 1948

Cette politique de "containment" qui excluait l’indépendance de l'Ukraine avait toujours été considérée comme une trahison par la diaspora ukrainienne, le discours de Kiev allait servir de prétexte pour remédier à cela.

 

Réaction à Kiev : 30 juillet 1990, du rôle du Rukh, de la diaspora ukrainienne et de la CIA.

Elle fut d'autant plus efficace, que les députés de la Rada connaissaient le contenu du discours avant même qu'il fut prononcé. En effet Ivan Brach un des fondateurs du mouvement Rukh l'avait dénoncé la veille, en soulignant l'influence de M. Gorbatchev sur G.Bush. Il fut mis au courant par le lobby ukraïno-américain (Fink, 1997, p18). Mais cet épisode mérite que l'on regarde le dessous des cartes.

Nous avions parlé dans le premier article du rôle de la CIA dans l'impunité des bandéristes en évoquant le programme "Cartel" qui les avait mis à l’abri des poursuites après la seconde guerre Mondiale. Ce programme, après 45 années d’existence et de nombreux changements de noms, continuait à fonctionner sous l'appellation QRPLUMB. Il utilisait comme couverture officielle, la compagnie Prolog Research Corporation (l'auteur de l'article lié, Taras Kuzio est lui aussi à l'époque payé par le projet QRPLUMB). « Prolog Research Corporation » est ce que l'on qualifierait aujourd'hui de Think-tank ou d'ONG...

Une des activités de QRPLUMB fut le financement et l'équipement des partis politiques pro-indépendistes nés lors de la Glasnost. Ce financement commença dès 1988, en particulier avec l' Ukrainian Helsinki Group qui allait devenir le Rukh. Cette aide comprenait entre autres 15 caméras pour filmer les manifestations et fournir des images aux médias occidentaux.

 

 

 Extrait du rapport d'activité de la CIA sur l'aide au Rukh.

 

 

Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut incriminer la CIA et ceci pour deux raisons :

 

 Le programme QRPLUMB est censé ne plus exister depuis septembre 1990. A cette date les agents de l’organisation ont reçu pour solde de tout compte 1,75 millions de $ (440.000 $ de frais de clôture des trois sites (Newark, Munich, Londres) et 1,31 million de $ à leur discrétion). Ils ont donc les moyens financiers pour continuer en toute indépendance leurs actions.

Le fondateur du projet, l'agent QRPLUMB/2 est Mykola Lebed (1909-1998) issu de l'UPA. Il manage le programme de 1946 à 1975. Il fut ensuite remplacé par la génération suivante composée d'éléments plus radicaux.

Cette radicalisation repose sur trois personnes dont les noms ne sont pas encore déclassifiés. Il s'agit des agents QRPLUMB/57, QRPLUMB/75 et QRPLUMB103. Nous allons donc émettre une solide hypothèse d’identification, pour montrer qui se cache derrière ce programme de la CIA et le rôle de la diaspora brune ukrainienne.

Ces trois agents seraient  : Roman G. Kupchinsky*, (Président), Stephan J. Welhasch* (trésorier) et Petro R. Sodol*.

Au moins deux de ces trois membres de QRPLUMB, sont issus de la 3éme vague d'immigrations, précédée par un passage dans les camps de réfugiés dans l'immédiate après guerre (pour le troisième, sa biographie n'a pu être reconstituée, mais son père est un ancien officier de l'UPA)Ce passage biographique va se retrouver chez beaucoup des personnes que nous allons rencontrer par la suite.

 

 

 

 Roman Kupchinsky   Petro Sodol   J. Welhash

 

Il existe donc un lien entre la CIA et le Rukh, et entre le Rukh et les milieux néo-bandéristes (ou néo-fascistes-ukrainiens) américains. La fuite du discours de Bush et sa communication en Ukraine est la première expression du cavalier seul de la diaspora bandériste ukrainienne. Elle se conduit comme elle l'a toujours fait avec ses alliés de circonstance : privilégier ses intérêts au dépend des autres.

 

Réactions aux USA : 2 août 1991.

Dés le lendemain du discours, Denis Deconcini, condamne le discours du président Bush au Sénat, et présenta un projet de résolution pour la reconnaissance de l’indépendance de l'Ukraine (Sen.Con.Res.65).

Il est suivi dans sa démarche à la Chambre des Représentants par Don Ritter qui présenta lui aussi un projet de résolution identique (H.Con.Res.212).

Regardons qui sont ces deux parlementaires américains :

Denis Deconcini (à l'époque sénateur démocrate de l'Arizona) et fervent anti-communiste, ce qui avait permis son approche par le lobby américano-ukrainien. Il reçoit en 1979 le prix du Comité National des Nations Captives) remis par Lev Dobriansky président de l'UCCA (Ukrainian Congress Committee of America). En 1984, il est un des deux initiateurs du comité sénatorial sur la famine en Ukraine. L'instrumentalisation de l'Holodomor (qui fera l'objet d'un article à part entière) servit de cheval de Troie au lobby ukrainien pour asseoir très fortement son action à la Chambre des Représentants et au Sénat US.

Don Ritter était un élu républicain de Pennsylvanie à la Chambre des Représentants, fervent anti-communiste lui-aussi. Il est approché par le lobby de la diaspora ukrainienne, l'UCCA et Lev Dobriansky. En 1983, il fait partie des opposants aux enquêtes de l'OSI sur le rôle des citoyens américains suspectés d'avoir collaborer avec les nazis. En 1990, il reçoit le prix de le "National Ukrainian Man of the Year award à Chicago et en 1992 il reçoit de l'UCCA le " Shevchenko Freedom Award".

Il s'agit donc de deux leviers de la diaspora néo-fasciste ukrainienne.

 

La promotion du Rukh :

Le Rukh a été créé en 1988 par Ivan Drach, Volodymyr Yavodymyr et Dmytro Pavlychko. il est particulièrement implanté dans l'Ouest de l'Ukraine. Il devient en 1990 le deuxième parti politique ukrainien derrière le CPU (Parti communiste). Il est aidé financièrement et matériellement par la CIA.

En novembre 1989, un de ses membres, Volodymyr Yavorivskiy est invité par Robert Mac Connell* président d' "Ukraine 2000"à se rendre à Washington. Lors de cette visite, il rencontre de nombreux représentants et sénateurs. Les traductions furent effectuées par Roman Kupchinskiy (agent "QRPLUMB 57" de la CIA). En Novembre 1990, Mykhailo Horyn fut lui aussi invité à Washington. Ces visites des membres du Rukh mirent fin à l' idée que l'Ukraine était antisémite et fortement ethno-nationaliste (McConnell, in Fink 1997, p33). Après celà, les ukraino-Américains ont remarqué un changement dans la position du Département de la Défense (DOD) sur l'Ukraine. Le DOD semblait plus attentif à l'importance stratégique de l'Ukraine, ainsi qu'aux questions concernant l'aide et l'assistance financière. La position du DOD s'est alignée sur celle du Congrès : " soutenir le mouvement pro-indépendance en Ukraine était la seule façon d'assurer de bonnes relations avec ce qui pourrait émerger comme le deuxième plus grand État en Europe" (in Fynk, 1997).

 

Le chantage électoral : 

La diaspora ukrainienne est traditionnellement un électorat républicain, de part son activisme communautaire très important, elle est un soutien apprécié lors des différentes élections. Il faut aussi tenir compte de la solidarité des autres communautés des pays de l'Est dont les liens ont été resserrés par la lutte anti-communiste menée par le groupe d’Helsinki et celui des Nations Captives.

Le premier coup de semonce eut lieu lors des élections sénatoriales anticipées en Pennsylvanie en novembre 1991 . Son succès repose sur deux coïncidences : premièrement la mort accidentelle dans un accident d'avion du sénateur John Heinz, le 4 avril 1991 (un des héritiers de l'empire alimentaire H.J. Heinz). Deuxièmement, le fait que la Pennsylvanie soit l'état comptant le plus d'américains d'origine ukrainienne et d'autres pays de l'Est (18.31%).

Durant cette élection le candidat républicain (Harris Wofford) plus que favori avec 70% d'intention de votes avant août 1991 est battu le 5 Novembre 1991 par son outsider démocrate (Dick Thornburgh).

L'année 1992 est une année d'élections présidentielles, et la diaspora menace de réserver à George Bush le même sort qu'a Harris Wofford. Le Président des USA est élu par 538 Grands Électeurs, la Pennsylvanie en possédait 23 pour cette élection. Auxquels pourraient se rajouter les 67 grands électeurs ayant soutenu les deux mentions pour la reconnaissance de l'indépendance de l'Ukraine aux Sénat et Congrès, soit un minimum de 90 Grands Électeurs (1/6 du corpus). 

 

 

Un des poulets de Kiev soutenant les démocrates pour symboliser la trahison de George Bush vis à vis de la diaspora ukrainienne. 

 

Le Lobbying ukraino-américain direct :

 

Le 22 Novembre suite à l'adoption de la résolution « Deconcini » le Congrès invite le président Bush à reconnaître l’indépendance de l’Ukraine avant le 1 décembre 1991. La pression du congrès et les résultats électoraux en Pennsylvanie, poussent George Bush à fléchir sa position. Après avoir refusé de recevoir les représentants de la diaspora ukrainienne depuis février et ce malgré l'entremise de Roman Popadiuk*, le 27 Novembre, George Bush les reçoit à la Maison Blanche. Lors de cette réunion, il leur déclare que l'Ukraine a droit à l'indépendance et que les USA la reconnaîtront.

 

Conclusion  :

 

La force de la diaspora ukrainienne a été de mettre fin à la politique de containment américaine. Son action peut se résumer à cette phrase devenue malheureusement un lieu commun :

 

With Ukraine, Russia is an empire. Without it, Russia is just another country.”

 

Or après presque un quart de siècle que pouvons nous observer ? La Russie est redevenue un empire économique, et l’Ukraine que le lobby ukrainien augurait comme la deuxième puissance européenne est aujourd'hui selon Saakachvili au niveau du Gabon (108éme mondiale). Même en prenant le classement de 2013, donc avant la crise actuellement, l'Ukraine était déjà en reprenant l'image de l'ex-président géorgien le 5éme pays "africain". 

 

En 1991 avant l'indépendance, il n'existait que deux types de partis politiques : les communistes et les autres de facto nationalistes. Après l'indépendance le PCU, devint moribond, l'Ukraine était donc indépendante et nationaliste, mais ce n'était pas encore assez, il fallait qu'elle sombre dans le nationalisme intégral et le fascisme. Pour cela on allait lui faire une première piqûre de fascisme en 2004 et un rappel en 2014.

 

A suivre : La renaissance des mouvements nationalistes en Ukraine post-soviétique.

 

 

 

Viktor Youchenko et des vétérans de l'UPA lors d'une cérémonie à la gloire de Stepan Bandera.

 

Bibilographies des personnes citées dans l'article :

Roman Kupchinsky (1944-2010) : né à Vienne (Autriche), le 1er Novembre 1944, il émigra aux États-Unis avec ses parents en 1949. Après avoir obtenu un diplôme en sciences politiques à l'Université de Long Island, près de New York, il sert au Vietnam en tant que chef de peloton où il fut décoré de la Purple Heart. Il milita à la ZP/UHVR (Ukrainian Supreme Liberation Council : union de l'OUN et de l'UPA). Recruté en 1971 par Prolog, il devient un agent effectif (Operation Agent) de la CIA le 5 avril 1972. Il fut aussi agent du FBI. En 1985, il est impliqué dans une affaire de détournement de fonds de la CIA qui est passée sous silence du fait de ses états de services et de la difficulté à le remplacer en maintenant ses réseaux. L'affaire se solde par un remboursement à l'amiable des sommes détournées.

*Petro R. Sodol : né en 1936 en Ukraine, il passa 5 ans dans un camp de réfugiés, il immigra ensuite avec sa famille en 1949 aux USA. Son père Petro Sodol-Zilinsky était capitaine dans l'UPA. Membre des Plasts (Lisovi cherty), il s'engage en 1958 dans l'US Army comme soldat. Il devient sous-officier et ensuite officier. Capitaine en 1964, il est volontaire pour le Vietnam où il sert pendant 12 mois (fev. 1965 à fev. 1966). Il est de nouveau volontaire pour le Vietnam en 1969. Il quitte l'armée avec le grade de commandant en 1978. Il est décoré de la Bronze Star, Army commendation Medal, Good Conduct Medal, Air medal, Purple Heart, Vietnam Service Medal, Vietnamese Cross of Gallantery for valor in Combat. Sa passion pour l'UPA, lui fait côtoyer au début des années 80 Mykola Lebed, Myroslaw Prokop, Anotole Kaminskiy, tous membres ou ex-membres de la CIA. Il était directeur adjoint de prologue depuis 1985 et devait avoir rejoint la compagnie au début des années 1980.

Œuvre : PETRO R. SODOL, (UPA : they fought hitler and Stalin : A brief histroy of the Ukrainian insurgent army 1942-1949 ; 1987). 

*Roman Popadiuk  est né en 1950 en Autriche, dans un camp de réfugiés, il est le fils de Gregor Popadjuk et Paraskevia Shypka Popadjuk. En 1991 il est Adjoint au président et attaché de presse adjoint des Affaires étrangères. Il a été le premier ambassadeur des USA en Ukraine.

*Robert Macdonnell est associé à la diaspora ukrainienne par sa femme : Nadia Macdonnell qui est née en Autriche, dans un camp de réfugiés, elle est la fille de Omelan Komarnyckyj (UPA) ayant fui l'Ukraine devant l'armée soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale et a immigré à Chicago avec sa famille à l'âge de 5 ans.

 *Stephan J. WELHASCH (1949- ) : est le trésorier, de prologue depuis 1979, il devient ensuite pendant 20 ans trésorier de l'UNA (Ukrainian National Association).

 



4 réactions


  • V_Parlier V_Parlier 2 novembre 2017 09:21

    Très instructif. On en apprend un peu plus chaque jour !


  • Laurent 47 2 novembre 2017 18:11

    Cet article est très documenté, et reflète parfaitement ce qu’est devenu le gouvernement ukrainien, qu’il ne faut pas confondre avec le peuple ukrainien qui le subit et qui s’enfonce dans la misère !
    On s’aperçoit du rôle sulfureux tenu par les Etats-Unis, lors du putsch du Maïdan en 2014.
    Mais peut-être Laurent Courtois pourra nous expliquer l’incohérence suivante :
    Comment se fait-il que Washington considère les indépendantistes du Donbass comme des ennemis, au point d’armer les milices nazies de Kiev, alors que ces mêmes Etats-Unis ont reconnu l’indépendance du Donbass, et ça ne date pas d’hier !
    En effet, le 17 Juillet 1959, à l’unanimité du Congrès, les Etats-Unis ont déclaré l’indépendance du Donbass, en le séparant de l’Ukraine !
    Il s’agit de la Loi Publique n° 86-90, dite de la semaine des nations captives.
    Vous trouverez facilement le texte original en anglais, paraphé par l’administration américaine, sur Internet, comme j’ai pu le faire.
    Cette loi a été prorogée d’année en année à la date anniversaire, et Barack Obama l’a de nouveau entérinée avant de rendre son tablier !
    Petit détail : la république indépendante du Donbass, comprenant les villes de Donetsk et de Lougansk, avait été initialement appelée Cossackia ( ça faisait mieux ).
    Et curieusement, c’est le 17 Juillet 2014 que le Boeing-777, le MH-17 de Malaysia Airlines a été abattu, en guise de gâteau d’anniversaire sans doute !


    • Laurent Courtois Courtois Laurent 2 novembre 2017 18:58

      @Laurent 47

      Bonjour,

      Je vais vous répondre concernant la position des USA sur le Donbass. Elle ne relève d’aucune cohérence mais seulement de la loi de l’emmerdement maximal.

      De plus, il y a une mauvaise compréhension sémantique (linguistique), la Cossackia bien qu’ anglobant le Donbass actuel n’a rien à voir avec lui. Elle fait référence à l’espace des cosaques Zaparogues qui comprend aussi la région du Kouban et autres. Nous sommes plus proche de la conception ethnique utilisée par le 3éme Reich lorsqu’il se disait protecteur des cosaques, du Don, Terek, Kouban. 

      C’est à eux que fait référence la loi des nations captives à des nations anti-russes et non au russophones de Donbass. Et c’est bien le but de l’organisation des nations captives : nuire à l’URSS en mettant en avant sur la scène nationale des populations soit disant brimées par Moscou et pour exacerber les régionalismes dans un but sécessionniste.

       Alors citer la Loi Publique US n° 86-90, pour défendre le Donbass est un contresens, car cela revient à faire le jeux des nationalistes ukrainiens qui réclament le rattachement du Kouban à l’Ukraine.


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