samedi 22 décembre 2012 - par Piere CHALORY

5 heures du mat j’ai des frissons

Ce 22 décembre 2012 il fait froid. Ça m'énerve, rien ne s'est passé. Moi qui espérais sans y croire une catastrophe au moins symbolique en ce jour de fin du monde annoncée. Mais non, les espoirs d'un nouveau monde axé vers l'intelligence et la fraternité semblent déjà bien compromis. 

Bien sûr que la teneur de ces reportages alarmistes qui nous affirmaient que tout le monde était d'accord, que l'année 2012 serait la dernière était clairement naze, n'importe quoi. Que n'avons nous pas entendu depuis quelques années sur le sujet ; télés, radios, journaux. Tous mobilisés pour la fin du monde. Un stock de journalistes prétentieux, scientistes pour l'occasion, nous ont d'abord saoulés avec leurs prédictions de cons.

Puis des tonnes de reportages tous plus sérieux les uns que les autres, appuyés par des spécialistes, érudits de bazar, ont vu le jour dans nos télés. En réalité, les lascars ont simplement déballé une montagne de théories bidons pour asseoir leur montages vidéos lucratifs ; l'alignement des planètes, le calendrier Maya, les prophéties des indiens Hopis, Karl Lagerfeld.

Pourquoi pas Pif le Chien ?

De toute façon, imaginer qu'une catastrophe planétaire gigantesque sauverait le monde, spirituellement j'entends, est ridicule. Imaginer des survivants hagards errant sur les ruines de leur univers désintégré, pour se rassembler dans un nouvel élan ''cosmique'', où la solidarité, l'honnêteté, la gentillesse, le parler vrai seraient de mise, est du même ordre en terme de probabilités que de gagner au loto.

Après une vraie catastrophe planétaire, je verrais plutôt le retour de la guerre du feu ou quelque chose d'approchant. Le voisin, sauvé lui aussi, massacré pour un bidon d'essence, ou dépossédé à force de sa twingo en état de marche pour fuir le cataclysme au plus vite. Le pillage généralisé, le retour au cannibalisme, voire...

Le plus grave dans cette histoire est qu'un nombre incroyable de gens sans doute naïfs, le genre de proies rêvées des communicants, y ont cru sincèrement. Pas seulement des allumés, des soucoupistes pour employer un néologisme à la mode, non non, des gens très bien ont aussi plongé dans ce véritable délire apocalyptique.

Des cadres, des infirmières, des ingénieurs, ont sérieusement réservé plus d'un an à l'avance leur chambre d'hôtel à Bugarach par exemple. Comme moi, vous avez certainement dans votre entourage plus ou moins proche quelqu'un qui vous a déclaré que oui, c'était probable, on allait tous mourir en 2012.

Je me souviens d'une conversation téléphonique avec un ami, au tempérament certes pessimiste, mais quand même socialement intégré, avec un job et un toit sur la tête.

Aimant la provocation, et d'un caractère résolument optimiste, je lançais la conversation sur l'imminence de la fin du monde, disant d'un air détaché que de toute façon ce n'était plus la peine de s'angoisser car on allait tous mourir bientôt.

Mal m'en a pris, aussitôt, l'ami en question répondit que lui aussi se posait des questions graves sur ce qui allait arriver, que c'était sûr c'était certain ; les Mayas, les Incas, même les ''scientifiques'' l'avaient prédit. Tous ne pouvaient pas se tromper en même temps. Quelque chose de grave devait se passer en décembre 2012.

Plus rien à faire, j'ai eu beau essayer de lui dire que tout cela n'était que du marketing, en grande partie dérivé du film ''2012'', que la fin du monde n'était pas pour demain, il n'écoutait plus. C'était inutile d'insister, il a du se morfondre jusqu'à aujourd'hui en craignant le pire. D'ailleurs je vais l'appeler un de ces jours pour avoir de ses nouvelles.

Ce 22 décembre on est toujours vivants, c'est l'essentiel. Même si la notion d'existence humaine est discutable. Pour une grande majorité d'entre nous, ainsi que certains philosophes le définissent, il s'agirait plutôt d'inexistence affirmée.

Les nouveaux Zombies que sont devenus les gens acculturés du début du 21ème siècle en auront été quittes pour un Méga Crash Test ; une frayeur collective à l'échelle planétaire. Hier soir à la télé c'était chaud. Même l'inepte feuilleton ''plus belle la vie'' s'est fendu d'une bande annonce spéciale fin du monde, certain de cartonner en audience.

Et puis ce matin plus rien. Sur France Inter, depuis 5 heures du mat aucune allusion au non-évènement. Au moins on aura la paix jusqu'à la prochaine date-butoir, même et surtout à Bugarach...

Joyeux Noël 2012, bonnes fêtes @ tous.



13 réactions


  • Shawford34 22 décembre 2012 11:51

    Bonjour,

    une catastrophe planétaire (pas forcément d’origine naturelle, mais tout aussi endogène à la race humaine) donnerait en effet bel et bien sans doute - et selon l’origine du désastre, un scénario a mi chemin entre la Route de McCarthy et Ravages de Barjavel.

    Toujours est il qu’une fois de plus ceux qui se repaissent de notre système déliquescent se réjouiront de sa continuation monstrueuse quand toujours plus d’humains résignés et de plus en plus humiliés par les premiers, appellent à la fin de ce monde.

    Peut être était ce donc un point de non retour, peut être que cela marque(ra) un basculement dans la prise de conscience collective.
    Peut être surtout que cela aura été l’occasion entre toutes, comme pour vous même lors de cet échange inattendu avec votre ami, de tester la « force » de ses proches et de leurs convictions, et encore plus faire le point avec sa propre conscience.


    • Piere CHALORY Piere Chalory 22 décembre 2012 14:25

      Oui, faire le point avec sa propre conscience semble une base minimale pour entamer une réflexion. Discussion, autre. Ceci étant, qu’est ce que la conscience, l’intelligence, sinon un reliquat d’animalité déguisé ?


    • Shawford34 22 décembre 2012 14:50

      sinon un reliquat d’animalité déguisé

      Oulala, je sens qu’on est parti pour la fight là smiley

      Vous m’excuserez, mais j’en pense tout le contraire. C’est pas parce que notre monde est bel bien déliquescent et que la majorité d’entre nous se comportent comme des porcs (moi compris selon les circonstances, et de toute façon a minima aux yeux de x de mes semblables à l’occasion), que l’« ethno-flagellation » est convaincante ou utile ou prégnante en quoi que ce soit.

      A défaut de quoi que ce soit d’autre connu qui partage IRL notre entendement (et donc sans rien poser comme dogme ou hypothèse, quelque qu’ils soient, sur terre ou « dans les cieux ») on se doit et ne peut que convenir que la seule forme d’intelligence qui est capable de définir, de se définir, de définir l’Univers qui nous entoure, c’est notre race -de cloportes certes, mais celle aussi qui dit le sens (tant mieux ou tant pis pour vous si vous préférez pour votre part en faire fi), qui dit et qui voit le beau, qui caresse son chat, qui porte des rêves et des espoirs, qui se morfond sur la connerie humaine et qui donc, bon an mal an, porte en son sein ou en relation avec son environnement, toute réponse possible à toute question possible... et c’est déjà pas mal.  smiley


    • Piere CHALORY Piere Chalory 22 décembre 2012 15:50

      Je comprends votre paradigme ; l’homme, l’humain si j’ai bien compris, définit la connaissance, le tout. Non, désolé, si la conscience doit exister, elle n’est fonction que d’une identité éternelle, forcément incompréhensible, mais dégagée de la dualité nécessaire à la condition humaine, effectivement auto flagellée.


      Mais cette flagellation est, selon moi, liée à l’impossibilité de l’homme et son ego de prendre du recul sur une éventuelle intelligence, déité, football, ce que vous vous voudrez, différente de lui même.


      C’est un peu comme si le poisson dans son bocal voulait expliquer la grandeur de l’océan, ou de la rivière sans avoir connu rien d’autre que sa prison de verre.



    • Shawford34 22 décembre 2012 17:46

      Ah ah ah, vous seriez capable de jeter le poisson avec l’eau du bocal, vous.

      Comme le dit « l’ami » Francis :
      « Quelque soit le prix qu’on se donne
      On nage dans le même aquarium
      On partage le même royaume
       »

      Alors, bonne brasse coulée, et bonne soirée de début d’après la fin du Monde smiley smiley smiley


  • Soi même Soi même 22 décembre 2012 12:12

    Et pourtant cela à été bien une catastrophe, invisible mais durable, cela touche les âmes plus que l’on croit de véhiculer la peur. La confiance de l’humanité est bien entamé durablement, et l’avenir va nous le confirmer que la sinistrose est devenue le lieux commun de beau d’être aujourd’hui !


    • Piere CHALORY Piere Chalory 22 décembre 2012 13:09

      @ toi même,


      tes fautes d’orthographe semblent incompatibles avec ton apparente lucidité.

    • Soi même Soi même 22 décembre 2012 13:14

      je n’es pas un crâne d’un hydrocéphale, qui fait l’intelligent avec sa main levé, et veux dire qui pense et ne pense pas !


    • Soi même Soi même 22 décembre 2012 14:09

       C’est bien ce que je pense, pierre a un humour de bourrin !


    • Piere CHALORY Piere Chalory 22 décembre 2012 14:28

      je n’es pas un crâne d’un hydrocéphale, qui fait l’intelligent avec sa main levé, et veux dire qui pense et ne pense pas !


      Pouvez vous préciser le fond de votre pensée ? merci

  • volt volt 22 décembre 2012 17:28

    81. 34. 59

    81. 34. 54
    81. 34. 50
    81. 34. 45.............

    merci pour ce frais papier, « l’aurore vous emplit d’un amour détergent ».
    (je ne fais que passer, sans conscience je bûche, et ne pourrai donner sweet)


  • ETTORE ETTORE 22 décembre 2012 22:52

    Tout ça , car une civilisation sur le déclin, n’as plus trouvé d’artisan capable, pour fabriquer ....

    un nouveau calendrier !

    ça ressemble en tout cas à ce qui nous arrive actuellement, avec toutes nos petites entreprises qui périclitent .

    La signification de ce calendrier est bien plus vraie dans « sa fin physique » que dans ses prédictions occultes.

  • Piere CHALORY Piere Chalory 23 décembre 2012 13:57

    ’La signification de ce calendrier est bien plus vraie dans « sa fin physique » que dans ses prédictions occultes.’’


    Bien vu Ettore

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