mardi 28 mai 2019 - par Emile Mourey

À Héraklès. Sur ton bouclier frappé de deux blasons, j’ai vu surgir le lion de Bibracte et la Gorgone de Gergovie

Musée de New-York, décoration d'un char d'apparat considéré comme étrusque.

                      

A qui d'autres que toi pourrais-je dédier mes écrits, ô toi Héraclès, qui sous le nom de Melqart,

partis jadis de Tyr pour porter au monde des océans et des mers la splendeur de ta culture phénicienne.

Debout sur ton char celte d'apparat, aurais-tu revêtu les armes d'Achille ?

Tu dresses une lance qui perce les cuirasses les plus dures, tandis que l'oiseau envoyé par le ciel ronge celles de tes adversaires dont la pointe s'émousse et glisse sur ton casque d'airain.

Imperturbable, tu continues ton combat tout en enjambant les morts.

Sur ton bouclier frappé de deux blasons, j'ai vu surgir le lion de Bibracte (à Mont-Saint-Vincent) et la Gorgone de Gergovie (au Crest). Rien à voir avec les localisations erronées du mont Beuvray et de Merdogne.

Il s'agit là d'un extrait de ma dédicace à Héraklès, page 1 de mon "Histoire de Gergovie" publié en septembre 1993, dépôt légal 30900FF : livre unanimement condamné par la communauté archéologique, relégué dans les rayons poussierreux des ouvrages ésotériques de la bibliothèque nationale).

Cela fait 26 ans que mon livre est paru sur Gergovie, 26 ans que j'alerte sans arrêt les autorités et les médias sur les erreurs de localisation de Bibracte et de Gergovie... en pure perte.

Mes explications.

Héraklès est le héros éponyme, ancêtre mythique, fondateur d'Alésia, métropole de la Celtique à Taisey/Chalon-sur-Saône, station centrale des voies de l'étain avant la station d'Alise-Sainte-Reine. Rien à voir avec les localisations erronées du mont Beuvray et de Merdogne du ministère de la Culture.

Dans le haut du bouclier, la tête de lion évoque les guerriers celtes de Mont-Saint-Vincent/Bibracte tels que ces guerriers se sont représentés dans les chapiteaux archaïques du temple qu'ils ont construit. Construit peu de temps après celui de Salomon, dans un style semblable, cet ancien temple a été reconverti en église. Il est le père de nos églises. Preuve supplémentaire, ce Mont-Saint-Vincent, dans son relief en courbe évoquant un lion couché, conserve le trace du coup de massue que lui aurait donné Héraklès.

En bas du bouclier figure une tête de Gorgone. C'est l'emblème dont les combattants de Gergovie décoraient leurs boucliers. Le mot Gergovie est d'ailleurs une forme dérivée de Gorgona. On retrouve cette tête de Gorgone dans le vase de Vix dont il est dit qu'il s'agit d'une importation grecque ? Certainement pas ! 

Le vase de Vix est une interprétation allégorique du mouvement de terrain qui porte le village du Crest, une interprétation qui ne peut s'expliquer qu'ici. De la main gauche, la déesse Gergovie indique "la voie droite" ; de l'autre, elle tient la phiale de l'accueil. La déesse propose son alliance aux peuples amis ; la terrible Gorgone met en garde l'adversaire éventuel. Nous avons là un témoignage irréfutable qui va à l'encontre de tout ce que dit le ministère de la Culture sur les origines de notre histoire. Il s'ensuit que la frise de guerriers du vase représente en réalité l'armée de Gergovie et cela change tout. 

Incroyable ! Des guerriers celtes enterrés vers l'an 530 avant JC. sortent aujourd'hui de leurs tombes pour contredire nos historiens... je cite Wikipédia au sujet des Celtes : Habitat. Les maisons étaient en torchis et en chaume et rarement en pierre, il n'y avait pas de cheminée ni de fenêtre. Différents types de charpentes sont présentées dans le cadre du musée de Bibracte. Horreur !!! Selon les archéologues du mont Beuvray, nos ancêtres celtes n'auraient reçu la civilisation qu'à l'arrivée des Romains ! Je rêve !

Autres extraits d'après Wikipedia : 

Daté de l'an 530 av. J.-C., ce char est conservé au Metropolitan Museum of Art (Met) de New York. C'est l'époque des grandes invasions celtes en Italie. Sur environ 300 chars antiques dont l'existence est connue, seul six sont raisonnablement complets ; le char "étrusque" de Monteleone est le mieux préservé et le plus complet de tous...

Il est considéré comme la plus grande pièce de bronze "étrusque" du monde... (je corrige : celte).

Des scènes mythologiques rappelent le chaudron de Gundestrup. (Il n'y a rien d'étonnant à cela vu que j'attribue ce chaudron à l'art celte de Bibracte au Mont-Saint-Vincent).

Il fut retrouvé en 1902 à Monteleone di Spoleto, près de Spoleto en Ombrie (province de Pérouse), par un paysan, Isidore Vannozzi, alors qu'il creusait une cave à vin. Vannozzi, inquiet que les autorités pussent le lui confisquer, le cacha dans sa grange et le vendit plus tard à deux Français contre, selon la famille, deux vaches (ou selon le maire du village, contre trente tuiles de terre cuite).

Le char fut ensuite vendu au Metropolitan museum à Florence en 1903, et illégalement exporté hors d'Italie. La commune de Monteleone, où une copie grandeur nature du char est exposée depuis le milieu du xxe siècle, cherche toujours à le récupérer, mais les porte-parole du musée ont « respectueusement décliné » sa demande.

Suite de mon interprétation :

À gauche la lune, à droite le soleil, en symboles personnifiés. On peut aussi y voir la nuit et le jour. Symboles de culture cananéenne ? Probablement ! Comme le sont les chapiteaux archaïques du temple de Mont-Saint-Vincent/Bibracte ; comme le sont les représentations du soleil et de la lune dans celui du Crest/Gergovie.

Les deux divinités présentent l'équipement militaire sacré du guerrier celte : le casque et le bouclier.

En dessous, le grand cerf renversé sur le dos accueille le guerrier courageux mort au combat. La bélier dont on voit la tête en haut lui promet la "revie". Morts, nus mais purs, les hommes braves sont appelés à monter au ciel par les couloirs latéraux. Ils y survivent et s'y manifestent en revenant sur terre dans des oiseaux spirituels pour soutenir le combat des citoyens combattants qui ont pris la relève.

Les Gaulois ne veulent aller ni dans les tristes royaumes du dieu des profondeurs, ni dans les silencieux séjours de l'Erèbe. Ils disent que le corps-âme vit dans l'autre monde (orbe alio). La mort est une phase intermédiaire avant une longue vie. » Et le poète ajoute : Les Gaulois sont heureux quand la crainte de la mort, la plus terrible de toutes, les talonne. Ils se ruent au combat, l'esprit plein de courage. Leurs âmes sont prêtes à recevoir la mort. Ils savent que leur récompense sera la revie qui sera refusée au poltron. (Lucain : Pharsale, livre II).

Voyez le soleil qui, sur son char flamboyant, se lève à l'horizon, y apportant la lumière éclatante du jour. N'annonce-t-il pas déjà Apollon sur son char ? Ne le voyez-vous donc pas monter dans le ciel par dessus la nuit qui se couche, et cela, dans une parfaite harmonie ? 

Le chaudron de Gundestrup (extraits de mon cinquième ouvrage : Histoire de Bibracte, Dieu caché, publié en 1995).  

Voici le Dieu du ciel ! Son visage s'encadre dans la mandorle ovale de l'oppidum céleste, et sa bouche s'ouvre dans l'étoile polaire. Sa chevelure et sa barbe rayonnent de mèches flamboyantes, car lorsqu'il sort le jour de l'oppidum de la nuit, il est le soleil. Il lève le bras gauche dans la constellation du dragon, et dans sa main, il élève l'homme brave que l'on devine dans la constellation d'Hercule. Et l'homme brave élève à son tour son esprit dans la constellation de la couronne boréale. L'esprit/âme de cet homme est représenté sous la forme d'un sanglier, symbole du courage du guerrier qui se rue au combat avec la même hargne dont fait preuve cet animal quand il défend ses petits (cette image est à rapprocher d'un chapiteau de l'église de Gourdon, cf. mon "Dieu rayonnant" page 35).  

Le visage de Dieu étant symétrique comme tout visage, l'artiste a dessiné par extrapolation, à gauche, le même geste qu'il voyait faire au Tout-Puissant à droite dans le ciel. Dieu lève donc les deux bras... parce qu'il élève... l'homme... de la terre jusqu'au ciel. Et par ce geste d'hercule de foire, il montre bien qu'il est le Tout-Puissant.  

Mon interprétation se trouve amplement confirmée par la présence, à droite, du cheval Pégase à la longue queue (comme dans le ciel), et à gauche, par celle du lion/chien également à la longue queue (comme dans le ciel), et dont la patte cambrée est si caractéristique.

  Victime de l'esprit du sacrifice et du devoir civique, le taureau guerrier est mort en combattant, mais il laissera éternellement dans la mémoire de la cité le souvenir vivant du dévouement, image du chien fidèle (en haut).

Son exemple glorieux engendrera d'autres dévouements, d'autres fidélités embryonnaires, puis grandissantes (en bas). Symbole de la défense, les cornes du taureau mort sont tombées, mais au jeune taureau/guerrier que carapaçonne une armure articulée de fer, de nouvelles cornes poussent.

Photos Wikipédia, musées de New York, de Chatillon-sur-Seine, de l'auteur, y compris croquis, de Contacti Photos : Piazza Garibaldi 1 - Fraz. Colle del Capitano - Monteleone di Spoleto - Ufficio... d'auteurs inconnus. Les images peuvent être soumises à des droits d'auteur.

Emile Mourey, le 27 mai 2019.



29 réactions


  • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 28 mai 2019 10:47

    Les chaudrons étrusques ou grecs mis au jour par les fouilles étaient des cadeaux offerts aux chefs de guerre gaulois pour augmenter leur prestige local et faciliter le droit de passage pour le commerce d’importation des minerais breton et belge. et d’exportation des vins grec et romain.

    Les (très) riches marchands qui offraient ces chefs-d’œuvres lse les procuraient en Étrurie et en Grèce, et la symbolique de leur ornementation échappait totalement aux destinataires qui n’étaient pas de fanatiques de l’écriture et de l’iconographie mais des adorateurs des forces naturelles, rochers, arbres et rivières, investis par eux d’attributs divins et sacrés.

    Si dans deux mille ans, on déterre un smartphone au Sahara, il ne faudrait pas que les archéologues concernés en déduisent que les Touaregs avaient inventé le selfy !


    • Emile Mourey Emile Mourey 28 mai 2019 11:05

      @Séraphin Lampion

      Merci pour votre commentaire. Vous reprenez point par point les thèses officielles qui ont cours. Ce sont justement, très précisément, ces thèses officielles que je dénonce avec force et assurance. Et ceci en m’appuyant sur des documents irréfutables. M. le Ministre de la Culture, s’il vous plait, exprimez-vous !


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 28 mai 2019 13:57

      @Emile Mourey

      « FELIX QVI POTVIT COGNOSCERE CAVSAS »


    • Emile Mourey Emile Mourey 28 mai 2019 15:46

      @Séraphin Lampion

      Error humanum est sed perseverare diabolicum est .

      Merci de transmettre au ministre.


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 29 mai 2019 10:01

      @Emile Mourey

      vous semblez confondre latin et anglais :
      français : erreur
      anglais : error
      latin : errare

      la locution latine à laquelle vous vous référez est généralement formulée ainsi :
      « errare humanum est, perseverare diabolicum »
      la concision tient l’économie de la répétion du verbe (« est »), et de la conjonction (« sed »), ce qui lui donne la forme d’un adage ou d’un précepte.


    • Emile Mourey Emile Mourey 29 mai 2019 13:20

      @Séraphin Lampion

      Très excellente remarque. J’apprécie. Mais comme je m’exprime de mémoire, avouez que pour un cerveau de 86 ans, c’est pardonnable.
      Bien content d’avoir rencontré un érudit sur ce site.

      Cordialement.


  • Emile Mourey Emile Mourey 28 mai 2019 10:56

    Additif : notez que, si dans le panneau latéral droit - première image - le symbole du lion (Bibracte) est au-dessus du symbole de la Gorgone (Gergovie), dans le panneau de devant - image suivante - c’est le contraire. Ce qui signifie que, dans leurs expéditions en Italie, les deux cités se sont alliées d’égale à égale alors qu’elles ont été souvent concurrentes.


  • Emile Mourey Emile Mourey 1er juin 2019 10:14

    Précision :

    Lire : Les Gaulois ne veulent aller ni dans les tristes royaumes du dieu des profondeurs, ni dans les silencieux séjours de l’Erèbe. Ils disent que le corps-âme vit dans l’autre monde (orbe alio). La mort est une phase intermédiaire avant une longue vie (DBG VI, 14). Et le poète Lucain ajoute : Les Gaulois sont heureux quand la crainte de la mort, la plus terrible de toutes, les talonne. Ils se ruent au combat, l’esprit plein de courage. Leurs âmes sont prêtes à recevoir la mort. Ils savent que leur récompense sera la revie qui sera refusée au poltron. (Lucain : Pharsale, livre III).


  • Emile Mourey Emile Mourey 3 juin 2019 09:09

    Additif : Frises du bas : scènes de chasse. Sur un côté, lion éduen attaquant un taureau, un autre, un cerf. Sur l’autre côté, centaure arverne et corps de lion. Alliance entre Gergovie et Bibracte (?). Iconographie étrusque ? Non ! Iconographie celte, oui !


  • Antenor Antenor 3 juin 2019 19:10

    @ Emile

    Monteleone : la Montagne du Lion...

    Si le vase de Vix a pu être commandité par un aristocrate gaulois, celui de Monteleone a pu l’être par un aristocrate étrusque.

    Vers -530, nous sommes à l’apogée de la puissance étrusque avant justement l’invasion gauloise de l’Italie qui ne se produit qu’un siècle plus tard.

    Cette époque est marquée par la bataille d’Alalia qui voit l’alliance étrusquo-punique (le Lion et la Gorgone ?) vaincre les Phocéens.


    • Emile Mourey Emile Mourey 3 juin 2019 19:48

      @Antenor

      Si le vase de Vix a pu être commandité par un aristocrate gaulois... Non ! Le vase de Vix a été fabriqué sur place. J’ai expliqué pourquoi.

      Vers  530 ? similitudes avec le chaudron de Gundestrup du Ier siècle avant J.C. ? C’est du n’importe quoi.

      Lion et gorgone, symboles étrusques ? Je ne vois pas.

      Le problème, c’est que personne n’est arrivé à expliquer ce char dans le contexte étrusque.

      Une commande ? ... pour faire l’apologie de Gergovie et de Bibracte ? Non, je ne vous comprend plus.


  • Antenor Antenor 3 juin 2019 20:41

    Si ce char avait été retrouvé en Gaule, on pourrait interpréter les visages sur le bouclier comme étant ceux de la Gorgone et du lion d’Héraklès des légendes grecques mais cela n’est pas le cas.

    A mon avis, le visage féminin grimaçant associé à la tête de lion désigne la déesse phénicienne de la guerre Tanit. Ce qui est logique dans un contexte d’alliance punico-étrusque.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Tanit

    https://en.wikipedia.org/wiki/Tanit#/media/File:Bardo_National_Museum_tanit.jpg


    • Emile Mourey Emile Mourey 4 juin 2019 10:04

      @Antenor

      Vous me parlez de logique... et les grands chefs qui marchaient en tête des troupes gauloises qui ont envahi la Germanie et l’Italie dès le VI ème siècle avant J.C., vous pensez qu’ils étaient montés sur des ânes comme Jésus ? Non ! Nous avons des textes dont celui de Tite-Live qui nous parle du char d’argent du roi arverne Bituit. En revanche, où sont les texte étrusques ? Il n’y en a pas. Où sont, en Italie, les tombes à chars celtes qu’on met au jour en Germanie alors qu’il est bien écrit qu’Ambicat y a envoyé aussi le trop plein de sa population. Aussi incroyable que cela soit, on attribue aux Étrusques des objets mis au jour dans la tombe de Vix. Les archéologues marchent sur la tête.


  • Antenor Antenor 5 juin 2019 20:30

    @ Emile

    Et si les tombes à char mises au jour en Germanie étaient tout simplement germaniques ?

    Idem pour le chaudron de Gundestrup retrouvé au Danemark et dont certaines scènes rappellent beaucoup des récits mythologiques scandinaves connus ultérieurement.

    Au Proche-Orient, l’Archéologie est incapable de distinguer les Sémites des Sumériens sans trace écrite accompagnant les vestiges. Je vois mal comment elle pourrait distinguer les Celtes des Germains voir des Etrusques.


    • Emile Mourey Emile Mourey 5 juin 2019 21:31

      @Antenor
      Voila bien le scandale. Au Proche-Orient, si on raisonne à partir des textes et de la Bible, dans la logique militaire, il est clair que les Sémites se centrent de part et d’autre du Jourdain et que les Sumériens sont leurs voisins de l’Est, en Mésopotamie. Dans le langage allégorique de la Bible, Caïn, Abraham, sont des colonies sémites en pays sumérien. Les textes suffisent. C’est à partir des textes et dans la logique militaire qu’il faut raisonner. L’archéologie ne peut que confirmer.

      Les archéologues d’aujourd’hui ont pris la grosse tête. Le résultat, c"est l’erreur de localisation de Bibracte et le bafoujllement au sujet de Gergovie.

      Quant au char de Monteleone, ainsi que pour la plupart des 60 autres mis au jour, aucun texte ne permet de les attribuer aux Étrusques. La logique militaire et les textes nous obligent à les attribuer aux Celtes.


  • Antenor Antenor 5 juin 2019 20:44

    L’Auvergne se trouve largement en périphérie du phénomène des tombes à char. Les Eduens ont beaucoup plus de chances d’en être à l’origine que les Arvernes. Ce qui pose la question de l’interprétation du cratère de Vix. La Gorgone désigne peut-être bien Gergovie mais une Gergovie puniquo-arverne représentée comme ennemi vaincu sous la forme de l’affreuse Méduse par les gréco-éduens.


  • Emile Mourey Emile Mourey 5 juin 2019 21:59

    Un simple click d’ordinateur sur Lezoux que tout homme un peu instruit connaît pour être un chantier d’artisans arvernes et voilà qu’apparaît sur l’écran un petit objet décoratif qui, selon un catalogue, aurait été trouvé sur le site lors des fouilles anciennes. L’objet, en bronze, est de la même facture que celui qui décore l’anse de Lavau, objet non datable, destiné probablement à décorer, là aussi, mais plus modestement, une anse ou un pied de trépied. Comme à Lavau, y sont représentées la barbe, la moustache, les cornes et les oreilles du taureau, ce qui ne laisse aucun doute sur son identification à un dieu taureau cornu. Ce dieu taureau cornu au riche symbolisme est tout à fait en accord avec l’image du grand prince celte guerrier enterré avec son char et son épée.


  • Antenor Antenor 8 juin 2019 14:46

    @ Emile

    La puissance étrusque est bien attestée par les auteurs latins. Ce sont d’ailleurs les règnes des rois étrusques qui servent de repères chronologiques avant la fondation de la République. Quand Tite-Live place sous Tarquin l’Ancien l’invasion de l’Italie par les Gaulois, cela ne signifie pas qu’ils sont arrivés aux portes de Rome du jour au lendemain.

    A la rigueur, on pourrait envisager le char de Monteleone comme un cadeau diplomatique offert par les Gaulois qui a cette époque n’avaient pas encore dépassé la plaine du Pô ; à des peuples plus méridionaux, préparant ainsi leur avance vers le centre de l’Italie.


  • Emile Mourey Emile Mourey 8 juin 2019 23:38

    Tirez un trait de Senigallia (la Gaule des Senons) à Rome. Monteleone est à mi-chemin Au moment de la prise de Rome par les Gaulois, Monteleone était-il sous contrôle étrusque ou sous contrôle senon, c’est-à-dire gaulois ? D’où venait Brennos quand il a vaincu les Romains sur l’Allia ? Forcément de la Gaule des Senons, Senigallia, donc en passant par Monteleone. Chef gaulois sur un char de parade marchant en tête ? logique ! Mort au combat ? Logique ! Enterré à Monteléone avec son char ? Logique !

    Revenez a la scène dont il me semble, à l’évidence, que c’est une allégorie de la course du soleil depuis son lever jusqu’à son coucher. Vous êtes bien d’accord que celui qui tient les rênes est le soleil. Reconnaissable à sa barbe taillée en pointe, c’est le même personnage qui présente les armes du guerrier. De même que la lune en dessous. Reportez-vous maintenant aux chapiteaux de l« église du Crest où vous êtes d’accord avec moi pour situer Gergovie... représentations de la lune et du soleil !!! C »est clair ! Rien à voir avec les Etrusques.


  • Antenor Antenor 11 juin 2019 21:25

    @ Emile

    La position de Monteleone di Spoleto en plein sur la route menant du territoire sénon à Rome est effectivement troublante. Les Etrusques utilisaient bien des chars qui sont parfois représentés sur les fresques de leurs tombeaux mais les tombes à char semblent être une pratique spécifiquement gauloise.

    Je ne sais pas si le personnage enterré avec ce char était gaulois mais il devait a minima avoir de forts liens avec eux. Ce qui ferait remonter la date d’arrivée des Sénons au Sud du Pô au 6ème et non au 5ème siècle avant J-C.

    Même si les vestiges de Vix ou de Monteleone sont gaulois, le fait est qu’ils sont très influencés par l’art méditerranéen de leur époque. On peut même parler d’imitation. Ce qui rend encore plus difficile de distinguer ce qui est gaulois de ce qui ne l’est pas en Italie.

    A partir du 5ème siècle, les Gaulois commencent à développer un art propre dit « laténien » qui les rend plus faciles à distinguer des autres peuples mais pour la période antérieure dite de « Hallstatt », c’est vraiment compliqué. Et il est même possible qu’une partie des vestiges dits « laténiens » ne soient pas gaulois mais des imitations réalisées par des peuples à leur tour influencés par les Gaulois.


  • Emile Mourey Emile Mourey 12 juin 2019 01:06

    En effet, il y a des contradictions. Je pense que la date donnée au char de Monteleone de 530 avant JC est peut-être trop ancienne. Le chaudron de Gundestrup qui exprime des croyances très proches n’est daté que du Ier siècle avant J.C. Le char de Bituit est du IIème siècle avant J.C. Prouvée par les textes, c’est la seule date dont on peut être sûr.

    Tout a commencé à Sumer, suivant un livre connu. L’ancien testament témoigne sur une culture cananéenne. Les rivages de la mer Égée témoignent, Émigration et rayonnement vers la Grèce ; émigration et rayonnement vers une Gaule riche de terres fertiles. Normal et logique ! Mais la grande différence entre la Gaule et la Grèce, c’est le fait que les Gaulois ont décoré leurs chapiteaux de symboles animaux et humains qui témoignent sur leur histoire à la différence des Grecs. Bref, influence cananéenne en Gaule qui reste à redécouvrir. Mais cela ne peut se faire qu’à partir des capitales de Gergovie et de Bibracte replacées sur leurs vrais sites.


  • Antenor Antenor 13 juin 2019 18:45

    @ Emile

    La question des tombes à char est vraiment complexe. Si on peut se poser des questions sur l’identité du défunt de Monteleone, il est des cas où il paraît vraiment difficile de les attribuer aux Gaulois.

    Par exemple :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Tombe_Regolini-Galassi

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Tomba_della_Biga

    http://arossf.over-blog.com/2019/05/l-armement-etrusque-3.html

    De manière générale, des tombes à char ont été construites un peu partout dans le monde. Pour la région et l’époque qui nous intéressent, il est intéressant de noter que Chypre encore une fois semble particulièrement impliquée dans le phénomène puisqu’on y trouve des tombes à char dès le 8ème siècle. L’origine des tombes à char occidentales de l’âge du Fer est peut-être à chercher là-bas.

    https://en.wikipedia.org/wiki/Chariot_burial

    https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1968_num_112_1_12219

    Cette pratique se serait répandue de Chypre en Gaule en passant par l’Italie (période dite de Hallstatt) puis les Gaulois auraient développé leur propre art dit laténien influençant à leur tour les peuples voisins. Le motif de la Gorgone est peut-être justement là pour rappeler l’origine chypriote du phénomène (Kéto, monstre marin mère de la Gorgone = flotte du port de Kition à Chypre)


    • Emile Mourey Emile Mourey 13 juin 2019 21:21

      @Antenor

      Tout à fait d’accord sur l’importance de Chypre comme base de transit d’une immigration conquérante du Proche-Orient vers l’Europe. Nous en avons déjà parlé sur Agoravox au sujet des voies de l’étain et des noms de stations « Alésia », ancien nom de Chypre.

      Mais rien ne permet de dire que ce courant soit passé par l’Italie avant d’arriver en Gaule. Les textes de fondation sont clairs et ce qu’ils nous disent en allégories n’a pas été contesté par les auteurs qui ont suivi. Pour Gergovie, les colonisateurs - Poséidon viennent directement de la mer pour « épouser » la population locale. Pour Bibracte et Chalon, les fondateurs Héraklés viennent de Tyr.

      Rien d’étonnant à ce que l’Italie ait reçu, elle aussi, cette immigration. Rome n’a-t—elle pas été fondée par le Troyen Énée ?

      Tous ces courants viennent des rivages de la mer Égée, y compris la Gorgone. La Grèce a reçu ce courant comme les autres, armement ???

      Des hoplites grecs sur le vase de Vix ? Pourquoi grecs ?


  • Emile Mourey Emile Mourey 13 juin 2019 21:50

    Lire courant d’émigration


  • Emile Mourey Emile Mourey 14 juin 2019 15:47

    des rivages de la mer Égée et du Levant


  • Antenor Antenor 22 juin 2019 14:02

    @ Emile

    Les tombes à char sont un phénomène relativement récent (6ème siècle avant Jésus-Christ). Le fait que les Celtes copient des pratiques funéraires étrusques, eux-mêmes sans doute influencés par les Chypriotes, n’impacte en rien la question de l’origine des Celtes bien plus ancienne dans le temps.

    Cette influence de Chypre sur l’Occident est à considérer sur une très longue échelle de temps. Elle remonte sans doute à des siècles voir à plus d’un millénaire avant l’apparition des tombes à char.

    La Gorgone du Vase de Vix soulève plusieurs questions. Méduse est d’abord un personnage de la mythologie grecque. Les Grecs se sont peut-être inspirés de déesses phéniciennes (Tanit) ou gauloise (Sirona) pour l’élaborer mais l’univers mental d’où elle est issue est grec. Dès lors, cela signifie a minima que l’artisan qui a créé le vase connaissait bien la mythologie grecque et que les aristocrates à qui il était destiné en était également friands.

    Du point de vue politique, ce vase à la Gorgone me semble symboliser la réconciliation entre d’anciens ennemis. Le fait qu’il date de l’époque où a été fondée la Marseille grecque n’est sûrement pas une coïncidence. Cette gorgone symbolise la perte d’influence punique sur les côtes gauloises au profit des phocéens. Les Phocéens se voyaient sans doute comme de nouveaux Persée.


    • Emile Mourey Emile Mourey 22 juin 2019 23:32

      @Antenor

      Le char de Monteleone, si l’on accepte mon interprétation, exprime une pensée typiquement celte qui, à mon avis, ne doit rien aux Étrusques. Il s’intègre très bien dans la mystique du chef de guerre gaulois marchant glorieusement en tête des troupes envahissant l’Italie, tel que Brennus. Ce phénomène ne se retrouve apparemment pas côté étrusque. Je ne sais pas.

      Vous dites : Cette influence de Chypre sur l’Occident est à considérer sur une très longue échelle de temps. Elle remonte sans doute à des siècles voir à plus d’un millénaire avant l’apparition des tombes à char.

      Oui, mais pour moi, Chypre n’est qu’une base de transit. En revanche, je fais l’hypothèse que le site de Gergovie/Le Crest pourrait être le site, comme vous dites « de plus un millénaire avant l’apparition des tombes à char », autrement dit celui des Atlantes dont il est dit qu’ils se sont opposés aux amazones d’Afrique (il faut, bien sûr, comprendre « Africains habillés de robes »). Voyez https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ce-qu-a-dit-vraiment-platon-l-177110.

      Ma conviction, et elle repose sur les textes bibliques, c’est celui qui nous dit que le roi de Tyr envoya à Salomon un habile artisan nommé Hiram qui lui fondit un grand cratère de bronze, des boeufs etc... Hiram est un Phénicien du royaume de Tyr. Nous sommes dans une pensée cananéenne. Nous avons là une source écrite et une preuve annonçant le vase de Vix. Nous sommes au X ème siècle avant JC. dans les années 900. Vase de Vix, vers 520 avant J.C. 

      Vous dites : Les Grecs se sont peut-être inspirés de déesses phéniciennes (Tanit) ou gauloise (Sirona) pour l’élaborer mais l’univers mental d’où elle est issue est grec.

      Je reste dans mon hypothèse d’une pensée cananéenne qui a perduré après la conquête de Josué (1405  1336). Je suis dans la logique de mon explication cananéenne du char de Monteleone. Pensée cananéenne, à l’origine, oui. Pensée grecque, dans une évolution, je ne vois pas ?


  • Antenor Antenor 22 juin 2019 14:31

    @ Emile

    Coïncidence assez extraordinaire, il a été retrouvé à Sète des lingots de cuivre dits en forme de « peau de boeuf ». Or Chypre semble avoir été la principale plaque tournante de ce commerce à l’échelle méditerranéenne. Comment ne pas faire le rapprochement entre Sète et Ceto ?! Sète pourrait bien avoir été un port chypriote, colonie de Ceto/Cition, à l’âge du Bronze. C’est peut-être même en ce lieu que Persée (corps expéditionnaire mycénien) a décapité Méduse (colonie chypriote) ???

    Il y a des traces archéologiques mycéniennes en Italie mais pas en Gaule. Cela s’accorde bien avec le récit où Persée ne s’éternise pas au pays de Méduse.


    • Emile Mourey Emile Mourey 22 juin 2019 21:19

      @Antenor
      Bonjour,
      Vous dites : Il y a des traces archéologiques mycéniennes en Italie mais pas en Gaule. Cela s’accorde bien avec le récit où Persée ne s’éternise pas au pays de Méduse.
      Je ne sais pas. En revanche, dans mon interprétation où je vois à Gergovie/Le Crest, une fondation cananéenne  le pithos en terre cuite du Louvre représentant Persée coupant le cou à Méduse s’explique très bien sur le terrain du Crest, comme une expédition/coup de main des Grecs  origine rive grecque de la mer Égée contre les Cananéens/ Méduse/Gorgona du Crest origine rive opposée de la mer Égée, Levant -


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