A propos de « l’amauteurisme » en politique…
Fillon-Ayrault, des débuts compliqués à Matignon
On connait depuis longtemps ce principe psychologique qui consiste à accuser les autres pour masquer consciemment ou inconsciemment ses propres fautes.
C'est ce que fait la droite - sans doute très consciemment ! - quand elle accuse quotidiennement la gauche d'amateurisme.
Car l'amateurisme de l'ancienne équipe "aux affaires" commence à apparaître, quelques mois seulement après leur départ du pouvoir.
Deux beaux exemples ces jours-ci :
1) Les chantiers du "Plan Campus 2007" sont au point mort.
En raison de la complexité des Partenariats Public-Privé mis au point par Mme Pécresse, alors Ministre de l'Enseignement Supérieur.
Cinq ans plus tard, on s'aperçoit que les travaux travaux n'ont commencé sur aucun des chantiers de rénovation de treize campus universitaires......
Pourtant 5 milliards d'euros avaient été mis au pot....."On" avait même vendu pour ça 3% du capital d'EDF !
Selon le Conseiller d'Etat, Roland Peylet, qui vient de rendre public un Rapport à ce sujet : "les Universités, surprises par la rapidité de l'annonce, n'avaient pas de projets défini et mûr. Plusieurs d'entre elles n'avaient pas même compris que les 6 milliards annoncés n'étaient pas des subventions mais un capital non consommable mis à la disposition des treizes universités alors qu'elle ne toucheraient que les intérêts au taux de 4% soit deux cent millions d'euros par an".
2) Le logiciel Louvois pour la solde des militaires.
Ce logiciel mis en place par M. Longuet, alors Ministre de la Défense, était censé faciliter la gestion des soldes et des nombreuses primes de nos soldats, notamment ceux en "opérations extérieures".
Mais depuis son entrée en service, "Louvois" fabrique bug sur bug... Depuis octobre 2011, selon le président de l’association « Militaires et Citoyens », Nicolas Bara en Octobre 2011 12.140 paiements ont été affectés d'erreurs, 10 000 en novembre, 7000 en décembre, 4407 en décembre.
On a appris également que ce logiciel "Louvois", existant depuis 14 ans, a déjà provoqué de nombreuses erreurs là où il était en service. Mieux, il aurait déjà été utilisé par l'Armée en 2003 qui l'aurait abandonné quelques mois plus tard....
Ce qui n'a pas empêché le Ministre Longuet de supprimer le service des soldes avant même de vérifier que le logiciel "Louvois" fonctionnait correctement....
Pauvre LOUVOIS, lointain prédécesseur de M. Longuet, sous Louis XIV.....
Aux dernières nouvelles, l'actuel Ministre de la Défense vient de débloquer 30 millions d'euros, une paille..., pour régler les impayés d'ici Noël.
Logo du logiciel de calcul de solde LOUVOIS
VOUS AVEZ DIT "AMATEURISME" ?????
Illustres exemples, plus anciens.... :
Fillon-Ayrault, des débuts compliqués à Matignon
Les six premiers mois de Jean-Marc Ayrault à Matignon se révèlent de plus en plus laborieux. Tout comme l'avaient été ceux de François Fillon en 2007.
Il y a cinq ans, lors de son arrivée à Matignon, François Fillon avait lui aussi vécu une période compliquée. L'ex-élu de la Sarthe avait même à l'époque hérité d'un cruel surnom : "Mr Nobody".
En juillet 2007, la presse ne s'était pas montrée vraiment plus élogieuse envers François Fillon à propos de son discours de politique générale.. "Le bon élève", titre alors Métro alors qu'on peut lire en Une de Libération : "Fillon aperçu à l'Assemblée". "François Fillon a répété avec maints détails ce que Nicolas Sarkozy avait déjà annoncé et mis en branle", écrit Laurent Joffrin.
Quelques semaines plus tard, les choses se compliquent pour François Fillon, lorsqu'en août 2007, Nicolas Sarkozy assure : "Le Premier ministre est un collaborateur. Le patron, c'est moi."
Après l'été, la rentrée sociale du Premier ministre est tout aussi laborieuse que celle qu'a connue Jean-Marc Ayrault ces dernières semaines. Le 9 septembre 2007, il lance un pavé dans la mare en affirmant qu'une réforme des régimes spéciaux de retraite est "prête" et "attend le signal du président de la République". Les syndicats sont furieux. "Un peu de méthode ne nuit pas", glisse alors Nicolas Sarkozy le 11 septembre.
François Fillon a lui aussi fait l'expérience du retro-pédalage quand le 21 septembre 2007, il déclare : "Je suis à la tête d'un État qui est en situation de faillite sur le plan financier." Il précise ensuite alors qu'il s'agit là d'une "image."
Trop tard, la sortie provoque des réactions indignées de ses prédécesseurs à Matignon et la colère de l' Elysée.