mardi 17 février 2009 - par Olivier Bonnet

Affaire Colonna : la raison d’État en flagrant délit

			

Imaginez qu’un commissaire divisionnaire de police, secrétaire général d’une préfecture, ami personnel et bras droit de son préfet assassiné - rien moins qu’un rigolo - reçoive de la part d’un informateur le nom de deux suspects qui pourraient avoir un rapport avec l’assassinat en question. Qu’il en informe le procureur de la République de Paris, Yves Bot, dès 2002, puis le président de la cour d’assises Didier Wacogne, ainsi que le procureur général Laurent Le Mesle par lettre fin décembre 2008. Comment cet homme pourrait-il imaginer qu’aucune dvinvestigation ne soit faite au sujet de ces deux suspects ? Lorsqu’il témoigne en 2007 au procès d’Yvan Colonna, accusé d’être le meurtrier du préfet Claude Érignac - puisque c’est bien sûr de cette affaire qu’il s’agit - Didier Vinolas, notre commissaire, se borne à évoquer la mémoire du fonctionnaire défunt et de raconter comment il a annoncé la nouvelle à sa veuve et l’a aidée à choisir un cercueil et une cravate. "Il ne dit rien, parce qu’il pense que les enquêteurs vont eux-mêmes en parler, explique France-Soir. Il est assis parmi le public lorsque le commissaire Frédéric Veaux témoigne que « Colonna a peut-être le profil du tueur mais qu’il y en a d’autres.  » M. Veaux cite plusieurs noms de suspects, qui n’ont pas été inquiétés, dont celui d’un des deux hommes incriminés par M. X, l’informateur de Didier Vinolas. Le 29 décembre 2008, parce que le procès est audiencé et que rien n’a évolué, il rédige une note de synthèse, qu’il remet au greffe du parquet général de Paris, dirigé par Laurent Le Mesle. Didier Vinolas transmet également sa note à Didier Wacogne, désigné pour présider les assises de février 2009. Vendredi soir, M. Wacogne a confirmé avoir reçu la lettre mais «  je ne l’ai pas lue. Je ne lis que les certificats médicaux des témoins ne pouvant pas venir au procès." Colonna est condamné mais fait appel. C’est ainsi que nous en arrivons au second témoignage de Didier Vinolas qui, cette fois, crache le morceau : "Il y a peut-être deux hommes dans la nature qui ont participé à l’assassinat du préfet. Ça m’est insupportable", a-t-il déclaré vendredi dernier, ses propos ayant fait l’effet d’une véritable bombe. La défense n’a jamais eu connaissance de son témoignage et par conséquent de l’existence de ces deux suspects. Leurs noms ne figurent pas au dossier. Parce qu’on n’a pas voulu suivre cette piste ? Comment expliquer de telles fautes, au plus haut niveau, qui entachent irrémédiablement la crédibilité de la procédure judiciaire en cours ?

gsPour Gilles Siméoni, l’un des défenseurs de Colonna, la réponse est claire, qu’il a livrée au cours d’une conférence de presse relayée par le blog de l’avocat Gilles Devers : "On a fabriqué un faux coupable ! Nous avons aujourd’hui la preuve que des éléments de nature à démontrer l’innocence d’Yvan Colonna ont été délibérément écartés. De façon délibérée, organisée, réfléchie, de hauts magistrats et de grands policiers antiterroristes ont décidé de taire, parfois de détruire des éléments à décharge pouvant conduire à démontrer l’innocence d’Yvan Colonna. Sans crainte d’être démentis, nous l’affirmons solennellement. Le témoignage de Didier Vinolas est d’une gravité extrême, d’autant qu’il était l’ami et le collaborateur direct de Claude Érignac. Tout cela révèle que, dès 1999, une vérité d’État a été décrétée et que plus personne n’a voulu s’en écarter. Dans ce dossier, il y a déjà eu la révélation au procès Castela et Andriuzzi d’un faux rapport d’enquête antidaté ; puis la disparition d’écoutes téléphoniques judiciaires dont a témoigné Roger Marion, le chef de la DNAT (Division nationale antiterroriste), sous serment devant le Sénat, lors de l’enquête parlementaire – ces écoutes d’Yvan Colonna le mettaient hors de cause. Il y a eu la deuxième voiture sur les lieux du crime dont on n’a jamais identifié les occupants. Puis la fameuse empreinte relevée sur le ruban adhésif à la gendarmerie de Pietrosella qui n’appartient à aucun membre du commando et encore moins à M. Colonna ! Le légiste dit que le tireur était aussi grand que le préfet (Colonna est de bien plus petite taille, NdA) et aujourd’hui, on apprend que d’autres éléments capitaux ont été étouffés ! C’est scandaleux." Maître Gilles Devers partage l’indignation de son confrère, qu’il exprime avec des mots très durs : "Truandage de l’enquête à une échelle inconnue. Je suis atterré par ce que j’ai lu. Et tout risque de dégringoler avec la plainte pour «  entrave à la manifestation de la vérité  » déposée aujourd’hui par les avocats d’Yvan Colonna".

j-mbUn scandale d’État ?, c’est le titre du billet consacré à l’affaire par notre ami Jean-Marcel Bouguerau, journaliste du Nouvel Observateur, sur son blog : "Y aurait-il au détour du procès Colonna non seulement un nouvel Outreau mais peut-être aussi un scandale d’État ? Les erreurs de l’enquête ont déjà été soulignées par un rapport de l’Assemblée qui fustigeait la "guerre des services et les logiques personnelles" qui avaient prévalu pendant les dix-huit mois d’enquête et surtout, s’agissant d’Yvan Colonna, l’absence de preuves, ni empreinte digitale ou génétique, ni trace d’une communication téléphonique sur son téléphone portable. A cela s’ajoutent d’autres éléments troublants : la présence d’Yvan Colonna sur les lieux du crime fait également débat. Or, malgré cela, il a été condamné en décembre 2007 à la perpétuité. C’est déjà beaucoup. Mais si à cela s’ajoute un scandale d’État, la coupe est pleine. Or, vendredi soir, Didier Vinolas, qui était secrétaire général du préfet lors de son assassinat, a affirmé détenir les noms de deux nouveaux membres présumés du commando nationaliste à l’origine de l’assassinat, qui n’auraient jamais été inquiétés et seraient "peut-être dans la nature". Ces noms, a-t-il assuré, avaient été transmis notamment en 2002 à Yves Bot et en 2004 au chef du Raid Christian Lambert. Ceci signifie que des éléments à décharge, favorables au berger de Cargèse, ont été mis sous le boisseau. L’affaire se corse, si l’on ose dire, lorsqu’on examine les antécédents d’Yves Bot : magistrat autoritaire, il n’a jamais caché sa proximité avec Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur à l’époque de l’arrestation d’Yvan Colonna qui était alors son principal fait d’armes. Ses détracteurs, au rang desquels plusieurs magistrats spécialisés dans les affaires financières, avaient souligné sa capacité à bloquer la progression de certains dossiers en refusant par exemple d’octroyer aux juges l’autorisation d’enquêter sur des faits nouveaux apparus au fil de l’enquête. Il s’est également fait remarquer en s’érigeant en défenseur du système judiciaire face aux caméras en novembre 2005 lors du procès en appel d’Outreau, même s’il avait spectaculairement présenté ses "regrets" aux accusés avant même qu’ils ne soient acquittés."

couvPuisque Jean-Marcel cite Nicolas Sarkozy, citons-le à notre tour : "Nous avons arrêté Yvon Colonna (il s’est trompé ce jour-là de prénom ! NdA), l’assassin du préfet Érignac", a-t-il annoncé le 4 juillet 2003. Invraisemblable sortie : la déclaration universelle des droits de l’Homme ne stipule-t-elle pas que "toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées" ? Mais le ministre de l’Intérieur de l’époque s’était royalement assis sur la déclaration des droits de l’Homme. Un tribunal peut-il aujourd’hui le déjuger, lui qui avait décrété la culpabilité du berger de Cargèse ? Apparemment, tout est fait pour que Colonna soit bien condamné, coûte que coûte, et les révélations de Didier Vinolas accréditent encore davantage cette thèse. La raison d’État ne vient-elle pas d’être prise en flagrant délit ?

PS : Nous avions déjà écrit un billet à propos de l’affaire Colonna, juste avant le premier procès, dans lequel nous émettions de sérieux doutes puisque nous l’avions titré Yvan Colonna déjà condamné ? Cet article n’est actuellement plus en ligne, puisque nous y remettions en question l’indépendance d’un magistrat qui nous a attaqué en justice pour "injures publiques". Nous vous en parlions dans notre billet "Plume de presse" mis en examen. Depuis a été prononcé notre renvoi en correctionnelle. Le procès est à venir, à une date non encore fixée. Nous aurons l’occasion de vous en entretenir à nouveau.



22 réactions


  • morice morice 17 février 2009 12:40

     ah, c’est clair là ; on tient la brochette du siècle : Bot, Guéant et au bout...Sarko. La Bérézina les attend, là... le seul problème qui subsiste, c’est la déclaration d’un des deux condamnés sur l’honneur corse : visait-il Colonna ou ce que SAIT Colonna sur les deux autres. Et les deux autres, ne seraient-il pas non plus tout simplement les deux acquittés précédents ??? décidément, à trop vouloir vendre la peau du berger... depuis quand les présidents d’assises ne lisent plus les courriers qu"on leur adresse ?


    • spartacus1 spartacus1 17 février 2009 14:45

      La brochette contient peut-être encore plus d’éléments succulents !

      Pour ajouter au dossier :

      Août 2002…
      Le fils de Nicolas Sarkozy, ministre français de l’Intérieur, part en vacances chez sa mère, en Corse. En effet , Sarkozy a épousé en première noces, Marie-Dominique Culioli, fille des pharmaciens de Vico. Ses deux fils sont donc à moitié corse et issus d’une micro région toute proche de Cargèse. Mieux, lorsque l’un de ses fils exprime le désir de revenir en Corse et de suivre un stage chez un berger c’est dans la région de Cargèse qu’il est placé. Quelques temps après, le mouvement nationaliste ne bruisse plus que d’une rumeur. Le jeune Sarkozy-Culioli aurait été « contaminé » par le virus autonomiste au contact de son chef de stage, un nationaliste pur sucre. L’information parvient aux Renseignements généraux qui la font remonter. Nicolas Sarkozy prend alors des mesures. Il ne serait pas bon pour sa carrière que la moitié de son enfant, la moitié Culioli, prenne un jour la cagoule ou tout au moins se balade avec le cagoulard autour du cou.

      Donc, en ce beau mois d’août 2002, le fils en question se rend en soirée à une réception. Il doit être de retour au bercail vers minuit. Vers 3 heures du matin, la maman s’affole : elle n’a pas de nouvelles du petit et elle s’inquiète. L’alerte générale est donnée, le ministre et papa est mis au courant et les différents corps de police sont lancés à la recherche du jeune homme. Or, le fils réapparaît tout simplement le matin. Il a passé la nuit chez des copains, dit-il.

      Mais qui c’est qui ramène ainsi le fils du ministre de l’Intérieur au petit matin chez lui ? Christine Colonna, la sœur du plus célèbre fugitif de France, Yvan Colonna. Elle conduit une voiture japonaise affublée à l’arrière d’un splendide autocollant autonomiste corse. A la place du passager : le fils Sarkozy…


      Lu sur : http://www.rue89.com/philippe-madelin/2009/02/17/proces-colonna-les-proches-de-sarkozy-prevenus-des-2002


  • geko 17 février 2009 13:22

    C’est pour quand la réouverture de la Bastille St Antoine ?


  • Sandro Ferretti SANDRO 17 février 2009 13:35

    @ l’auteur :
    Petit rectificatif, tout de méme :

    M. Vinolas ne dit pas (d’ailleurs, il ne dit rien, il dit avoir écrit) qu’il connait les noms de deux autres auteurs de l’assassinat du Préfet.
    Il écrit qu’en son temps, deux sources lui ont fait part de deux autres noms possibles pour l’attaque de la Gendarmerie de Pietrosella.
    Ce dossier n’est certes pas sans lien avec l’assassinat du Préfet, puisque l’arme du crime est au nombre des armes dérobées ce jour-là, mais ça ne fait pas pour autant de ces deux "suspects" des "suspects" pour le contrat sur le Préfet, qui a eu lieu pas mal de temps après, et dont il est tout à fait imaginable qu’il ait été perpétré par des individus distincts ( entièrement ou partiellement) , qui se sont fournis en armes auprès des auteurs de la première affaire..

    Pour résumer, M. Vinolas dit qu’il a vu l’homme qui connait l’homme ( un fonctionnaire de la DCRG) qui lui a lui a donné deux noms dans un dossier connexe, mais distinct tout de méme de l’affaire qui nous occuppe.
    Ce n’est pas rien, mais ce n’est pas plus.

    (petite contribution à l’exactitude du journalisme citoyen).


    • Olivier Bonnet Olivier Bonnet 17 février 2009 13:48

      Merci Sandro. Notez que j’avais mis un conditionnel : "deux suspects qui pourraient avoir un rapport avec l’assassinat".


    • Sandro Ferretti SANDRO 17 février 2009 14:04

      Et pour étre tout à fait complet, j’ajoute ceci :

      - M. Vinolas n’était pas "un mai du Préfet Erignac" comme indiqué en introduction. Non seulement la veuve l’a démenti, mais c’est connu de ceux qui connaissaient les deux protagonistes.


      - Comme toujours dans les affaires de "révélations tardives", il faut peut étre se demander "pourquoi" et "pourquoi maintenant ?". Vinolas a été entendu au premier procès, et il semble pour le moins étonnant que la mémoire ne lui revienne que maintenant.


      - Ces révélations (concernant des personnes anonymes, à ce stade) ne font état que de "suspects". Il y a loin des noms de suspects qui encombrent les services à l’occasion de grosses affaires à une condamnation pénale définitive (sinon, les prisons déjà pleines le serainet encore davantage).


      - Allons plus loin : ces "suspects" , une fois identifiés, feraient l’objet d’une enquète amenant des indices graves et concordants de nature à les faire comparaitre aux Assises spéciales (nous en sommes loin, mais imaginons). En quoi cela impacte t-il le "cas " Colonna ?

      Dans les témoignages comme dans les déclarations de certains auteurs de l’assassinat (définitvement condamnés et ayant avoué, donc je peux les appeller comme cela), il semble qu’il y ait "encore de la place "pour 1 voire 2 personnes.
      En tant que tel, ce n’est pas incompatible avec la culpabilité de M. Colona, ni son innocence, du reste.
      Ce serait neutre, car deux complices ou co-auteurs qui ne se trouveraient pas dans le box aujourd’hui ne remettent pas forcément en cause la culpabilité de ceux qui y sont.
      J’éspère avoir été clair.
      Merci.


    • K K 17 février 2009 16:14

      Moi ce qui m’avait surpris a l’epoque, c’est la vitesse a laquelle le ministre de l’interieur avait donne le nom "du coupable des coups de feu".


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 17 février 2009 13:55

    Bon écoutez, faut ce qui faut : si le Ministre Sarkozy a dit que Yvon Colonni était bien l’assassin du préfet Rastignac, c’est qu’il est bien coupable, non ? Arrêtez de chercher la petite bête avec vos témoignages et vos recoupements, vous allez être accusé de faire le lit de l’opposition et de l’extrême-gauche anarcho-autonome.


  • civis1 civis1 17 février 2009 14:21

    @ Olivier Bonnet,
    Deux articles sur AV ont évoqué ce procès la semaine dernière. Dont un fait partie du fil .
    On suit cette affaire de près car elle est hautement symbolique de ce qui s’est mis en place peu à peu et d’une manière rampante dans ce pays depuis longtemps déjà ! C’est très inquiétant.
    L’exécutif et le policier jugent., légifèrent , leur chef veut nommer des folliculaires dociles experts en propagande politique et sécuritaire dans l’audio-visuel public. On enquête, on menace, on inquiète et au besoin on fait condamner . Tout est bon pour faire taire l’opposant ou emprisonner les gêneurs comme la petite délinquance qui dénature le paysage.
    Dans une France radardisée, autant dire que la démocratie a la tête sous l’eau même si de plus en plus résistants prennent le maquis sur internet. 


  • Philou017 Philou017 17 février 2009 15:21

    J’ai l’intime conviction que certains cercles dans la hiérarchie de la justice sont corrompus. Le témoignage des enfants Roche, soigneusement ignoré depuis des années par la presse, est édifiant :

    filsdejuge.tripod.com/index2.htm
    galeon.com/affaireroche/index.htm

    www.dailymotion.com/video/x28l2_interview-des-enfants-roche
    lemondedoitsavoir.blogspot.com/2008/10/fils-de-juge.html

    Le fait que dans de nombreuses affaires mêlant des entreprises ou des financiers (sang contaminé, hormones de croissance, affaire AZF, Erika, etc) les jugements sont tous en faveur des puissants montre que quelque chose ne va vraiment pas dans la justice Française.

    L’enquête sur AZF par exemple est scandaleuse, car elle a immédiatemment privilégié la piste d’un accident pourtant peu crédible, écartant tous les éléments qui n’allaient pas dans ce sens.
    Pourquoi les victimes de l’amiante et de d’autres dérives ont tant de mal à obtenir réparation ?
    Se rappeler de l’affaire de Montgolfier à Nice, où bizarrement un procureur voulant faire "le ménage" a été vite discrédité. Il ne fait pas bon remettre en cause le systeme.

    Les dérives de l’affaire Colonna montrent une fois de plus que notre justice est à réformer de A à Z.

    Il y a peu, un ami me confiait qu’un fils de juge lui avait proposé d’intervenir au cas où il aurait des "problemes". Tout les juges ne sont pas dans ces dérives, mais la cooptation et les réseaux font qu’une certaine catégorie de personne occupe des postes importants dans le systeme judiciaire.
    Il est temps que cela se sache et qu’on en finisse.


  • Fergus fergus 17 février 2009 15:45

    La justice française est ainsi faite qu’il faut une preuve tangible pour être condamné ne serait-ce qu’à quelques jours de prison en correctionnelle alors qu’un accusé peut-être INCARCERE A VIE SANS LA MOINDRE PREUVE par un jury d’assises, à plus forte raison lorsqu’il est aux ordres s’agissant de professionnels.

    Dans le cas Colonna (pour qui je n’ai aucune sympathie particulière), pas le moindre début de preuve, mais uniquement des présomptions UNIQUEMENT basées sur des témoignages de condamnés s’étant tous rétractés depuis, témoignages par conséquent nuls.

    En droit français, cela devrait aboutir à la remise immédiate en liberté de Colonna. Gageons que cela ne sera pas le cas : cette fois encore, la raison d’Etat (en l’occurence l’impossibilité de déjuger le Président) prévaudra, au mépris des principes les plus élémentaires.


  • Jack Nico 17 février 2009 16:09

    bon article, merci pour les infos , certain changerons peut etre d’avis sur l’affaire Colonna !


  • morice morice 17 février 2009 17:01

     expliquez-nous la phrase d’un des condamnés tant que vous y êtes !


  • Philippe Antonetti 17 février 2009 21:33

    Croyez-vous vraiment Didier Vinolas naif à ce point ? Pensez-vous vraiment qu’il ne s’attendait pas aux réactions que son témoignage allait provoqué dans la meute des courtisans ?

    - un président qui affirme ne pas avoir lu un courrier et qui reconnait ensuite ne pas l’avoir communiqué à la défense par souci d’honnêteté,

    - un avocat général qui n’hésite pas à traiter publiquement un témoin de con "Comment réussir dans la vie quand on est con et pleurnichard ?",

    - des contradicteurs essayant de le dénigrer, de le décrédibiliser, de l’humilier (aigri, fragile, dépressif, minable, sous marin socialo, etc.) par tous les moyens,

    - des journalistes, qui pour la plupart semblent rassurés que son témoignage soit minimisé,

    - un avocat de la partie civile pour lequel travaille le fils de la victime (averti de la teneur de la déposition, rappelons-le) qui semblait avoir avalé une arête de poisson le vendredi soir et a rajeuni de 10 ans le lundi matin, sans parler de l’intervention expresse d’un porte parole de l’Elysée.
    Tout ça ressemble fort à l’action concertée d’une meute, non ?
    Qui peut croire, dans ces conditions, qu’il aurait été possible à Monsieur Vignolas de parler alors qu’il dépendait encore du ministère de l’intérieur ? Monsieur Vignolas, qui seul a compris que les honneurs sont le plus court chemin vers le déshonneur.


    • Olivier Bonnet Olivier Bonnet 17 février 2009 21:49

      J’ai le même sentiment que vous en observant le dézinguage généralisé de Vinolas.


    • Roseau Roseau 19 février 2009 01:33

      Dézinguage qui n’est pas terminé... Il va avoir du mal à s’en sortir avec les beaux menteurs qu’il a en face de lui.


  • Jack Nico 17 février 2009 23:01

    dans vingt ans ou trente ans sortira un livre, "moi flic de l’ombre, ou comment j’ai fait taire Vignolas ! " .

    jamais procès n’aura été plus limpide que celui D’Yvan Colonna sur le dénie de justice et la raison d’état " de l’etat ploutocrate jacobin" , serons en sortir indemne ?
    serons éviter le piège que nous tend cet état, a savoir puiser au profond de nous le reste de rage, pour venger l’affront, par un bain de sang ?
     

    moi c’est le degout qui me gagne !


  • vivi vivi 17 février 2009 23:08

    On fait le tri , on garde, on jette.

    Témoignage de certains des accusés qui, et reste à savoir dans quelles conditions ont mentionné le nom d’Yvan Colonna ? on garde
    Rétractations : on jette
    Témoignage de Vignolas : on jette, bien entendu, ce témoin de la partie civile n’est absolument pas digne de foi .....





    • Roseau Roseau 19 février 2009 01:37

      L’impression que j’ai est que maintenant ils seraient prêts à tout jeter pour en finir (avec une bonne petite confirmation de la condamnation). Mais ça semble un peu trop tard pour qu’ils s’en tirent comme ça. Il faut garder espoir. Maisonneuve n’est pas le dernier des nuls, soit dit en passant. Et tout n’est jamais tout noir dans la vie. On a parfois des réussites. Le tout, c’est de passer du gris foncé au gris clair. A la force du poignet, ou de la plume, ou de la langue, mais faut pas abandonner.


  • brieli67 18 février 2009 10:07

    avec le triste record de 2008 - chiffres de l’ administration repris et divulgués par Le Monde 

    Postes de police : de près de 55O MILLE gardes-à-vues 

    Le Français déjà gastéropode de nature rentre dans sa coquille et ferme sa gueule.
    Alors avec une telle histoire d’arrière-salles de tripots enfumées, et en quelques paroles " suspectes et déplacées" vous allez crècher au zonzon au gniouf au trou en taule en cabane .... 

    De plus en plus, il faudra lire la presse étrangère.
    Il y a quelques mois encore nos voisins se foutaient de notre gueule. C’est terminé ! 
    Ils compatissent.... et plus d’un ne passera pas ses prochaines vacances en France. 


  • Üriniglirimirnäglü Üriniglirimirnäglü 22 février 2009 17:11

    Je pense que M. Didier Vinolas a le malheur d’être droit et d’avoir une conscience.

    Je pense qu’il est humain (après avoir quitté ses fonctions de commissaire de police dans les années 90, il a occupé un poste de sous-préfet à la ville, certes, ce n’est pas une garantie d’humanité à 100%, mais disons, un indice...), qu’il a été trés affecté par la mort violente de son préfet et tout ce qui a suivi (il y avait en effet de quoi se poser de nombreuses questions lancinantes).

    C’est l’humble intuition d’un quidam qui a eu plusieurs occasions de lui parler.


Réagir