mardi 12 janvier 2021 - par Valentin Lagorio

Agriculture, le suicide économique

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Agriculture, le suicide économique.

Pour combien de temps encore la France restera une puissance agricole, une puissance où ses agriculteurs sont littéralement assassinés ?

L’été 2020 a été marqué par le sujet des néonicotinoides, qui sont utiles pour les betteraves pour les protéger de la jaunisse donnée par des pucerons qui empêchent la betterave de grandir.

Aujourd’hui, la filière de la betterave est entre la vie et la mort. Les autorités se sont donnés trois ans pour trouver des alternatives aux néonicotinoides, mais ce délai n’est pas suffisant, en témoigne le contrat de solutions de 2017 de la FNSEA qui n’a pas pu trouver d’alternatives pour la betterave, entre autres.

Aussi, le glyphosate, décrié par nombre de personnes qui semblent être expertes en production de phytosanitaires, sera interdit d’ici quelques années ? Y a-t-il des alternatives ? Non.

Même cas de figure pour le mancozèbe, qui sera interdit au niveau européen le...31 janvier 2021, dans quelques semaines ! Ce fongicide est utilisé dans les cultures de tomates, de pommes de terre, de poires, de pommes, de cerises, d’abricots, dans la viticulture. Là aussi, aucune alternative.

Il est nécessaire de dépassionner le sujet des produits phytosanitaires (« pesticides » est un mot qui ne veut rien dire en soi) et de garder la tête froide.

Lorsqu’une personne déclare qu’elle souffre de tumeurs, et que cette personne habite près d’une zone agricole, il ne faut pas s’emballer pour pointer du doigt les traitements phytosanitaires qui auraient déclenché ces tumeurs.

Car nous, consommateurs, citoyens, avons chez nous, dans nos placards, des produits ménagers et cosmétiques qui contiennent des molécules de phytosanitaires.

Ce qui empoisonne le débat sur les phytosanitaires, c’est la désinformation, entretenue par des associations dont l’objectif est de bannir les phytosanitaires de l’agriculture française, de vanter le seul modèle écologique qui serait la permaculture, ce qui est ridicule.

Il faut savoir que les phytosanitaires sont utilisés en cas de nécessité, ce sont comme des médicaments, pour soigner les cultures.

Si les phytosanitaires sont interdits, les rendements baisseront, ainsi, toute la population ne pourra pas subvenir à ses besoins nutritifs.

De plus, si il n’y a plus de phytosanitaires, il y aura davantage de travail manuel (on peut imaginer des stages d’initiation pour les politiques et associations écologistes), par conséquent une augmentation du coût de production, pour finir par une augmentation du prix du produit agricole.

Il est peu probable que chacun mette plus d’argent dans la nourriture. Mais encore faut-il avoir les moyens et faire en sorte que la part de la nourriture dans un budget revienne au premier rang, pour détrôner la place des extras (le dernier téléphone portable). Pour cela, il faut un changement profond des mentalités pour mettre fin à la société de surconsommation...chantier titanesque.

Le débat est toujours sain, surtout dans une démocratie. Mais il ne faut pas tomber dans les excès.

Les phytosanitaires sont utiles, la solution pour contenter les deux parties est de trouver des alternatives économiquement viables.

Quel ouvrier accepterait de travailler sans son outil de travail ? Aucun !

Et si c’était le seul problème... une absence de rémunération tandis que les charges augmentent, toujours plus de normes et contraignantes, une non considération et des trahisons politiques…. le moral est en berne ! ….

N’oublions pas que ce qui ne sera plus cultivé chez nous, le sera ailleurs et viendra chez nous, avec des produits phytosanitaires qui ne sont plus autorisés chez nous mais qui le seront ailleurs.

Il est donc nécessaire que l’Europe soit souveraine dans son alimentation pour ne plus être dépendante d’importations, qui bien souvent ne respectent pas nos normes.

L’Europe doit retrouver son propre marché commun. Depuis 1973, son marché commun s’est transformé en un vaste espace de libre-échange avec l’entrée de la Grande-Bretagne dans l’Europe. Maintenant que celle-ci est partie, retrouvons nos principes.

L’Europe doit renouer avec une PAC basée sur la préférence communautaire. Notre agriculture doit d'abord nous nourrir et ne doit plus être dépendante, et tuée, des marchés mondiaux. Et cela, seule la France peut insuffler cette voie.

Valentin Lagorio, secrétaire général adjoint à l'UPF.



10 réactions


  • Le421... Refuznik !! Le421 12 janvier 2021 16:49

    De toute façon, ces problèmes ne se règleront jamais de bon gré mais par la force.

    Et ce ne sont pas les politiques qui l’emploieront, non, c’est la planète.

    Allons-y !! Salopons tout...

    Puisqu’il n’y a pas d’autre solution.

    There is no alternative !!

    On connaît.

    Quand aux agriculteurs ? C’est bizarre, plus ça va, moins y’en a !! Et je ne crois pas que ce soit à cause du glyphosate ou autre cochonnerie. Le système économique productiviste les tue plus sûrement que le douze pendu sur la cheminée...


  • Décroissant 12 janvier 2021 17:56

    Troisième article sur le sujet des néonicotinoïdes et toujours le même tropisme !

    Vous procédez par affirmations sans démonstration ni preuve en reprenant les éléments de langage de la FNSEA (Phytosanitaires = médicaments des plantes, faut oser ! Sauf à dédier une dédicace spéciale à Michel Audiard). Par ailleurs considérer qu’il faudrait (par patriotisme) continuer à utiliser les pesticides parce que nos agriculteurs vont être concurrencés par les importations provenant de pays qui continueront à les utiliser, c’est prendre le problème à l’envers : il faudrait d’abord combattre la ratification du CETA et le MERCOSUR qui ne respectent pas la législation environnementale européenne, et sortir du piège par le haut, cad la qualité intrinsèque des produits plutôt que par l’alignement sur le moins disant qui conduit à produire toujours plus chimiquement des produits sans saveur. Dixit les fraises produites hors saison sous serres chauffées en Bretagne et vendues en grandes surfaces avec diffuseur d’odeur pour compenser leur goût insipide…

    L’industrialisation de l’agriculture est dans l’impasse de même que la fable de la mondialisation « heureuse » qui en allongeant indéfiniment les lignes d’approvisionnement enrichit la sphère financière et symétriquement fait peser des contraintes accrues et insupportables sur les producteurs.

    Le débat n’est pas dans l’acceptabilité des pesticides mais plus dans la remise en question d’un modèle intensif qui va dans le mur. Mais en vous lisant défendant des techniques qui conduisent inéluctablement à l’échec et persévérant tout de même dans l’erreur, je demeure persuadé que l’agriculture conventionnelle que ce faisant va droit au crash.


  • Francis, agnotologue Francis 12 janvier 2021 18:29

    Cet article mélange deux choses de nature différentes : la politique et l’agronomie.

     

    L’UE et sa politique mondialiste c’est une chose ; les pesticides, néonicotinoïdes et autres intrants une autre.


  • TSS 13 janvier 2021 10:19

    Pourquoi vouloir à tout prix sauver les betteraves alors que nous

    sommes noyé dans le sucre et que par exemple la

    sucrerie de Toury vient d’être fermée pour surproduction... !!


    • Le421... Refuznik !! Le421 13 janvier 2021 14:59

      @TSS
      Parce que les intérêts particuliers de certains lobbies ont pris le pas sur l’intérêt général, et avec Macron, cela n’a fait que s’amplifier...


  • Tzecoatl Claude Simon 13 janvier 2021 11:22

    "Ce qui empoisonne le débat sur les phytosanitaires, c’est la désinformation, entretenue par des associations dont l’objectif est de bannir les phytosanitaires de l’agriculture française, de vanter le seul modèle écologique qui serait la permaculture, ce qui est ridicule."

    Peut-être notre rédacteur n’a t’il pas entendu parler de l’agriculture de conservation des sols, ou de maraîchage sur sol vivant (https://www.youtube.com/results?search_query=vers+de+terre+production), une des lignes directrices du ministère de l’agriculture depuis quelques années.

    Bref, à la lueur des ces pratiques nées aux USA dans les années 30, suite aux gros problèmes d’érosion, pouvoir utiliser sporadiquement quelques pesticides (notamment le désherbant glyphosate, nécessaire et suffisant dans la plupart des cas) sans le retrouver ni dans l’eau, ni dans le sol, ni dans la nourriture, dégradés par la vie du sol, devrait ad minima mettre tout le monde d’accord, et clore ce genre de débat.

    Encore un article de ce genre, et l’auteur n’est plus qu’un lobbyiste de l’agrochimie.


  • Zolko Zolko 13 janvier 2021 13:07

    le glyphosate [...] Y a-t-il des alternatives ? Non.

     

    Si : l’arrachage manuel des plantes indésirables.

     

    Après j’ai plus lu.


  • TSS 13 janvier 2021 20:12

    En Beauce les agriculteurs qui ne labouraient pas etaient catalogués

    comme fainéants ,maintenant la plupart ne passent que le « crosskill »... !!


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