jeudi 18 octobre 2018 - par GHEDIA Aziz

Algérie : De la crise de l’APN

Ce qui est vraiment désolant dans cette histoire de l’APN (le parlement algérien), c’est l’absence quasi-totale de réaction des hommes (et des femmes) politiques toutes tendances confondues, qu’ils soient représentés ou non au parlement et surtout des intellectuels, organiques ou libres. A notre connaissance, ces derniers ne se sont pas, jusqu’ici, exprimé sur cette grave dérive de la majorité parlementaire. Ils gardent un silence inquiétant. Sont-ils tétanisés par ces évènements ou ont-ils délibérément opté pour le choix de ne pas se mêler de ce qui ne les regarde pas ?

 En fait, cette histoire de l’APN concerne tout le monde. Elle nous regarde tous car nous sommes le PEUPLE et c’est grâce à nos voix que ces députés y siègent et délibèrent. Elle n’est pas uniquement inter ou intra parlementaire comme essaient de nous le faire croire certains députés qui font partie des frondeurs. Nous constatons, jour après jour, depuis presque trois semaines maintenant, une atteinte grave à cette institution de la République par ceux-là même qui sont, en principe, garants des lois et donc de l’ordre et la discipline et nous ne réagissons pas. Nous pensons qu’il est temps, vraiment temps, avant que la situation ne dégénère pour de bon, que ceux, parmi l’élite intellectuelle, qui ont quelque chose à dire, quelques conseils à donner, aux uns et aux autres, aux députés frondeurs et au Président de l’APN, à se manifester sur la scène politique, par des écrits, des débats, des interviews… Nos députés semblent ignorer les lois qui régissent le fonctionnement de l’APN, ils cherchent par tous les moyens, même illégaux, à destituer, à faire démissionner leur Président alors que celui-ci maintient mordicus (et il a raison) qu’il ne s’en ira pas… sauf en cas d’injonction du Président de la République lui-même. D’où l’impasse. D’où la crise. Mais, en fait, cette crise est systémique et tôt ou tard elle aura des répercussions sur les autres institutions de l’Etat si rien n’est fait dès maintenant pour la juguler, ou du moins la contenir. 

Régulièrement, nous lisons la presse algérienne.

Chaque martin que Dieu fait nous attendons que celle-ci nous apporte des nouvelles allant dans le sens du dénouement heureux de cette gravissime affaire.

Chaque matin, nous attendons que certains de nos intellectuels interviennent dans cette presse pour nous éclairer sur les tenants et aboutissants de cette affaire. Mais, à part les comptes rendus des journalistes qui suivent de près ou de loin ce qui se passe au Bd Zighout Youcef, il n y a rien à se mettre sous la dent. Rien qui puisse étancher notre soif de savoir, rien qui puisse satisfaire notre curiosité. Et plus le temps passe, plus l’inquiétude s’empare de nos esprits de citoyens lambda. 

La vox populi avait souligné, dès le départ, que toute cette affaire était montée de toutes pièces pour qu’elle aboutisse, in fine, à la dissolution de l’APN et donc au prolongement de l’actuel mandat présidentiel de A. Bouteflika. Mais peut-on faire confiance à la vox populi ? Peut-on prendre pour des analyses sérieuses ce que dit « l’homme de la rue » ?

Et devant la ténacité du Président de l’APN, les « dépités » cadenassent l'APN. Du jamais vu en Algérie ou ailleurs. Comment peut-on définir ce comportement ?

Assurément, nous avons, là, affaire à des "baltaguia", des voyous, sans foi ni loi. De quel droit, ces énergumènes du FLN, du RND et autre partis suiveurs, cadenassent une institution Républicaine, même si celle-ci ne joue pas, par ailleurs, son rôle comme il se doit ? Qu'ils aillent, au point où ils en sont, cadenasser le palais d'El Mouradia, le palais du Gouvernement et toutes les autres institutions de la République.

Nous réitérons à cette occasion notre appel à Said Bouhadja, le président incontesté et incontestable de l'APN, de résister à ces loups qui ne défendent, en fait, que leurs privilèges

Et comme cela ne suffisait pas, les frondeurs, manipulés par des marionnettistes, passent à la vitesse supérieure : ils réunissent un bureau fantoche et prennent la décision de se débarrasser de leur président comme on se débarrasse d’une chaussette sale. L’affaire est conclue en deux temps trois mouvements, pensent-ils.

Sans être constitutionnalistes, nous pensons que cette décision des "dépités" qui se sont réunis sans la présence du Président de l'APN est nulle et non avenue. Par ailleurs, le poste de Président de l'APN n'a jamais été vacant puisque celui-ci est empêché de force de rejoindre son bureau (l'entrée de l'APN étant cadenassée). En tous les cas, c'est une première dans les annales des démocraties parlementaires... quoique, en Algérie, avec ce genre d'énergumènes, on ne puisse pas parler de pays démocratique. 



7 réactions


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 18 octobre 2018 15:18

    Non, la crise est ailleurs et elle est plus coriace ! 


  • GHEDIA Aziz GHEDIA Aziz 18 octobre 2018 15:27

    Pourqoui le mouvement Mouwatana est-il absurde ? Avez-vous pris connaissance de ses dernières propositions de la sortie de la ci se systémique ?


    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 19 octobre 2018 16:45

      @GHEDIA Aziz

      Oui, j’ai pris connaissance et j’ai même suivi la fausse opposition depuis que le régime FLN/UGTA avait donné son agrément, c’est pour ça que j’ai répondu par mon article ci-dessus.

  • GHEDIA Aziz GHEDIA Aziz 18 octobre 2018 19:50

    @ Omar. oui, jusqu’à maintenant, je pensais naïvement que ça existait. En fait, l’opposition politique en Algérie est représentée uniquement par Jil jadid et le mouvement « Mouwatana ». Ils sont les seuls à s’oppser au 5ème mandat qui est à l’origine de toute cette agitation parlementaire.


    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 19 octobre 2018 16:59

      @GHEDIA Aziz

      Tout-à-fait faux mais vous ne trompez personne. 

      Derrière cette « Mouwatana » il y a Soufiane Djilali de Djil Djadid, chef d’une association agrée par le régime FLN/RND/UGTA/SATELLITES qui contrôle jusqu’aux marmites des cuisines algériennes et ce Sofiane Djilali n’a jamais été opposant ou si vous dites qu’il l’a été dites nous comment puisqu’il a été toujours pour la tenue des cirques électoraux, il avait accepté le brouillon de la fausse constitution de 2016 que je suis le seul à refuser ! 

      Moi qui suis un véritable opposant, j’avais expliqué que ce régime est celui de 1980, alors il faut non seulement refuser le 5e mandat en faveur de Bouteflika mais REFUSER LA TENUE DES ELECTIONS pour éviter un énième mandat en faveur du même régime avec ou sans Bouteflika et EXIGER UNE TRANSITION NATIONALE QUI METTRA FIN AU RÈGNE DU RÉGIME HORS LA LOI : Sifiane Djilali et ses amis refusent d’adhérer à cette seule solution qui obligerait le régime algérien à abdiquer : Devant l’ensemble de l’humanité je déclare solennellement que l’opposition algérienne EST UNE FAUSSE OPPOSITION, elle est COMPLICE AVEC LE RÉGIME EN PLACE !

    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 19 octobre 2018 17:03

      @Mohammed MADJOUR


      Depuis dix ans que cette proposition a été faite... 
      https://www.facebook.com/groups/REFUSONSLATENUEDESELECTIONS/?ref=bookmarks

  • bob de lyon 19 octobre 2018 11:27

    Courage les amis…

    Je lis parfois la presse algérienne, je sais ce qui se passe chez vous… Cramponnez-vous ! 

    La démocratie se défend becs et ongles, du soir au matin, tous les jours, tout le temps, partout… et même dans les pays ou l’on croit que cela va si bien !

    Ne jamais baisser les bras, ouvrir sa gueule en permanence… même si l’on croit que c’est inutile…

    Continuez d’exister, restez vigilants…

    Cordialement.


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