jeudi 8 octobre 2015 - par Serge ULESKI

Alternative politique et mondialisme : quel nouveau paradigme ?

- Grèce

 L'indécision du gouvernement Syriza, cette grenouille qui a voulu se faire aussi grosse que le boeuf, nous apporte, si besoin était, la preuve suivante  : en l’absence d’une politique de rupture mûrement réfléchie, rien n'est véritablement possible car, s’il ne saurait y avoir d'alternative pour l'oligarchie libérale-mondialiste et sa stratégie du choc - choc social et liberticide -, de même, en ce qui concerne une vraie gauche de gouvernement dans le contexte d’une construction européenne qui consacre la fin du contrat social de l'après guerre, c'est bel et bien un combat au finish qu’il faut mener : abandon de l'adversaire ou sa mise hors combat.

Une telle rupture se prépare tant sur un plan électoral qu'en ce qui concerne la gestion au quotidien des classes moyennes et supérieures récalcitrantes qui se croient encore protégées ; classes susceptibles de "saboter" tout processus d'émancipation ; car une telle rupture doit s'inscrire dans un véritable projet de société ; projet novateur et quasi "révolutionnaire".

Aux dernières élections au taux d’abstention de 45%, Tsipras n'a pas obtenu la majorité au parlement. De plus, il s'est engagé auprès de la Commission européenne sur des réformes qui vont saigner à blanc les Grecs à la grande satisfaction de ceux qui n’ont qu’un discours : « Il n'y a pas d'alternative ! »

 

-Espagne

 Les nouveaux partis, Podemos qui se situe entre le modèle Syriza, en Grèce et celui du mouvement Cinq étoiles de Beppe Grillo, en Italie et Ciudadanos, au centre droit, s'appuient sur un électorat urbain et jeune au niveau d'éducation relativement élevé, et pour lequel la question sociale et celle de la corruption sont au centre de ses préoccupations.

Si aux dernières élections espagnoles Podemos a mis en échec les deux formations (Parti populaire -PP, droite et le PSOE -parti socialiste) qui pilotaient une alternance politique aujourd'hui discréditée, ce parti anti-establishment est en chute sévère dans les sondages. Les récentes enquêtes ne le mettent plus qu’à 18% environ contre un record de plus de 28% en Janvier dernier.

C'est l'échec des partis sans alliés ni alliance. Un poids trop lourd à porter seul que la rupture !

En revanche, les indépendantistes remportent les élections régionales en Catalogne. La liste Junts Pel Si, principale coalition indépendantiste devra s'allier avec le petit parti sécessionniste de gauche radicale CUP pour gouverner et accéder à son vœu d'indépendance.

Quelle relation avec Ada Colau La maire Podemos issue des rangs des « indignés » fraichement élu à Barcelone ? L’avenir le dira.

 

- Italie

 Si Les élections régionales et municipales partielles de juin 2015 ont permis au Mouvement 5 étoiles (M5S), formation contestataire de Beppe Grillo, de réaliser un bon score, ce qui confirme son succès de 2013, faute d’aillés, il n’en demeure pas moins que c’est un oligarque soutenu par Bruxelles et l’Allemagne qui dirige le gouvernement italien : Matteo Renzie qui n’a qu’un seul programme : rassurer les marchés financiers en poursuivant l’entreprise de ses prédécesseurs de paupérisation de l’état et du monde du travail.

 

-Angleterre

 Nombreux sont ceux qui ont accueilli comme une victoire l’élection de Jeremy Corbyn à la tête du Parti travailliste alors que cette élection sera sans aucun doute responsable du fait que jamais plus le parti travailliste ne gagnera une élection générale car, il semblerait que l'heure ne soit pas à une radicalisation qui vous isole mais bien plutôt à la recherche de partenaires avec lesquels construire une majorité.

 

***

 

 Grèce, Espagne, Italie, Angleterre… échecs, succès partiels, leadership éphémère... aux Républicains des deux rives (droite et gauche), Jean-Pierre Chevènement a récemment proposé une rencontre sur un premier thème : « Europe et souveraineté ».

Ont été invités : Régis Debray, Michel Onfray, Alain Supiot, Arnaud Montebourg, Jacques Mézard, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan, Didier Boulaud.

Chevènement s’explique : « Le but est d’offrir à la France une alternative républicaine car seul le débat de fond fera bouger les lignes. »

 Ce que propose Chevènement ressemble fort à un Plan B d'ordre politique contre l’alternative dite immuable PS LR ou FN. Invité, Mélenchon refusera de participer à cette réunion car il n’a manifestement pas compris ceci : dans le contexte français, il faut dès maintenant commencer à réfléchir à une alliance avec les souverainistes gaullistes ; une alliance qui partirait de Dupont-Aignan - seul capable de "rapatrier" l’électorat populaire réfugié dans l’abstention et le FN (1) ; une alliance qui couvrirait tout le spectre de gauche - PC, parti de gauche -, jusqu'à son extrême - pourquoi pas ! - sans oublier Asselineau, les dissidents des Verts qui souhaitent vraiment faire de l'écologie et du PS, cette SFIO des années 2000 avec ses "Guy Mollet" que sont Fabius, Valls, Hollande, Taubira (2)... car c'est bel et bien d'une alliance patriotique et européenne qu'il s'agit ; une alliance libérée de l'axe américano-israélo-saoudien ; une alliance proche de la Chine, de l'Inde, de la Russie ; une alliance fraternelle (et respectueuse) avec l'Afrique et l'Amérique du Sud, tout en soutenant sans faille la cause palestinienne - et s'en donner réellement les moyens ! - et tout en reconnaissant à l'Iran un rôle majeur à un niveau régional et international ; sans oublier un retrait total de nos troupes et de nos agents de la Libye à l'Afghanistan, de l’Irak à la Syrie, dans une région plongée dans un chaos savamment organisé par l’axe précédemment cité. Chaos qui ne nous concerne pas. Aussi, que ceux qui ont allumé l’incendie l’éteigne.

 Précisons ceci : le mondialisme, notre ennemi mortel (et non la mondialisation qui relève de la technique et de la science) - le mondialisme donc, cette guerre contre l'Etat nation, l'Etat providence, les salaires, le droit du travail, la liberté d'information et d'expression - n'est ni de droite ni de gauche mais ailleurs : là où triomphe la maximisation du retour sur investissement du capital humain ; un être humain comme moyen et non comme fin.

 Nul doute : ce mondialisme-là nécessite une autre lecture de la scène politique française et une autre approche stratégique et tacticienne.

 

1 - Moins il y aura de gauche plus il y aura de l'extrême droite. La politique ayant le vide en horreur, le FN se remplit à mesure que l'offre politique disparaît ; idem pour l'abstention. La bonne nouvelle est la suivante : plus il y aura de politique moins il y aura d'abstention et de FN qui n'est que le parti du fantasme, de la colère et d'un désir de revanche d'une nature vengeresse.

2 - Né de la SFIO, le PS y est retourné sans bruit, sans tambour ni trompette, lentement mais sûrement. L'enfant de la SFIO aura tenu à peine 15 ans - disons : de 1969 à 1983.

Pour prolonger, cliquez : continuer de porter la crise au coeur du PS



7 réactions


  • howahkan Hotah 8 octobre 2015 17:42

    Salut..

    comment changer de paradigme sans rien savoir de ce qui est la base, l’origine de ce que l’on vit...

    je suis stupéfait, comme dans : ah c’est stupéfiant !!, stupéfait mais à aucun moment surpris donc de voir comme les humains se mettent tous hors jeux comme n’étant pas LE problème...ou alors les autres mais moi, non !!! comme si la société qui est là existât de par elle meme....comme le soleil etc..

    je vois pourquoi en profondeur car j’ai vu se révéler une partie très important du programme de la pensée analytique , pour des cheminements que je connais en partir , pensée analytique qui est hélas tout ce qui reste de nos capacités et qui de ce fait est le créateur de tous nos problemes et est TOTALEMENT incapable de les résoudre, encore hélas,

    dans cela il y a un avant la fuite de la souffrance mentale, et un après l’arrêt de la fuite de la souffrance mentale ..

    ça nous ramène directo chez Mr Bouddha ...

    dont je n’ai parcouru que les 4 nobles vérités vite fait parce que en gros cela parait de ce sujet avec un mot particulier de dukkha ,qui est plus large que souffrance...

    Ça ne nous rajeuni pas car c’était il y a 2500 ans environ et surtout cela montre que plus ça va moins rien ne change en profondeur, comme si on avait mis un frein à l’immobilisme...

     les autres capacités manquantes elles ont cette faculté de résoudre tous problemes avant tout non pratique mais vont aussi avoir une nette influence sur ces domaines..pas de nucléaire par exemple diront ces autres pensées..etc etc , c’est une partie de leur travail ne laissant surtout pas la pensée le faire..car le résultat on le voit sur cette planète........, mais si vous n’avez pas vu comme dans vivions assez du fonctionnement de vot’ propre programme qui se prends pour un humain vous ne pouvez pas saisir cela..

    ces autres capacités, tout comme les problemes non résolus et stockés à un niveau non atteignable par notre pensée qui n’est plus que superficielle, et oui on régresse globalement tout en de spécialisant uniquement dans les machines et rien d’autre...ces autres capacités émettent des signaux en général perçu uniquement lorsque qu’ils deviennent puissant et que l’on croit etre de la douleur mentale...ce qui y ressemble certes, mais ce sont des signaux des symptôme qui ont une deuxième qualité d’être aussi des catalyseurs a laisser libre ,cela implique de vivre cette pseudo douleur sans rien en attendre ni rien faire dans un premier temps ,cela dit vite fait sur le gaz..

    il faut voter nous dit l’auteur que je salue....j’aime plutôt ses articles en général,désolé de polluer..

    il n’y a aucun mépris la dedans, je dis un fait que je vois clairement,mais il est vrai que en ces temps de fin de règne ou la liberté d’expression « sarriette » ,thym et lavande à Dieudonné et pas mal d’autres et ou le mensonge est donc mis sur le meme pied que ce qui est factuel..le règne du grand n’importe quoi est là...

    la nouvelle Rome comme l’ancienne et comme la Grèce antique ,au cas ou vous ne le savez pas qui sont les deux piliers du siecle des lumieres qui se voit comme le nez au milieu de l’architecture très lourde et pompeuse de ces époques ,Rome et Athènes vont encore déguster bientôt..quand demeure inconnu bien sur...siecle des lumieres ( le correcteur d’orthographe avait choisit fumier à la place de lumière, c’est un signe smiley )qui reniait le pseudo moyen âge...car bien sur : on allait voir ce que on allait voir, la nature allait avoir à faire avec le génie humain....on a vu...

    la connaissance humaine allait transcender la vie...c’est un peu l’historie d’Adam et Eve bis repetita non ??

    et bien non, on a des gadgets partout si on aime ça c’est bien...là n’est pas la question c’ est celle des crimes des puissants...le pouvoir tue,intimide, torture ...

    Mais si « on » ne saisit pas que derriere Rome et Athènes d’hier et d’aujourd’hui il y a des humains malades d’eux mêmes avant tout ,alors tout va encore recommencer bien sur...sous une autre forme, je suppose que les pseudo élites ont en magasin autre chose bien sur....

    pas sur....leur mental semble si limité a grosses maison,grande voiture, partouzes démoniaques avec photo pour faire chanter même celui qui ne veut pas chanter.. etc ..pas de quoi faire frétiller la queue d’un gardon !!

    que dire du bon peuple lors, moi, toi, lui ..eux aussi si si.. ??

    on n’a jamais eu autant..un smicard ps top con aura voyagé énormément plus que le roi soleil,certes tout le monde n’habite pas Versailles ,mais je dois vous dire ceci,dans ma famille il y en a un qui a deux châteaux dont un de 32 pièces démarré au 12eme siecle ,un pour chaque maîtresse, c’est véridique...et bien c’est pas assez...comme pour nous tous comme pour la haut....notre cerveau est coincé sur la touche plus, normal ce qui nous reste est une calculatrice qui se prends pour un humain....

    mais alors Dupont-Aignant, chevenement et toute la bande du splendide y vont faire quoi ? je veux dire à part s’en mettre plein les fouilles en parasitant le vrai travail.. ??

     que veut le bon peuple ? la même chose que les élites pardi, sauf exception dont la masse n’est pas encore critique pour jouer le rôle qu’elle doit jouer sur l’écrasement de ce système ..par le ,changement avant tout de chacun ...car les pseudo élites c’est juste la partir du peuple qui a comme nous joué mais eux ont gagnés..

    fini la competition qui n’existe pas en fait, si vous ne comprenez pas cela passez à la maison on en parlera smiley, bonjours la coopération intégrale volontaire ...qui contrairement a ce que croient penser certains est la libération de tous talents personnels aussi en meme temps mais mais mais avec la priorité naturelle donnée au collectif uni..dans un collectif uni le voleur ne volera ps deux fois !!!!

    A ce stade il n’est pas impossible que les humains ne s’en sorte plus...j’ai vu que notre cerveau analytique ou pensée donne des signes de «  »désagencement «  »....mais je ne sais vraiment pas...

    la pensée humaine a enfin atteint sa limite...elle qui se voyait en dieu céleste va finir en hôpital psy...

    rien de perdu j’en ai fait 3 mois à l’armé car si tu veux pas apprendre à tuer t’es malade...ce fut un grand moment...

    bon c’est pas tout mais j’ai ma perfusion de calmant...

    vive la raie publique vive moi, toi aussi...meme eux, vive tout le monde donc..


  • howahkan Hotah 8 octobre 2015 17:55

    Sinon j’ai un paradigme...

    production et partage collectif des nécessités vitales par et pour tous selon capacités...sans competition ,avec art, logique, compassion(passion d’être ensemble) en paix etc

    problème : cela nécessite une ouverture au moins partielle de nos capacités qui ne marchent plus

    les politique qui ne savent rien faire de concret comme beaucoup de professions iront aux champs...pousser sur les chameaux....de leurs amis les saouds..

    etc..


  • soi même 9 octobre 2015 12:50

    Salut..

     ( comment changer de paradigme ) il n’y a pas de recette, il y a que des efforts à être adulte.

     .


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 9 octobre 2015 15:15


    L’échec - prévisible - de Tsipras en Grèce n’a pas servi d’exemple à Mélenchon et aux autres forces comparables d’Espagne, d’Italie, De Grande Bretagne...

     

    L’échec était prévisible parce que, pour renverser la situation d’un pays européen asservi à l’économisme mondialisé, il faut que ses habitants soient majoritairement convaincus de la nécessité d’une très rigoureuse austérité, alors que les fausses "extrêmes Gauches« ont fait, et continuent de faire, campagne »contre l’austérité".

     

    Bien sûr, l’austérité indispensable pour s’attaquer sérieusement à l’objectif colossal du renversement des forces dominantes n’est pas celle qu’exigent du peuple les banquiers et les gouvernants de la Droite partout au pouvoir réel. Elle devra être subie de manière inversement proportionnelle à la richesse individuelle, les plus démunis ne devant en aucun cas voir leur situation aggravée.

     

    Mais la mise en place de cette austérité, associée à la conquête démocratique du pouvoir central, comme fut celle de SYRISA en Grèce, mobilisera les forces gigantesques de ceux qui dominent actuellement partout - c’est-à-dire aussi dans les médias - en Europe et dans le monde, afin de faire échouer la révolution démocratique.

     

    C’est d’autant plus vrai que cette révolution devra intégrer comme une nécessité absolue la décroissance de la production et de la consommation, associée à une radicale redistribution, locale, nationale et planétaire des richesses naturelles et de celles qui sont produites par le travail des hommes.

     

    Notons au passage que le grand cinoche contre le réchauffement climatique de décembre n’aboutira, comme les précédents, qu’à des engagements dérisoires qui ne seront même pas tenus, puisqu’on constate dès maintenant que les seuls militants sérieux, sur le sujet, ne sont jamais invités à donner leur avis. 

     

    Jean-Pierre Chevènement est assurément l’un des politiciens les plus dignes de l’initiative qu’il propose. Mais le rassemblement qu’il veut réaliser est très hétéroclite. Il comprend bien des invités qui sont résolument engagés dans la politico-philosophie de l’économisme (dont le capitalisme est l’outil principal) et, osons ceci qui sera pris pour une énorme incongruité, il exclut stupidement le FN qui, quoi qu’on en dise, a fait avancer plus que d’autres vers l’objectif visé (j’oublie évidemment ici ceux qui, comme Uleski, voudraient que cet objectif soit principalement de "faire barrage au FN« durablement considéré, contre toute évidence, comme »un parti anti-républicain". Comme projet révolutionnaire de société, on peut et on doit trouver mieux. Là encore je crois Chevènement capable de le faire).



  • Serge ULESKI Serge ULESKI 10 octobre 2015 08:55

    On l’aura compris : une nouvelle alliance s’impose ; un travail de refondation du projet politique et des pratiques militantes aussi. En peu de mots : l’exigence d’un retour au Conseil National de la Résistance, cet organe qui dirigea et coordonna les différents mouvements de la Résistance intérieure française, de la presse, des syndicats et des membres de partis politiques hostiles au gouvernement de Vichy à partir de mi-1943 et qui conduira à un vaste programme de rénovation sociale à la Libération : retraite, sécurité sociale, nationalisation, indépendance de la presse...


  • Tzecoatl Gandalf 10 octobre 2015 15:46

    Le problème du fait politique, est qu’il est sectaire, conspirationniste et idéologue jusque dans l’échec.

    Donc, à part le dénoncer, toute nouvelle lubie n’incite pas à la confiance.

    Cependant, je reste persuadé que l’atténuation des différences sociales (par la technique, l’initiative, la redistribution, etc) est un facteur d’équilibre, du moins, si on sait apprécier les charmes d’une civilisation.


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