Apero Facebook... à la santé du Roi de France
Le Président Sarkozy - dont mort on verra qu’il aura été un autre Mitterrand ( pas Freddo, bien sûr, l’autre ! ) - a pris Duhamel et tout le PAF par surprise en se prononçant carrément POUR les Apéros Facebook.
Cet homme, que j’ai déjà comparé à un haïssable, mais génial joueur de Go, vient encore une fois de jouer avec maestria. Il est clair qu’aucune gouvernance, surtout en temps de crise économique et de frustration sociale, n’aime les attroupements autres que ceux qu’elle organise. A quoi vient de jouer Sarko ?
Bien sûr, il y a l’effet dérivé ludique - Kraft durch freude - et celui "à la Grand Charles" de prendre la tête d’un défilé qui s’ébranle. Il y a la lucidité de comprendre, surtout qu’on n’arrêtera pas facilement cette turbulence, mais le Maitre est aussi, sans doute, à faire habilement le plein des opposants... et à s’en servir
Quand il apparaîtra à la Gauche, dont la perspicacité est au mieux épisodique, que le Français moyen - l’archétypal, à bérêt et baguette, qu’elle voit dans ses rêves - veut BEAUCOUP qu’on mette fin à ce désordre des Facebookiens, présumés jeunes et éthyliques... la Gauche tombera dans le piège de réclamer des mesures d’ORDRE. À la demande populaire...
"Bien sûr" - va dire et faire le chat - Patte de velours, c’était que je croyais que vous aimiez... Puisque vous insistez, voici mes griffes... "
Paix dans les chaumières.. Mais si on envoie les CRS mater des milliers de jeunes qui se rassemblent pour prendre un pot en devisant de rien du tout, on aura bien le droit aussi, en passant, de dissoudre les rassemblements qui parlent de quoi que ce soit.
Rien me m’empêche de convier à un Apero Facebok, pour prendre un verre en discutant des facéties du pouvoir concernant les régimes de retraites, le chômage ou un emprunt national.
Il n’y a donc pas de rassemblements dont on ne pourra pas dire qu’il est "Facebook". Un buzz sur Internet, une douzaine d’agents provocateurs avec une bouteille de gnôle... et il n’y a plus qu’a donner l’assaut. Contre n’importe qui. Pour n’importe quoi. La totale.
Sarko attend que le peuple réclame un peu de répression.. ..Va-t-on le faire languir ? Il refusera la couronne trois fois, comme Cesar... puis se laissera convaincre de lui en donner beaucoup. Et Il n’y aura pas de Brutus...
Pierre JC Allard
8 réactions
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zelectron
26 mai 2010 11:57
Cependant Mitterrand malgré ses fautes avérées était un tant soit peu moins aveugle que le faiseur d’effets de manches d’aujourd’hui avec ses erreurs « abracadabradantesques ». Décidément le recrutement d’un président de la république française dans le collège des avocats...je ne dis pas ça pour vous cher JC.
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Furax
26 mai 2010 12:22
Bien vu JC Allard, comme d’hab !
La gauche réclame à cor et à cri l’interdiction et les coups de bâton !
Le bon peuple est scandalisé : des jeunes se rassemblent pour BOIRE !
Le bon peuple des supporters, ici, à Lille, supplie que l’on se hâte de construire, aux frais du contribuable un stade de quatre cent briques d’euros...
Celle qui interdit les apéros, l’inaugurera en grandes pompes faisons lui confiance. Les supporters ça vote bien, ça chante quand on leur demande et ça ne boit que de l’eau minérale .
Les supporters ça ne se révolte jamais ! -
Rik
26 mai 2010 13:54
C’est bien joué, mais de là à reconnaître de l’intelligence à la marionnette il ne faut pas exagérer.
Les maîtres de jeu secouent leurs pantins UMPS de tous bords pour proposer une illusion de divergence d’opinion.
De plus, dans le débat actuel, il ne pouvait s’y opposer : comment arrêter 20 000 personnes convergeant de nulle part vers un apéro géant ? Il était fatalement plus simple de passer pour celui qui autorise ces réunions publiques. Et le connaissant, cet accord cache d’autres bassesses à venir. -
Fergus
26 mai 2010 17:58
Bonjour, Pierre.
Sarkozy a peut-être bien joué ce coup là, mais il est encore trop tôt pour l’affirmer. Il faudrait, pour que son pari soit réussi, que ces apéros géants dégénèrent en incidents graves pour susciter un rejet massif de la part de la population. N’oublions pas que les Français se contrefichent de ce qui se passe chez le voisin. Chacun sa merde, en quelque sorte ! Or, les apéros géants ne sont organisés que dans quelques villes et une fois seulement, sauf à être pérennisés dans les années à venir. Le seront-ils avant que la mode en soit passée ? Pas sûr.
Et qui sait ? Peut-être pourrions-nous voir nos braves Français soutenir, contre toute attente, ces initiatives ludiques et quelque peu gauloises dans l’esprit. Un peu à l’image du peuple danois qui, naguère, défila à près de 30000 personnes sous les murs du Folketing (le parlement) pour soutenir les marginaux de la ville libre de Christiania et obtenir des autorités l’abandon du projet d’expulsion. Mais je rêve, le Danemark n’est évidemment pas la France, et le mot de tolérance y a un tout autre parfum...
Wait and see...
Salutations à tous. -
Pierre JC Allard
26 mai 2010 19:27
Merci à tous pour vos commentaires. Comme Rik le souligne, il vaut mieux consentir à ce qu’on ne peut empêcher... C’est pour ça que je m’étonne que Avox ait refusé de publier l’article bien gentil - pourtant largement approuvé par les modérateurs populaires - où ou je leur faisait part de l’expansion du site centpapiers où est si souvent publié tout de suite ce qui ne passe pas ici.
Pierre JC Allard -
Et hop !
27 mai 2010 11:06
Porter des jugements sur les « apero facebook » ne fait pas partie des attributions du Président de la République.
Il faudrait que M. Sarkozi commence à faire le travail pour lequel il est payé :« Titre II - Le Président de la République
Art. 5. - Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État.
Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités. »
Par contre, il pourrait donner avec pertinence son avis :
* sur la violation de la décision du Peuple français exprimée lors du Référendum sur la Constitution Giscard,
*prendre acte de ce que le Traité de Lisbonne, reprenant celui de Maastrich, interdit à la BCE et aux États de l’UE d’aider financièrement un autre État, et de s’immiscuer dans leur gestion.
* décider, par mesure de rigueur budgétaire, de diminuer son traitement et celui de ses ministres.
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Pierre JC Allard
27 mai 2010 15:25
@ Et Hop !
Et vlan... ! Partant de l’hypothèse, toutefois, qu’il ne le fera pas, où posez-vous votre prochaine pierre sur le go-ban ?