Au bistro de la Toile : « Eh alors ? ! »
- Loulle. Faut que je te parle.
- Je te suis tout ouïe, mon beau. C’est quoi ces airs de conspirateur ?
- Ben voilà, je préfère que ça reste discret entre nous.
- Victor ! Tu me prends pour qui ? Ça ne sortira pas du département et des départements limitrophes ! Alors accouche.
- Voilà. Je me présente à la présidence de « Buveurs sans frontières ». Alors j’ai une campagne à faire. Ça fait des frais tout ça. Il faut en payer des tournées. Et puis, il faut marquer bien…
- C’est vrai que tu ressembles plus à un chiapacan qu’à un candidat à une quelconque élection. Tiens, je vais faire un effort pour toi. Je t’ouvre une ligne de crédit de 45 euros chez Kiabi !
- Merci Loulle. Je reconnais bien là ton altruisme honnêtement combiné à ton sens des affaires. Mais je saurais te renvoyer l’ascenseur. Discrètement bien sûr. Si je deviens président de « Buveurs sans frontières », le lieu de réunion sera chez toi, dans ton rade ! Et des Buveurs sans frontières, ça lève bien le coude. C’est la fortune assurée pour toi, Loulle.
- Voilà une honnête transaction Victor. Tope là ! Et si quelqu’un trouve à redire, je lui répondrai, avec un doigt d’honneur : « Eh alors ? »
- On rigole Loulle, mais c’est comme ça que fait François « Filou » Fillon… Dis, tu as souvent offert des costards à des amis toi ? Moi, jamais, et je n’en ai jamais reçu.
- En plus, ce type exploite ses enfants d’une manière éhontée : il paraît qu’il récupérait 70 % des salaires que ces pauvres jeunes recevaient pour leurs compétences…
- Si c’est pas malheureux tout de même…
- Remarque, pour Filou Fillon, être mis en examen, c’est un bâton de maréchal. À l’Uhèmepet, c’est un signe de reconnaissance. Chichi, Juppé, Sarko, sans oublier les seconds couteaux parmi lesquels Balkany brille presque autant que feue Pasqua !
- L’avantage, c’est que s’ils ne sont pas élus, ils peuvent toujours ouvrir une quincaillerie avec toutes les casseroles qu’ils ont au cul ! Tout ça résulte de cette dérive de la république que sont les professionnels de la politique. La plupart des « zélus » sont entièrement coupés de la vie ordinaire. Ils grenouillent depuis leurs débuts dans la caste politique. Ils ne savent rien faire d’autre et donc s’accrochent à leur place comme les morbacks sur les aliboffis d’un moine. L’essentiel de leur action est de se faire réélire. Voilà pourquoi ils sont presque tous vent debout contre la loi sur le non-cumul des mandats. Une loi à mettre au crédit de François Normalou Hollande pour une fois. Le Parti Socialiste, comme son frère ennemi (encore que ? !) Les Républicains, c’est deux tiers de membres déjà élus et un tiers qui aspire à l’être ! Hors de ces deux grosses machines, point de salut pour qui veut faire de la politique un métier, alors que c’est une mission, quasiment un sacerdoce. On comprend dès lors les coups de frein violents et récurrents des caciques du parti qui ne veulent en aucune manière lâcher le fromage dont ils se gavent. Le PS, comme le PC regorgent de ces « notables », caciques locaux voire satrapes qui se croient élus de droit divin. Et ils ne veulent pas le lâcher le morceau ! La droite, protectrice de toutes les magouilles, est évidemment sur la même ligne.
- Voilà qui explique en partie le rejet de tous ces politiciens professionnels. Aux prochaines élections, les deux partis hégémoniques dont tu viens de parler ne seront vraisemblablement pas au second tour ! Dégagez ! On vous a assez vus…
- Mouais… Les autres valent-ils mieux ? L'un est un parti facho, l'autre le choix des banksters...
- Bon. Pour ce dont tu m’as causé, Victor. C’est d’accord. Je te paierais même une paire d’espadrilles de grande marque, made in Pays basque ! À la nôtre.
- Au fait, Loulle, il vient de sortir le dernier livre sorti des boyaux enfiévrés de ma tête. Clique sur l’image en-dessous et tu en sauras plus. À la nôtre !