samedi 19 novembre 2016 - par Gérard Luçon

Au numéro 20-17 de l’impasse Mélenchon

Je sais, je vais faire grincer ceux qui, ayant de belles dents bien longues, caressent l’espoir de coaguler autour d’eux les sans-dents, les déçus, ceux qui se serrent la ceinture au 15 de chaque mois, ceux qui pourraient revenir de leur voyage vers le Front National ou vers l’abstentionnisme, mais tant pis !

Acte I : les signatures et la position du PCF

La consigne a été donnée « urbi et orbi », Mélenchon ne doit pas obtenir ses 500 signatures, pour cela on a même créé des candidats leurre tels Hamon, Montebourg, ainsi que tous ces représentants de partis-croupions qui, bizarrement, obtiennent plus facilement 500 signatures que 500 votes aux élections … le but est simple, il faut diviser la « vraie » gauche en diluant les signatures, si cela fonctionne alors le PS tentera un ralliement autour de « son » candidat.

Le PCF connait Mélenchon, il l’a soutenu officiellement en 2012 et a avalé la couleuvre de la reddition sans conditions au second tour des présidentielles. Cette fois le PCF est dans l’expectative avec des choix qui de toute manière sont à double tranchant ; aller seul au « combat » c’est risquer de se retrouver isolé aux législatives et ne pas avoir ses frais de campagne remboursés, y aller avec le PS et sa cohorte de gens de droite c’est risquer de faire grossir l’électorat du FN et les abstentions, y aller avec les fameux insoumis qui exigent un ralliement sans conditions c’est répéter l’erreur de 2012. D’ailleurs l’électorat mélenchonniste s’exprime sur les réseaux sociaux avec une telle haine des communistes que je doute qu’il y aura un bon fonctionnement de la fameuse « discipline du Parti ».

Acte II : les 2 tours

Si Mélenchon obtient ses signatures il sera pratiquement certain d’être devant le PS. Peut-il s’allier avec ce parti et avec le PCF pour devenir le candidat unique ? Techniquement oui, mais ce serait suicidaire vis-à-vis de ses troupes autoproclamées « les insoumis ». Le suicide du Parti Socialiste est quasiment acté grâce à la politique menée depuis 2012 par Hollande et sa clique. Apparemment et dans l’hypothèse « présence de Mélenchon », nous aurons en tête au soir du 1er tour celui-ci, le FN et le candidat de la droite, mais dans quel ordre ?

On peut espérer que Sarkozy ne soit pas présent si la Justice française décide de sortir de sa torpeur et s’occupe sérieusement de lui ; restent alors Juppé et Fillon, les deux présentant une politique sociale plus destructrice que le programme du FN. Juppé qui continue à soutenir que c’était bien de mettre la Libye à feu et à sang, Fillon qui oublie de préciser que son programme de suppression de 500.000 postes de fonctionnaire est directement à lier à une augmentation identique du nombre de chômeurs. Deux sacrés gabarits, ces deux-là !!!

L’hypothèse la plus probable au soir du 1er tour est le FN en première place et les républicains en second … et dans ce cas que fait Mélenchon ??? Désistement républicain comme l’a fait le PS, son parti d’alors, en 2002 ou bien retrait pur et simple ?

L’autre hypothèse est le FN en 1ère place et Mélenchon en deuxième, et là ça va « swinguer » ! Comment récupérer des voix des autres candidats et éviter que les électeurs des républicains aillent vers le FN sans abandonner un certain nombre des engagements et principes de son programme ? On risque de voir nos « insoumis » devenir les « uns soumis » et les autres abstentionnistes.

Enfin, j’écris ceci, mais c’est dans l’hypothèse où les élections auront lieu, ce qui ne me semble plus être une certitude étant donné la dérive franquiste de Valss !




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