vendredi 4 octobre 2019 - par Robert Bibeau

Autopsie du mouvement des Gilets Jaunes

 

 Nous aborderons tous les aspects de la révolte des Gilets jaunes en mettant l’accent sur la vision et l'action de la classe prolétarienne, distinguant ses attitudes, son comportement et ses activités de ceux de la classe petite-bourgeoise très active dans ce mouvement populiste qui, finalement, ne se sera jamais transformé en mouvement d’insurrection populaire. Notre objectif n'est pas de relater, de décrire ou de présenter les évènements (…) Notre objectif est de tirer des enseignements...

 

Préface

 Nous aborderons tous les aspects de la révolte des Gilets jaunes en mettant l’accent sur la vision et l'action de la classe prolétarienne, distinguant ses attitudes, son comportement et ses activités de ceux de la classe petite-bourgeoise très active dans ce mouvement populiste qui, finalement, ne se sera jamais transformé en mouvement d’insurrection populaire. Notre objectif n'est pas de relater, de décrire ou de présenter les évènements (…) Notre objectif est de tirer des enseignements de ce mouvement innovant, enseignements que la classe prolétarienne conservera comme enrichissement de sa conscience de classe et comme apprentissages à réutiliser lors des prochaines manches de cette guerre à terminer entre le salariat prolétarisé et le grand capital financiarisé.

 

La révolte des Gilets jaunes le démontre : l’économie est le fondement et le ferment de tout mouvement social. Cette vision de l’économie politique et de la réalité sociale a été combattue par les intellectuels de gauche comme de droite empêtrés dans leurs analyses superficielles de la conjoncture politique, diplomatique, médiatique, idéologique, sociologique et militaire. 

 

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La crise économique du capitalisme a donné naissance à de nombreux mouvements de révolte sociale, notamment au Québec (Carré rouge), en Tunisie et en Égypte (Printemps arabe), en Argentine (Piqueteros), en Grèce (contre la Troïka), en Afrique du Sud (grèves des mineurs), en Iran, en Italie (Cinq Étoiles), en Haïti (grève générale), au Venezuela, en Algérie (dégage Bouteflika) et en France (Gilet jaune), pour n’en citer que quelques-uns. Le Mouvement des Gilets jaunes présente, dans un contexte économique spécifique, plusieurs des caractéristiques sociologiques, politiques et idéologiques que l’on retrouve éparses dans l’un ou dans l’autre de ces mouvements (…) Lénine écrivait ceci, à propos de la Révolution : « La révolution socialiste en Europe ne peut pas être autre chose que l'explosion de la lutte de masse des opprimés et des mécontents de toute espèce. Des éléments de la petite bourgeoisie et des ouvriers arriérés y participeront inévitablement - sans cette participation, la lutte de masse n'est pas possible, aucune révolution n'est possible - et, tout aussi inévitablement (…) »

 

Lénine avait raison, la révolte populiste spontanée, disparate, discordante, et à première vue désorientée, sera le fait de classes et de fractions de classes, que l’éventuelle hégémonie de la classe prolétarienne sur le Mouvement permettra de transformer en insurrection populaire, puis en révolution prolétarienne, encore faudra-t-il que les conditions objectives et subjectives soient à maturité. (…)

 

Dix caractéristiques marquantes

 

Le Mouvement des Gilets jaunes a pris des formes inédites qui s’expliquent, pour une partie, par l’évolution de sa composition de classe. Nous y reviendrons. Nous identifions dix caractéristiques, souvent présentes dans les différents mouvements et soulèvements populaires : 

Mouvement de révolte populiste spontané, inorganisé et cohérent ;

  • Forte implication du prolétariat et de la petite bourgeoisie ;
  • Rejet de l’appareil d’État et de ses appendices, syndicats, ONG ;
  • Scepticisme vis-à-vis des partis de gauche et de droite ; (…)

Composition de classe du Mouvement

 Le groupe Robin Goodfellow a présenté un portrait de la composition sociale du mouvement. Ils écrivent : « Le mouvement des gilets jaunes a commencé à l’initiative de représentants de la petite bourgeoisie (classe moyenne) des régions dites « périurbaines » passionnés d’automobile ! La classe moyenne, au sens marxiste du terme, prédomine dans la direction du mouvement. Il en va de même, et c’est bien plus important, de l’alignement politique. Au-delà de la composition sociale de la direction du mouvement, le prolétariat se place sous la direction politique de la petite bourgeoise au sens générique du terme (classe moyenne et petite bourgeoisie capitaliste) [...] »

 Les dix caractéristiques ont été source de frictions et de tensions entre les militants issus de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie et ceux originaires de la classe ouvrière et du prolétariat, attestant de la vitalité et de l’ancrage populaire de ce mouvement spontané. Par ces luttes internes, chaque classe témoignait de ses origines sociales, de ses expériences et de ses tactiques de lutte, de ses revendications, de ses intérêts et de l’objectif stratégique ultime de son combat. Par leur engagement la moyenne bourgeoisie et les petits-bourgeois protestaient contre le sort qui leur est réservé sous la crise économique du capitalisme. Bourgeoisie et petite-bourgeoisie ne cherchaient nullement à déboulonner le système capitaliste, mais plutôt à utiliser la révolte des prolétaires (chair-à-manifester, chair à patron, chair-à-voter, avant d’être chair à canon) pour secouer le système économicopolitique (…) On peut caractériser l’engagement de la bourgeoisie comme un effort pour réformer le système capitaliste et ainsi le consolider. Le ras-le-bol de la bourgeoisie française marquait sa révolte inconsciente contre les lois économiques du mode de production, exprimé par de futiles efforts pour faire tourner à l'envers les lois de la valorisation, de l’accumulation et de la concentration du capital. Pour chacune des caractéristiques que nous avons énumérées, la position de la petite-bourgeoisie militante évolua dans le sens du compromis et des accommodements (…) (voir les 42 revendications en annexe).

 Le prolétariat engagé dans le mouvement ne partageait pas les mêmes expériences de lutte ni ne poursuivait les mêmes objectifs tactiques et stratégiques que la bourgeoisie en révolte. Par ses revendications le salariat réclamait la valorisation de la force de travail : hausse des salaires, du SMIC, indexation des retraites, fin du travail détaché, davantage de CDI et des baisses d’impôts pour maintenir le pouvoir d’achat et la valeur marchande de la force de travail, soit une diminution de la portion du surtravail expropriée et la réduction de l’accumulation de la plus-value. Autant de revendications visant la revalorisation de la force de travail et le maintien du pouvoir d’achat. (…)

 Cette dichotomie entre la petite bourgeoisie et le prolétariat s’est manifestée non seulement au niveau des revendications, mais aussi au niveau des actions. La petite-bourgeoisie privilégiait les actions percutantes, mais sans grandes conséquences sur l’économie et les profits, telles que les manifestations-parades, ponctuées de « casses » urbaines futiles, les pétitions inutiles, les poursuites judiciaires ridicules, l’appel dérisoire aux institutions internationales, les conférences de presse, les appels à la mythique « opinion publique » et aux médias dont ils avaient pourtant tellement à se plaindre. Les Gilets jaunes prolétariens, quant à eux, privilégiaient le blocage des rondpoints, la fermeture des ports, l’arrêt du transport des marchandises et des salariés, la grève générale et la paralysie de l’économie..

 

Apolitisme et conscience de classe

 

Les intellectuels bourgeois ont dit des Gilets jaunes qu’ils étaient apolitiques du fait de leur refus de se laisser brider, enrégimenter et instrumentaliser par les vieilles formations politiques bourgeoises de gauche comme de droite. Par leur refus d'être instrumentalisés, les Gilets jaunes ont amorcé une nouvelle voie politique : la voie prolétarienne d’action n’ayant rien en commun avec la gauche classique organisée en groupuscules sectaires et dogmatiques. (…) Le soulèvement populiste – prélude à l’insurrection populaire ; prologue à la révolution prolétarienne – ne s’ordonne pas. Notre tâche révolutionnaire n’est pas d’amorcer (…)

 

Conscience de classe prolétarienne

 

À propos de la conscience de classe et de son incidence sur le mouvement populaire spontané, Kropotkine écrit ceci à la suite de la Révolution russe de 1918 : « La révolution que nous avons vécue est la somme totale, non pas des efforts individuels séparés, mais c’est un phénomène naturel, indépendant de la volonté humaine, similaire à un de ces typhons qui se lève soudainement sur les côtes de l’Asie orientale. Des milliers de causes, parmi lesquelles le travail d’individus séparés et même de parties entières n’ont été que des grains de sable, chaque petit souffle de vent local …. » La conscience de classe révolutionnaire n’est pas apportée de l’extérieur, mais elle jaillit au sein même de la classe en révolte. La révolte de classe est intrinsèque à l’existence même de la classe dans ses contradictions et sa lutte contre la nature pour lui arracher ressources, moyens de production et biens de consommation, et dans son combat social inévitable contre la classe capitaliste exploiteuse, qui, elle aussi, mène son combat contre la nature et contre la classe prolétarienne afin de la forcer à valoriser le capital, et ainsi assurer l'accumulation capitaliste et la reproduction de l’espèce humaine (…)

 

Réformisme ou révolution, socialisme ou communisme ?

 

Au XXIe siècle, ce que la gauche appelle la « Révolution socialiste » est un anachronisme des siècles derniers (XIXe et XXe siècles), l’époque héroïque des mouvements syndicaux progressistes et des organisations politiques de la gauche réformiste et revendicatrice, qui a eu pour mission historique d’arracher des concessions démocratiques, des réformes sociales, de meilleures conditions d’exploitation de la force de travail et la décolonisation des populations vivant sous l’oppression du féodalisme et des puissances colonialistes, afin de les faire accéder au capitalisme. Pour les salariés, les limites de ces conquêtes sont aujourd’hui atteintes, tout comme sont atteintes les limites économiques et géographiques de l’expansion du mode de production capitaliste (…) Sous le mode de production capitaliste, la guerre de classe se résume à ceci : chaque classe sociale se bat pour accroitre sa portion de la valeur produite par la force de travail salarié, génératrice de plus-value. (…)

 

Ce faisant, le grand capital accapare une part grandissante des budgets de l’État, au détriment du petit capital national, grevant ainsi les marchés qui dépendent des clientèles populaires aux allocations sociales compressées par les politiques d’austérité. Et ainsi va la spirale infernale du capital en débandade. (…) Au commencement d’un mouvement de résistance contre les agressions du capital et de son État, il est normal que la petite-bourgeoisie et le prolétariat à travers ou par-delà leurs organisations de collaboration de classe (syndicats subventionnés, ONG stipendiées, partis et organisations politiques électoralistes) organisent la résistance selon des principes et des méthodes de combat éculés : manifestations de types processions, jérémiades, gesticulations et pétitions bidon, votations de « protestation », jusqu’à ce que les manifestants du weekend se rendent compte de l’inefficacité de leurs actions, car elles ne pénalisent que la populace et la bourgeoisie marchande. (…) Néanmoins, le 10 décembre, le gouvernement, par ses minimes concessions, a brisé le « Front uni » de la moyenne bourgeoisie, de la petite bourgeoisie et du prolétariat. Aussitôt, le petit capital national s’est retiré de l’alliance de front uni réformiste comme nous l’avions subodoré. (…)

 

Le premier échec est advenu à l’Acte I, au moment où l'on substitua à la paralysie de l’économie et à l’occupation des rondpoints barricadés, les manifestations-processions ponctuées de casses urbaines. Ces quelques places municipales (Paris, Toulouse, Marseille, Bordeaux, Nice, Lyon, Lille, Rouen) se révélèrent le cimetière des regroupements militants où la flicaille put verbaliser et arrêter les plus engagés. Le pire n’étant pas dans ce charivari de la petite bourgeoisie et de son « Black bloc » (…)

 

Le deuxième échec survint quand les bureaucrates syndicaux proposèrent un simulacre de grève générale encadrée et organisée pour liquider toute grève insurrectionnelle. Le prolétariat ne se mobilisa pas autour de cet appel sachant par expérience que ces agiotages syndicaux mènent toujours à la défaite. (…) la gauche éclectique qui y verront des mesures « liberticides » (toujours cette mystique petite-bourgeoise de la démocratie et de la liberté sous l’esclavage salarié) et qui ergoteront sur les façons de faire perdurer ces actions de prosternation. (…)

 

L’organisation révolutionnaire : fruit de la révolution

 

L'évolution du Mouvement nous renseigne sur cette orientation inédite, illustrée par le rejet radical de l’appareil d’État, de ses appendices organisationnels syndicaux, ONG et partis politiques. De l’expérience des gilets jaunes il faut déduire que le soulèvement populiste spontané sera pris en charge par le prolétariat révolutionnaire, cette « avant-garde » qui aura germé dans le giron de la guerre de classe prolongée. (…) le parti révolutionnaire de classe ne préexiste pas au mouvement révolutionnaire, il surgit spontanément comme la cristallisation d’une lente fermentation des divers groupes et associations militantes. L’action insurrectionnelle transformera le mouvement populiste spontané en une insurrection populaire organisée, visant non plus à réformer, mais à détruire le système, son appareil d'État bourgeois, et à renverser le mode de production capitaliste, pour appeler à la construction du nouveau mode de production communiste prolétarien. (…)

 

La conscience de la classe révolutionnaire, ainsi que ses organisations révolutionnaires, ne sont pas des éléments préconstitués, enfermés dans un cocon qu'il suffirait d'extirper. La conscience de classe ne peut être apportée de l’extérieur de la classe comme une vérité révélée – cette conception thomiste relève de la mystique religieuse. La conscience de classe est un construit – une production de classe, au même titre qu’une œuvre d’art, un objet à la fois concret (l’idée matérialisée dans un projet de société en progrès) et abstrait (les rapports sociaux de production) issu de l’activité de la classe aspirant à l’émancipation, non pas comme un désir mystique mais comme une nécessité impérative (…) la dictature du prolétariat n’est pas une loi d’airain qu’impose une organisation centralisée sur la classe révolutionnaire spontanée et sur la société transformée en goulag social. (…)

 

À l’étape révolutionnaire du mouvement, la spontanéité s’estompe, le niveau de conscience de la classe murit, puis s'affermit dans et par le processus révolutionnaire, favorisant ainsi la consolidation du projet révolutionnaire global. De ceci, il découle que l’insurrection populaire n’est pas la Révolution prolétarienne, elle en est la prémisse nécessaire à la fois objective et subjective. La Commune fut un coup de tonnerre – un défi – que la classe prolétarienne parisienne, encore embryonnaire, lança au pouvoir étatique bourgeois en pleine expansion. L’immaturité évidente des conditions objectives et subjectives de la révolution prolétarienne mondiale entraina la défaite inévitable de cette insurrection populaire. (…) 

 

 

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25 réactions


  • lautrecote 4 octobre 2019 13:18

    Pub !


  •  Adibou Adibou 4 octobre 2019 13:27

    Encore de la pub ! smiley


  • Attila Attila 4 octobre 2019 16:11

    On ne peut qu’être d’accord sur le principe de " tirer des enseignements de ce mouvement innovant, enseignements que la classe prolétarienne conservera comme enrichissement de sa conscience de classe et comme apprentissages à réutiliser lors des prochaines manches de cette guerre à terminer . . . « 

    Il faut tout d’abord distinguer le mouvement des Gilets Jaunes du début qui protestait contre les taxes sur le gasoil et les dernières manifestation qui ont rejoint la »lutte pour le climat«  : clairement, ce n’est plus un thème de revendication des GJ du début, c’est même l’opposé.

    Cela montre que le mouvement des GJ s’est laissé infiltrer par les gogochons.

    .

    La tactique de venir défiler chaque semaine a déjà été expérimentée par Philippe Martinez de la CGT lors de la »loi Tavail".

    Résultat : zéro ! Et après le constat d’échec, Martinez voulait encore continuer. On ne change pas une équipe qui perd.

    .

    Etc. Qui voudrait relancer une nouvelle protestation collective serait avisé de prendre en compte également les enseignements à tirer des mouvements de contestation récents :

    La manif pour tous.

    La place Maïdan

    La loi Travail

    Les Bonnets Rouges.

    .


    • Robert Bibeau Robert Bibeau 4 octobre 2019 19:10

      @Attila

      Merci pour cette intervention pertinente et perspicace. 

      En effet, les promenades-incantatoires du dimanche sont l’indices évident que le mouvement est MORT et qu’il a été trépassé par la petite-bourgeoisie  de gauche et de droite  

      l est impératif de faire le bilan des différents mouvements populaires récents afin de fourbir ses armes pour le grand dérangement à venir 

      Pour ce faire IL faut lire tout le volume qui fait 190 pages  cihaut n’étant qu’un avant-gut de la PRÉFACE 

      Merci pour votre post 

      Robert Bibeau http://www.les7duquebec.com


    • Le421... Refuznik !! Le421 5 octobre 2019 09:19

      @Attila

      Cela montre que le mouvement des GJ s’est laissé infiltrer par les gogochons.

      Ah ??
      Bizarre.
      J’y étais dès le début, j’ai rien infiltré du tout, et je n’étais vraiment pas le seul, comment vous dites, gogochon...
      J’avais à choisir avec facho.
      Et mon père était résistant communiste en 42.
      J’ai de l’hérédité.
      Refaites l’histoire comme vous voudrez, mais Berlin en 45, c’était pas Doha en 2015...


    • Attila Attila 5 octobre 2019 09:49

      @Le421
      « Et mon père était résistant communiste en 42 »
      Ben justement, les communistes et la CGT étaient contre la construction de l’Union Européenne :
      Jean Duret, économiste à la CGT, explique les dangers de l’UE dès 1956
      .
      Gilets Jaunes rejoignent la manif pour le climat

      .


    • Attila Attila 5 octobre 2019 11:06

      @Attila
      Après les plus grosses erreurs à éviter, il faut aussi prendre en compte les aspects positifs. Avant les Gilets Jaunes, nous sommes un certain nombre a avoir essayé de créer des actions collectives, cela fonctionnait au siècle dernier. Mais depuis quelques temps, il était devenu impossible de faire bouger les gens, même pour des revendications qui les touchaient directement. L’apparition du mouvement des Gilets Jaunes a été un soulagement : ouf !, les français sont encore capables de se révolter.
      L’occupation des rond-points est une bonne trouvaille, cela donne de la visibilité au mouvement. Il restait à en ajuster les modalités .

      .


    • foufouille foufouille 5 octobre 2019 13:54

      @Le421

      Tu es un surhomme avec ta résistance héréditaire.


  • Paul Leleu 4 octobre 2019 23:53

    personnellement je n’y ai pas cru... dès la première ou la deuxième semaine les « gilets jaunes » sont allés à Paris... rue du Fbg St Honoré, où ils ont été bloqués -sans surprise- par les CRS...

    pendant des décennies on a enseigné au peuple cette idée qu’on pouvait faire une révolte avec des roses... chacun y allant dans son coin, « vient comme tu es », « come as you are », sans les « méchants chefs » et les « vilains partis »... et pourquoi pas en dansant le rock ou la samba et en fumant des pétards... sauf que quand les joyeux drilles se sont retrouvés face à un simple cordon de CRS, ben c’était terminé... Bob Marley et Mick Jager étaient rentrés à la maison !! Après, ils ont fait chier le peuple le samedi avec des airs de Che Gevara du dimanche... mais ils allaient tous travailler comme des dindes le lundi matin...

    Régis Debray a résumé d’une phrase : « le premier bien d’un révolutionnaire n’est pas sa vie »... position fondamentalement anti-individualiste... mais cela nécessite le partage réel de valeurs, de dignité, de sentiments communs. L’idée de réciprocité, forcément surplombante pour l’individu. Car on ne se sacrifie pas pour le « pouvoir d’achat » de son voisin. « Ni Dieu ni Maitre » ne porte rien, pas plus que « Macron pédé » et autres noms d’oiseaux. Cette grossièreté ne mène pas à la lutte ni à la victoire, mais aux danses du ventre et à la défaite. Mais c’est toute une culture à revoir. Que personne ne veut revoir. On s’imagine qu’il est possible d’être indigne ET d’être libre (« en même temps ! »)


  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 5 octobre 2019 03:08

    Autopsie ? plutôt une biopsie .. faite avec un manche de pelle .. à tartes .. ou le vieux tire-pied de feu tonton Vladimir Illitch

    Le mécontentement fondamental, radical, sans équivalent historique, qui s’est incarné dans « les gilets jaunes » connaîtra mille métamorphoses mais n’est pas susceptible de disparaître ..

    Les riches détruisent la planète. .. ça leur sera compté. En plus, y rendent Proprol con (qui commence à s’en apercevoir ..)

    Attendez le 21 janvier prochain .. l’OCE va vous étonner Robert .. OCE, vous rappellerez ? 


  • Le421... Refuznik !! Le421 5 octobre 2019 09:14

    Scepticisme vis à vis des partis de gauche et de droite ?

    Donc, pro-Macron, si je comprends bien.

    A moins que le mouvement ne soit souterrain ou aérien...

    Pourtant, le RN a tout tenté pour racoler le mouvement, ce qui est assez paradoxal si on analyse le comportement de la police vis à vis des gilets jaunes.

    Un autre paradoxe vu sur les manifs, des RN qui réclamaient le retour de l’ISF. Pas sûr que MLP y soit favorable...Ceci dit, la logique et la réflexion ne sont pas les deux mamelles de l’extrême droite.


  • velosolex velosolex 5 octobre 2019 09:38

    Faut tout de même une bonne paire de jumelles pour voir du canada sur les ronds points français…..Beaucoup de choses seraient à dire sur ce texte que j’ai parcouru en diagonale, mais je me suis demandé si l’auteur avait pas pris le giratoire à l’envers. « .. qui, finalement, ne se sera jamais transformé en mouvement d’insurrection populaire. C’est une plaisanterie. Quand commence alors le mouvement dit d’essence populaire ? A combien de yeux crevés, un indice de l’affolement de l’état…..Celui ci est. Inédit en fait depuis 68, a été spontané, et très difficile à circonscrire, tant il a brassé de gens différents, loin du portrait robot » bas du front provincial", que le gouvernement, dés le début, a tenté de médiatiser...L’auteur procède par clivage, entre bobos, et prolos, tentant de dégager un sens révolutionnaire. Ors c’est avant tout la notion d’injustice et d’absurde, qui a dicté ses acteurs. Sur fond abyssal de creusement des inégalités, ce sont les gens souffrant le plus qui se voient accablés, et pressurés, à travers cette fumeuse taxe carbone, pour lancer la dynamique. Hypocrisie et opportunisme du gouvernement, utilisant l’écologie à géométrie variable, pour taxer davantage la désertification, au lieu de l’aider. Cela rappelait la révolte des bonnets rouges sous louis quatorze. Le mouvement est loin d’être terminé, car les raisons qui l’ont développé sont toujours présentes.



  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 5 octobre 2019 10:23

    Dernière heure : Adbusters lance une OPA sur les GJ

    www.adbusters.org .. sur lequel Robert n’a aucune idée ..

    Bonne journée


  • Spartacus Lequidam Spartacus 5 octobre 2019 11:36

    Faire une analyse sur les « gilets jaunes » sans une seule fois aborder le mot « taxes » est une vaste fumisterie..

    Quelle clownerie ! Grotesque.

    Les gilets jaunes ont étés récupérés par ceux qui vivent des taxes et pour et les revendications premières ont étés détournées par les gauchistes...

    Bref un compte rendu d’intellos dans le fantasme d’une société utopique qui sont arrivés après la bataille, et ont vécu ou vivent de la gamelle de l’état dans l’enseignement qui essayent de récupérer un mouvement en essayant d’y glisser leurs délires Marxistes.

    L’enseignement, cette dernière réserve d’indiens frustrés du capitalisme de profs qui ont choisit le « petit » confort et qui pour justifier leur haine de la réussite des autres qui n’ont pas fait leurs choix, invoques, les pauvres, la nature ou ici les gilets jaunes qu’ils ne sont pas pour justifier leur envie intello de tuer tous les plus riches que eux tellement ils sont jaloux.


    • Robert Bibeau Robert Bibeau 5 octobre 2019 15:32

      @Spartacus

      Mon pauvre Troll Spartacus  Tu as ci-haut un petit 5 pages d’une PRÉFACE qui en contient 17 et d’un livre qui en présente 190 pages. 

      Avant de devenir hystérique tu devrais lire l’ensemble de l’ouvrage où nous traitons de la question des taxes surtaxes infligées à la populace en révolte.

      Merci de ton intérêt pour notre oeuvre 

      Robert Bibeau http://www.les7duquebec.com 


    • Spartacus Lequidam Spartacus 6 octobre 2019 22:36

      @Robert Bibeau
      Mon pauv’ bolchévique !
      C’est même pas crédible...


  • symbiosis symbiosis 5 octobre 2019 12:58

    Peu importe que le mouvement des Gilets Jaunes soit mort, c’est peu-être même salutaire. Ce qui importe est ce qui va suivre, car le XXI° siècle ne fait que commencer et la révolte des peuples, face à la ploutocratie qui c’est emparée du pouvoir, aussi.

    Et à ce titre je crois qu’il sera beaucoup plus instructif de lire le livre de Peter Gelderloos, « Comment la non-violence protège l’État » .


    • Robert Bibeau Robert Bibeau 5 octobre 2019 15:36

      @symbiosis

      TU as parfaitement raison SYMBIO 

      Effectivement c’est l’un des messages de notre ouvrage  Les Gilets Jaunes sont le premier acte glorieux d’une pièce que notre classe sociale pourrait bien gagnée à condition de tirer les enseignements de cette première ronde 

      Merci pour ton post sauf que OUI au livre de Gelderloos et oui au livre de Bibeau-Mesloub ( smiley


    • symbiosis symbiosis 5 octobre 2019 15:48

      @Robert Bibeau


  • alinea alinea 5 octobre 2019 16:17

    D’accord avec Montagnais : l’autopsie, faut pas déconner.

    mais voyez-vous,( depuis outre Atlantique apparemment !) les GJ, qu’ils soient chômeurs, retraités, travailleurs précaires ont conscience que nous ne sommes pas majoritaires, ont conscience d’avoir plein de choses à apprendre, ce qui fait que, pour l’instant, on garde la visibilité ( puisque tout le monde s’évertue à dire qu’on est mort) et on échange, on s’instruit, on s’entraide, on crée des réseaux, on s’organise : un plein temps pour ceux qui ne travaillent pas ou plus !

    On a bien conscience qu’on ne virera pas macron, ses sbires et ses proxénètes d’un coup de cuiller à pot.

    Alors votre petite analyse sur canevas authentique révolutionnaire patenté, il me semble tout simplement à côté de la plaque !

    Le GJ jouent avec le temps qu’ils mettent de leur côté : rendez-vous, printemps 2021.


    • Robert Bibeau Robert Bibeau 6 octobre 2019 17:38

      @alinea

      Je suis extrêmement heureux de le lire : Les GJ développent leur organisation leur révolte leur solidarité à travers les parades dominicales BRAV que je dis 

      Et j’espère qu’ils sauront se révolter farouchement contre les attaques croisées contre l’assurance emploi et contre les régimes de retraite.

      ET DITES Pour mieux préparer ces reprises de la révolte via le blocage de l’économie et la grève générale cette fois  pourquoi ne pas lire ce livre bilan qui tente de marquer les bons coups et stigmatiser les mauvais coups du premier mouvement spontané…

      Merci pour votre post monsieur

      Robert Bibeau 


    • alinea alinea 6 octobre 2019 23:04

      @Robert Bibeau
      ce livre bilan ? il y en a tant !
      c’est fou ce qu’ils font causer, filmer, écrire, les GJ !
      Ils ne sont pas aimés des syndicalistes, en tout cas pas assez pour que ceux—ci fusionnent ; à eux tout seuls, ils ne ( nous, !) peuvent faire grève générale : les prolétaires ne sont pas jaunes sur le dos. Ce sont les marginaux, les retraités longuement militants mais avec un tempérament spécial ; le NPA classique n’aime pas le gilet jaune, car il ne faut pas oublier qu’au début, il y en avait qui votaient le Pen !
      les GJ n’ont pas la vérité révélée, comme tous les dogmatiques qui sont tombés dedans quand ils étaient petits !! Moi ça me plaît, ça me va, et on avancera,malgré vous.


  • Nathalie 6 octobre 2019 00:48

    les gilets jaunes ne servent à rien et qui sont soutenus par les faux dissidents. C’est un mouvement téléguidé par les américains, les russes et Israel. Ils sont soutenus par Trump, Steeve Bannon et Poutine. Leurs représentants sont généralement d’extreme droite ou des grands bourgeois comme Thierry Paul Valette ou Juan Branco (qui était aussi avocat du faux dissident Julian Assange qui divulguait des infos crypto sionistes comme ER). A quoi ont servi les gilets jaunes ? Ça a permis de regrouper tous les gens contre le gouvernement pour les punir, les brutaliser, les estropier, les arreter et leur faire perdre leur travail.

    C’est grace à quelques meneurs que les gilets jaunes se font mener à l’abattoir et ils n’empechent ni la baisse des allocations chomage ni la réforme des retraites qui va profiter aux fonds d’investissement comme Blackrock dont le PDG a été reÇu plusieurs fois par Macron.

    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/des-grandes-ecoles-aux-gilets-jaunes-en-passant-par-wikileaks-qui-est-juan-branco-l-auteur-de-crepuscule-en-guerre-contre-macron_3421861.html

    https://www.thierrypaulvalette.org/biographie

    http://www.marc-candelier.com/2018/11/evolution-de-la-droite-par-marie-france-garaud.html


    • Robert Bibeau Robert Bibeau 6 octobre 2019 17:18

      @Nathalie

      Vous jetez le bébé avec l’eau du bain Madame.

      Non les Gilets jaunes n’ont pas été qu’un regroupement de petits-bourgeois RÉFORMISTES de nombreux prolétaires y ont milité mais il est vrai que la petite-bourgeoisie aigrie a fini par diriger le mouvement et liquider l’influence du prolétariat.
      C’est exactement ce que nous décrivons et expliquons dans notre volume qui vaut la peine d’être lu au complet je vous assure.

      OUI vous avez raison  ayant liquidé les Gilets jaunes ce que nous maintenons  le gouvernement peut maintenant procéder à la l’attaque contre les régimes de retraite et du programme chômage ses cibles prévues depuis le début.

      Merci pour votre post madame 

      Robert Bibeau 


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