samedi 23 décembre 2017 - par Alain Roumestand

Azerbaïdjan, Arménie, Haut Karabagh : un conflit non résolu

Pour analyser les positions de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie au regard du Haut-Karabagh il suffit d'utiliser le logiciel de l'historien en tenant compte des faits.

 

Le Haut-Karabagh jusqu'au début du 19ème est une province de l'Azerbaïdjan, à l'époque mosaïque de petits états.

Puis la Russie tsariste qui va occuper le nord de l'Azerbaïdjan installe tout au long du 19 ème siècle des milliers d'arméniens dans le Caucase.

 

En 1918 après la chute de l'empire russe sont créées une république d'Azerbaïdjan, une république d'Arménie qui annonce sa volonté d'annexer le Haut-Karabagh.

En 1919 les puissances alliées ( Royaume-Uni, France, U.S.A., Italie) approuvent la création d'un gouvernorat général provisoire sous juridiction azerbaïdjanaise.

Et l'Assemblée nationale arménienne du Haut-Karabagh reconnaît l'autorité de l'Azerbaïdjan sur le Haut-Karabagh. Les droits des Arméniens sont garantis par la république d'Azerbaïdjan.

 

En 1920 la Russie soviétique crée une république socialiste soviétique d'Azerbaïdjan. Et elle annexe des territoires azerbaïdjanais à la république d'Arménie soviétisée elle aussi dans le cadre de la république fédérative de Transcaucasie (Azerbaïdjan, Géorgie, Arménie).

Ce qui coupe au sud-ouest le Nakhitchevan de l'Azerbaïdjan.

 

Le Haut-Karabagh en 1923 dans la république socialiste soviétique de l'Azerbaïdjan devient l'oblast autonome du Haut-Karabagh avec une large population arménienne. Le Parti communiste en 1921 s'était exprimé clairement : « compte tenu de la nécessité de garantir la paix au plan national entre musulmans et arméniens et des liens permanents que le Haut-Karabagh entretient avec l'Azerbaïdjan, le Haut-Karabagh sera maintenu au sein de l'Azerbaïdjan ».

 

Le gouvernement soviétique a imposé des transferts importants de populations dans une politique de découpage administratif au gré de la volonté politique du Kremlin sans tenir naturellement compte de l'avis des populations locales. La main de fer de Moscou fossilisera la situation mais l'historien ne s'étonnera pas de la naissance d'une véritable poudrière, conséquence des déplacements de populations.

 

Le conflit militaire éclate au moment de la désintégration de l'Union Soviétique et avec les déclarations d'indépendance des 2 républiques d'Arménie et d'Azerbaïdjan.

En 1988 déjà la région autonome du Haut-Karabagh avait appelé à la sécession.

Et en 1992 c'est le début d'une véritable guerre. Avec l'aide de l'Arménie, le comité Karabagh chasse les azerbaïdjanais du territoire.

Au printemps 93 les Arméniens s'approprient des régions à l'extérieur de l'enclave Karabagh.

En 1994 une trêve est enfin signée.Le conflit arméno-azerbaïdjanais semble prendre fin, après des milliers de morts, des populations déplacées, des destructions massives d'entreprises, de fermes, d'infrastructures.

Les Arméniens contrôlent près de 20% du territoire de l'Azerbaïdjan en comptant l'enclave montagneuse du Haut Karabagh .

 

La Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe a envoyé des missions d'enquête dans les territoires azerbaïdjanais gérés par l'Arménie. Ces missions pointent le changement des noms historiques et géographiques, des atteintes au patrimoine culturel, des destructions de monuments historiques.

 

En 1993 le Conseil de Sécurité des Nations Unies réaffirmait « son appui sans réserve au processus de paix poursuivi dans le cadre de la CSCE et aux efforts du groupe de Minsk » ( USA, France, Russie, Allemagne, Biélorussie, Finlande, Italie, Pays-Bas, Portugal, Suède, Turquie, Arménie, Azerbaïdjan). Il exprimait « sa grave préoccupation face à la poursuite du conflit dans la région du Haut-Karabagh de la république azerbaïdjanaise ainsi que des tensions entre la république d'Arménie et la république azerbaïdjanaise qui pourrait mettre en danger la paix et la sécurité dans la région ». Il notait « avec inquiétude l'escalade des hostilités armées, réaffirmait la souveraineté et l'intégrité territoriale de la république azerbaïdjanaise et de tous les autres états de la région ». Il réaffirmait « l'inviolabilité des frontières internationales et l'inadmissibilité de l'emploi de la force pour l'acquisition de territoire ». Il se déclarait « vivement préoccupé par le déplacement d'un grand nombre de civils dans le district de Zanguelan et la ville de Goradiz dans la république azerbaïdjanaise ainsi qu'à la frontière méridionale de l'Azerbaïdjan ». Il « condamnait les bombardements du territoire de la république azerbaïdjanaise ». Il demandait « au gouvernement arménien d'user de son influence pour amener les Arméniens de la région du Haut-Karabagh de la république azerbaïdjanaise à appliquer les résolutions du Conseil de Sécurité et de veiller à ce que les forces impliquées ne reçoivent pas les moyens d'étendre leur campagne militaire ». Il exigeait que « les forces d' occupation soient retirées du district de Zanguelan et de la ville de Goradiz et que les forces d'occupation soient retirées des autres zones récemment occupées de la république azerbaïdjanaise ».

 

En 2005 le Conseil de l'Europe « rappelle que l'occupation d'un territoire étranger par un état membre constitue une grave violation des obligations qui incombent à cet état en sa qualité de membre du Conseil de l'Europe et réaffirme le droit des personnes déplacées de la zone du conflit de retourner dans leur foyer dans la sécurité et la dignité ».

 

En 2008 l'Assemblée Générale de l'ONU,en 2012 la Cour Européenne des Droits de l'Homme,en 2015 le Parlement européen vont dans le même sens.

 

On notera pour finir que la république du Haut-Karabagh soutenue par l'Arménie n'est reconnue par aucun état.

 

En 2016 nouveaux heurts entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan le long de la ligne de contact. C'est la guerre de 4 jours qui aboutit le 5 avril 2016 à un cessez-le-feu, signé entre les chefs d'état-major des armées des 2 républiques en présence du chef d'état-major russe.

 

En 2017 cela fait 25 ans que la médiation mis en place patine et aucun règlement définitif du conflit n'apparait à l'horizon.

 



13 réactions


  • Alain Roumestand Alain Roumestand 23 décembre 2017 12:42

    Aucune censure d’Agoravox. L’auteur a simplement rajouté une deuxième carte à l’article pour mieux aider à la compréhension.Malheureusement les 2 seuls commentaires parus ont disparu. Les auteurs de ces commentaires sont donc conviés à les réécrire.Merci d’avance.


    • Xenozoid 23 décembre 2017 12:57

      @Alain Roumestand

      vous pouvez edité votre article et changer le contenu apres parrution ?

      ben merde


    • Xenozoid 23 décembre 2017 14:07

      @Alain Roumestand

      et la prochaine fois faite le dans les commentaires, ça évitera les quiproquos


    • yeria 24 décembre 2017 14:57

      @Alain Roumestand
      Vous avez effacé mon commentaire qui pointait les faiblesses de votre article. Je ne pense pas à un accident de votre part, puisque vous avez quelques peut modifié votre texte, et vous me demandez d’un écrire un autre, ce que je ne vais pas faire. Mais je vais caricaturer mon commentaire en vous disant que vous êtes un propagandiste car il n’y a rien d’historique dans ce que vous écrivez. Je n’ai pas envi de remettre les liens Wikipedia, cartes...
      Pour vous, c’est simple, quand on est pas d’accord on efface et on recommence jusqu’à ce que tous le monde le soit


  • antiireac 23 décembre 2017 14:19

    N’oublions pas que le Haut Karabath historiquement a appartenu à l’Arménie ainsi que 40%de l’actuel Turquie.Ce petit pays fut victime de l’appétit féroce de son voisin islamique.



    • antiireac 23 décembre 2017 16:09

      @Vraidrapo
      Tout à fait exact j’ai pris une carte de Wiki qui n’indiquait pas la totalité du territoire arménien.


  • Alain Roumestand Alain Roumestand 24 décembre 2017 16:29

    Cher lecteur, pas un seul mot de l’article n’a été modifié.J’ai expliqué avoir simplement publié 1 carte supplémentaire pour aider les lecteurs dans l’exposé du problème.L’article que vous avez lu correspond à des heures de travail en confrontant les documents, les prises de position des intéressés.L’historien a des méthodes d’investigation qui ont fait leur preuve.Le journaliste aussi.


    • Michael13 25 décembre 2017 02:09

      @Alain Roumestand
      Ou sont vos sources ? C’est le béaba du travail d’historien. 


    • Michael13 12 janvier 2018 21:31

      @Alain Roumestand

      3 semaines et toujours pas la moindre réponse de votre part. Un conseil pour votre propre crédibilité : laissez tomber l’Azerbaijan, l’association des amis de l’Azerbaijan et tous ces cercles lobbyistes pro regime d’Aiiyev. 

      Sur un media citoyen, il est particulièrement de mauvais goût de se faire le chantre d’un regime qui condamne férocement ses propres citoyens pour qui la liberté d’expression est un luxe inimaginable. 



  • eric 25 décembre 2017 15:30

    J’arrive d’Erevan, via Tbilissi et Moscou, à Paris pour les fêtes, donc, je ne suis pas entièrement objectif... Cela étant, il suffit d’ouvrir wiki, pour vérifier que la province en question est arménienne depuis un truc du genre ourartou...Mais au delà des questions de faits historiques, il y a aussi un problème de logique élémentaire dans ce texte, prétendre que les soviets se sont livrés à des mouvements massifs pour fossiliser une situation...Faut choisir ! Vous pouvez vérifier qu’il y avait 94% d’Arméniens au Karabagh en 1921, et que les mouvements massifs dont vous parlez, conçu par les communistes pour punir l’Arménie, puis par les azéris pour embêter les arméniens, on conduit à une baisse proportionnelle drastique ( 75% d’arméniens au moment de l’indépendance...). Mais surtout sous l’influence de la politique Azérie dès la période soviétique et dans les dernières années.

    Bref : commencez par wiki quand même :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Haut-Karabagh
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Haut-Karabagh

    Le Conseil de l’Europe et autres occidentaux ont créés de fâcheux précédents par exemple au Kosovo. Plus généralement en ex Yougoslavie, où ils n’ont pas trop l’air de faire respecter les droits de ceux qui voudraient rentrer chez eux, où ils ont approuvé le droit des peuples à disposer d’eux même, même par la force, contre les frontières historiques en tant que de besoin. Mais uniquement dans certains cas.

    L’Azerbaïdjan, c’est une population trois fois plus nombreuse et une armée dopée aux ressources pétrolières. En revanche, la consultations des nombreuses vidéos sur les différents étapes du conflit entre le pouvoir Azéri et l’Arménie, montre un bien un degré de motivation assez faible de la part du troufion azéri.
    Leur terrain privilégié semble quand même être plus le pogrom comme à Soumgaït entre autre.

    Sur la route, entre Erevan et Tbilissi, on passe prêt d’une des lignes de front. Je ne pense pas que mettre de l’huile sur le feux de ce conflit, surtout quand on y est extérieur, soit rendre un grand service à l’Azerbaïdjan.

    Honnêtement, ils ne font pas le poids.

    Spécial dédicace à LE volontaire arménien, premier en scolarité à Saint Cyr, qui est déjà un minigarque. Il a gagné ses premiers millions, avant de s’engager dans l’armée pour pouvoir le cas échéant défendre son pays, au lieu de rester tranquille à dépenser son argent à Moscou.


  • Michael13 25 décembre 2017 18:04

    Cher Mr Roumestand, 


    Merci par avance de ne pas effacer ce message. (1/2)
     
    De toute evidence. votre “logiciel d’historien« semble être atteint par un vicieux virus. Permettez moi de vous remettre a jour.
    Voici une correction de chacune de vos affirmations erronées, autant dire la quasi totalité de l’article. 

    Je vous prie de me corriger sur chacun des points suivants si vous le pouvez, source à l’appui (je vous laisse la charge de la preuve….) 

     »Le Haut-Karabagh jusqu’au début du 19ème est une province de l’Azerbaïdjan, à l’époque mosaïque de petits états.”

    Faux et archi faux. Depuis l’ethnogenèse du peuple Armenien plus de 2000 ans avant JC , le Karabakh est Arménien. 

    Il est Armenien sous la dynastie Orontide 5 siècles avant JC, il est Armenien sous Tigrane 5 siècles plus tard, en majeure partie au sein de la province “Arminiya” sous la domination Arabe Ummayade 5 siècles après, toujours Armenien au sein du Royaume Armenien Bagradite jusqu’a son effondrement au 11e siècle, puis pendant 6 siècles jusqu’au 18e, au sein de la principauté semi-autonome du Khachen, composée de 5 familles princières Arméniennes, les fameux “Khamsa Meliks” (« 5 princes » en Arabe). Quand au 10e siècle, l’Empereur Byzantin Constantin VII écrit une lettre au Prince de Khachen, il l’adresse au “ Prince de Khachen, Armenie”. Pendant a minima 16 siècles consécutifs, le Karabakh est Armenien et jouit d’une semi autonomie, fait unique dans l’histoire Arménienne. Même après la dissolution du Melikhat de Kachen par les Perses, la région demeure peuplée ultra majoritairement d’Arméniens (recensement Tsariste à l’appui). 

    De plus, JE VOUS METS AU DEFI de trouver une carte ou un seul document officiel mentionnant “l’Azerbaijan” dans une zone géographique au nord de l’Araxe avant 1918. Et pour cause, utiliser le nom “Azerbaijan« est un anachronisme ridicule avant 1918 pour qui connait meme superficiellement l’histoire de la région. La region, jamais indépendante, protectorat Perse, a eu de nombreux noms différents mais n’a jamais été nommée Azerbaijan, pas meme par ses habitants Mahométans qui se nommaient eux memes “Turcs” jusque dans les années 30, ce que vous camouflez grossièrement par “mosaïque de petit états”, Etats qui n’ont jamais existé sauf dans votre fertile imagination. 

     »Puis la Russie tsariste qui va occuper le nord de l’Azerbaïdjan installe tout au long du 19 ème siècle des milliers d’arméniens dans le Caucase” 

    Cf mon premier point. Incontestablement le sud Caucase en general et le Karabakh en particulier est le foyer originel des Arméniens. Ils sont d’ailleurs ultra majoritaire au Karabakh (mais plus à Erevan) depuis toujours comme le prouve les premiers recensements de la Russie Tsariste. 

    « En 1918 après la chute de l’empire russe sont créées une république d’Azerbaïdjan, une république d’Arménie qui annonce sa volonté d’annexer le Haut-Karabagh.” 

    Aucune frontière officielle définitive ne place le Karabakh sous contrôle Azeri. Dés lors le mot “annexion” n’est pas justifié et largement tendancieux. 

     »En 1919 les puissances alliées ( Royaume-Uni, France, U.S.A., Italie) approuvent la création d’un gouvernorat général provisoire sous juridiction azerbaïdjanaise.” 

    Ce ne sont pas les puissances alliées, mais uniquement le Foreign Office Britanique. Jamais le gouvernorat ne prendra de décision légale, définitive, et durable sur le Karabakh. 

    Avant la Soviétisation de la règion, seul le traité de Sèvres en 1920 confirme formellement le Karabakh au sein de l’Arménie Wilsonienne englobant un territoire bien plus large que le Karabakh actuel. Choix logique eut égard à la démographie toujours très largement Arménienne. D’ailleurs gouvernorat ou pas, une majeur partie de la région est De Facto sous contrôle du Conseil Armenien du Karabakh. 

    « Et l’Assemblée nationale arménienne du Haut-Karabagh reconnaît l’autorité de l’Azerbaïdjan sur le Haut-Karabagh. Les droits des Arméniens sont garantis par la république d’Azerbaïdjan.” 

    A aucun moment, le conseil des Armeniens du Karabakh (seule autorité légitime de la region, sans équivalent Azeri) ne reconnait l’autorité définitive de l’Azerbaijan. L’accord écrit est clair : le conseil se considère au sein de la république d’Azerbaijan jusqu’à la resolution finale du conflit qui devait intervenir lors de la conference de Paris en échange de garanties de sécurité. Ce n’était qu’une manoeuvre pour éviter de nouveaux massacres d’arméniens (tel les progroms de Shoushi de 1919 qui ont fait plusieurs dizaines de milliers de victimes) et gagner du temps. 

    Faute d’accord lors de la conference de Paris, “l’assemblée nationale des Arméniens” réitère fermement en Avril 1920 que le Karabakh est une partie inaliénable de l’Arménie, l’accord de 1919 étant rendu caduc par les nombreux massacres d’arméniens par les Azeris incapables de respecter leur garanties et leur part de l’accord.

     »Le Haut-Karabagh en 1923 dans la république socialiste soviétique de l’Azerbaïdjan devient l’oblast autonome du Haut-Karabagh avec une large population arménienne. Le Parti communiste en 1921 s’était exprimé clairement … « 

    Par “Parti Communiste”, vous voulez dire Staline. La seule chose que le parti communiste a exprimé clairement est l’appartenance du Karabakh à la RSS d’Arménie, votée unanimement par le Bureau Transcaucasien en charge du tracé des frontières le 4 Juillet 1921. Le 5 Juillet 1921, Staline intervenait directement et annulait unilatéralement la decision du Bureau Transcaucasien sans la moindre légitimité autre que son pouvoir absolu, ce qui même selon les critères “démocratiques” Bolcheviques est fortement suspicieux et contestable. 

    De plus, le seul document officiel faisant loi dans la constitution Soviétique et attribuant le Karabakh à l’Azerbaijan sous le statut d’Oblast mentionne clairement que ce transfert se fait sous MANDAT. Le mot MANDAT est juridiquement crucial, un mandat par définition n’a pas vocation à durer Ad Vitam Eternam.

     »Le gouvernement soviétique a imposé des transferts importants de populations dans une politique de découpage administratif au gré de la volonté politique du Kremlin sans tenir naturellement compte de l’avis des populations locales."

    A ce stade, il est utile de préciser que le Karabakh est peuplé à 94% d’arméniens en 1924. Effectivement, Staline n’a pas tenu compte de l’avis des Arméniens. De plus, il faut rappeler que les Arméniens du Karabakh ne voulaient pas subir le meme nettoyage ethnique que ceux du Nakhichevan, qui comptaient pour 40% de la population locale en 1924 et 0% en 1991. Malgré les politiques démographiques douteuses et les arrivées massives d’Azeris et de Turcs Meskhetes menées pendant des décennies par la RSS d’Azerbaijan, le Karabakh compte toujours plus de 75% d’arméniens en 1988. Bakou a échoué dans sa tentative de changer l’équilibre démographique. 














  • Michael13 25 décembre 2017 18:09

    Merci par avance de ne pas effacer ce message. (2/2)

     
    « En 1988 déjà la région autonome du Haut-Karabagh avait appelé à la sécession. »
    Par le biais d’un referendum signé par plus de 80 000 pétitionnaires demandant au Soviet Suprême le rattachement de l’Oblast à la RSS d’Arménie. Fait unique dans l’histoire de l’URSS. Ce qui déclencha les progroms Anti Armeniens de Sumgait en 1988 et Baku en 1990 connu comme” Janvier noir”, où des centaines civils Arméniens furent tués dans les rues d’une des capitales les plus prospère de l’URSS. Quand ils ne trouvaient pas d’Arméniens, les Azeris se rabattaient sur les Juifs. 300 000 Arméniens quittent Bakou en catastrophe sans que l’armée rouge n’intervienne. 

    « Et en 1992 c’est le début d’une véritable guerre. Avec l’aide de l’Arménie, le comité Karabagh chasse les azerbaïdjanais du territoire.”

    Avant de vous corriger, encore, un “petit” detail : les 2 RSS deviennent indépendantes en 1991 en appliquant la loi dite de »procédure de sécession d’une République de l’URSS”. Au moment ou l’Azerbaijan vote pour la sécession avec l’URSS en Octobre 1991, elle devient donc indépendante mais dans le même temps elle se sépare de l’autorité centrale qui lui a confié son mandat sur le Karabakh, automatiquement le mandat échoit CQFD, et les revendications Azeries sur le Karabakh perdent tout fondement juridique et prennent une tournure impérialiste. 

    En ce qui concerne les régions autonomes telles que le Karabakh, la loi de “procédure de sécession” est très claire : 

    « In case the Soviet Republic has autonomous republics, autonomous regions or autonomous territories within its borders, referendums are to be conducted separately in each of the autonomies. The people residing in the autonomies are given a right to independently decide whether to remain in the Soviet Union or in the seceding Republic as well as to decide on their state legal status. Referendum results are to be considered separately for the territory of a Soviet Republic with a compactly settled ethnic minority population, which constitutes majority on that particular territory of the Republic. »

    Par consequent, le referendum de Décembre 1991 (2 mois après Bakou donc, vous suivez ?) par lequel les Armeniens du Karabakh déclarent refuser de suivre l’Azerbaijan independante est parfaitement légal au regard de la seule loi applicable sur le statut du Karabakh : la constitution Soviétique. 

    C’est le refus irrationnel et injustifié de l’Azerbaijan de reconnaitre la légitimité du referendum qui entraine l’aggravation du conflit militaire deja actif depuis 1990 avec l’opération RING menée conjointement par l’Armée Rouge et les OMON Azeris. 

    Fin 1992, des operations militaires ont lieu depuis plus d’un an et demi entre les forces d’auto-defense des Arméniens du Karabakh (milices de village composés de locaux) et l’Armée Azérie avant que l’Arménie intervienne après de multiples menaces et demandes aux autorités de Bakou de cesser les opérations militaires, le nettoyage ethnique, et les bombardements massifs et quotidiens sur Stepanakert pendant l’hiver 1991/1992 et le printemps/été 1992, connus comme “ le siege de Stepanakert”. 

    A propos du siege de Stepanakert, la secrétaire d’Etat Azérie Lala Gakiyeva déclarera a la télévision nationale Azérie en 1994 “Nous avons bombardé Stepanakert quotidiennement pendant plus de 100 jours, mais les Arméniens refusaient de quitter leur terre”. Ces bombardements quotidiens ont causé des centaines de pertes civiles et fait de la capitale du Karabakh un champ de ruine. 
    L’intervention militaire de l’Arménie a probablement sauvé les Arméniens du Karabakh de l’épuration ethnique.

    « Au printemps 93 les Arméniens s’approprient des régions à l’extérieur de l’enclave Karabagh” (…) »Les Arméniens contrôlent près de 20% du territoire de l’Azerbaïdjan en comptant l’enclave montagneuse du Haut Karabagh”. 

    D’abord Il est carrément tendancieux de compter le Karabakh dans les 20%. Quant aux régions adjacentes, leur capture était une décision absolument vitale qui mit un terme à une guerre qui aurait pu durer bien plus longtemps. 

    Les Azeris, après avoir commencé le conflit militaire et perdu morceau par morceau le Karabakh, s’obstinaient à lancer des attaques de grandes ampleur depuis ces régions qui sont donc devenues des cibles légitimes. L’ Opération Goranboy et tous les assauts militaires Azeris successifs en 92,93 et 94 ont été des échecs complets qui n’ont eu que pour seul résultat d’avantage de pertes territoriales Azérie. 
    En d’autre termes. c’est bien l’obstination des Azeris et leur confiance largement surévaluée de pouvoir régler ce conflit par la force plutôt que par la négociation qui est a l’origine de leur défaite. 

    A ce stade, je commence à fatiguer et je n’ai plus le courage de vous corriger. 

    Une dernière chose néanmoins, votre citation du conseil de sécurité des Nations Unies n’existe pas et sort de votre imagination. 

    C’est LE PLUS GRAND MENSONGE de la propagande Azérie : repeter Ad Nauseum que les résolutions du conseil de sécurité constituent une base légale tangible alors qu’AUCUNE de ces résolutions ne mentionne le territoire du Karabakh, seulement les territoires adjacents : 
    c’est une gifle monumentale dans la face de la diplomatie Azérie puise que c’est l’acceptation internationale implicite de la légitimité de la position des Arméniens du Karabakh. 


    Je ne vous félicite pas pour votre “travail d’historien”. 0/20 pour vous. 



    • eric 25 décembre 2017 18:57

      @Michael13
      Je me permet de contester les mots « travail » et « historien ». Mais à part cela,je partage votre conclusion. C’est de la daube. Ce n’est pas innocent.


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